I. 339
moteur et qui continuait de ronronner au ralenti sur la place, puis il
m'avait indiqué la direction du seul hôtel des environs, qui se trouvait
non loin de là, en bordure du port. J'avais remis d'aplomb la poussette
de mon fils et, laissant mes valises et mes sacs à proximité d'un banc,
j'avais pris la direction de l'hôtel, mon fils devant moi dans la pous-
sette, qui ne se préoccupait de rien, absorbé qu'il était dans la contem-
plation de son phoque en peluche, qu'il tournait et retournait entre ses
mains pour l'examiner sous toutes les coutures. L'entrée de l'hôtel
présentait un petit perron fleuri, au haut duquel s'ouvrait une double
porte vitrée, et je pris la poussette à bout de bras pour gravir les
quelques marches du perron. J'avais à peine poussé la porte de l'hôtel
que je me trouvai en présence d'un homme accroupi sur le carrelagedevant le comptoir de la réception, une
serpillière à la main, qui, sans se relever, considéra avec méfiance
la poussette que je tenais devant lui. Ne sachant trop où la poser tant
le sol semblait propre et entretenu avec soin, je gardai la poussette dans
les mains et lui demandai s'il serait possible d'avoir une chambre pour
quelques nuits, trois ou quatre nuits, même davantge peut-être, je ne
savais pas très bien.
La chambre qu'on m'avait attribuée se trouvait au deuxième étage de
l'hôtel, dans une partie retirée de la bâtisse. Je passais là des heures
allongé sur le lit, je ne faisais rien, je n'attendais rien de particulier.
Les murs, autour de moi, étaient humides et sales, tapissés d'un vieux tissu
orange assorti aux fleurs sombres du couvre-lit et des rideaux. Parfois,
pendant que mon fils dormait dans le lit de voyage que j'avais installé près
de moi dans la chambre, un petit lit pliant d'à peine un mètre de hauteur
qui consistait en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui
s'emboîtaient les uns dans les autres pour composer un châssis rectan-
gulaire, sorte de petit centre Pompidou qui reposait là sur le parquet à
côté de mes sacs et de mes valises, je me levais sans bruit dans la pénombre
et faisais quelques pas en chaussettes dans la chambre pour aller regarder
par la fenêtre. Une des fenêtres donnait sur le port, et, de l'autre, plus
petite et légèrement en hauteur, je pouvais voir la route, une parcelle de
I. 339
moteur et qui continuait de ronronner au ralenti sur la place, puis il
m'avait indiqué la direction du seul hôtel des environs, qui se trouvait
non loin de là, en bordure du port. J'avais remis d'aplomb la poussette
de mon fils et, laissant mes valises et mes sacs à proximité d'un banc,
j'avais pris la direction de l'hôtel, mon fils devant moi dans la pous-
sette, qui ne se préoccupait de rien, absorbé qu'il était dans la contem-
plation de son phoque en peluche, qu'il tournait et retournait entre ses
mains pour l'examiner sous toutes les coutures. L'entrée de l'hôtel
présentait un petit perron fleuri, au haut duquel s'ouvrait une double
porte vitrée, et je pris la poussette à bout de bras pour gravir les
quelques marches du perron. J'avais à peine poussé la porte de l'hôtel
que je me trouvai en présence d'un homme accroupi sur le carrelage, une
serpillière à la main, qui, sans se relever, considéra avec méfiance
la poussette que je tenais devant lui. Ne sachant trop où la poser tant
le sol semblait propre et entretenu avec soin, je gardai la poussette dans
les mains et lui demandai s'il serait possible d'avoir une chambre pour
quelques nuits, trois ou quatre nuits, même davantge peut-être, je ne
savais pas très bien.
La chambre qu'on m'avait attribuée se trouvait au deuxième étage de
l'hôtel, dans une partie retirée de la bâtisse. Je passais là des heures
allongé sur le lit, je ne faisais rien, je n'attendais rien de particulier.
Les murs, autour de moi, étaient humides et sales, tapissés d'un vieux tissu
orange assorti aux fleurs sombres du couvre-lit et des rideaux. Parfois,
pendant que mon fils dormait dans le lit de voyage que j'avais installé près
de moi dans la chambre, un petit lit pliant d'à peine un mètre de hauteur
qui consistait en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui
s'emboîtaient les uns dans les autres pour composer un châssis rectan-
gulaire, sorte de petit centre Pompidou qui reposait là sur le parquet à
côté de mes sacs et de mes valises, je me levais sans bruit dans la pénombre
et faisais quelques pas en chaussettes dans la chambre pour aller regarder
par la fenêtre. Une des fenêtres donnait sur le port, et, de l'autre, plus
petite et légèrement en hauteur, je pouvais voir la route, une parcelle de
I. 339
moteur et qui continuait de ronronner au ralenti sur la place, puis il
m'avait indiqué la direction du seul hôtel des environs, qui se trouvait
non loin de là, en bordure du port. J'avais remis d'aplomb la poussette
de mon fils et, laissant mes valises et mes sacs à proximité d'un banc,
j'avais pris la direction de l'hôtel, mon fils devant moi dans la pous-
sette, qui ne se préoccupait de rien, absorbé qu'il était dans la contem-
plation de son phoque en peluche, qu'il tournait et retournait entre ses
mains pour l'examiner sous toutes les coutures. L'entrée de l'hôtel
présentait un petit perron fleuri, au haut duquel s'ouvrait une double
porte vitrée, et je pris la poussette à bout de bras pour gravir les
quelques marches du perron. J'avais à peine poussé la porte de l'hôtel
que je me trouvai en présence d'un homme accroupi sur le carrelagedevant le comptoir de la réception, une
serpillière à la main, qui, sans se relever, considéra avec méfiance
la poussette que je tenais devant lui. Ne sachant trop où la poser tant
le sol semblait propre et entretenu avec soin, je gardai la poussette dans
les mains et lui demandai s'il serait possible d'avoir une chambre pour
quelques nuits, trois ou quatre nuits, même davantge peut-être, je ne
savais pas très bien.
La chambre qu'on m'avait attribuée se trouvait au deuxième étage de
l'hôtel, dans une partie retirée de la bâtisse. Je passais là des heures
allongé sur le lit, je ne faisais rien, je n'attendais rien de particulier.
Les murs, autour de moi, étaient humides et sales, tapissés d'un vieux tissu
orange assorti aux fleurs sombres du couvre-lit et des rideaux. Parfois,
pendant que mon fils dormait dans le lit de voyage que j'avais installé près
de moi dans la chambre, un petit lit pliant d'à peine un mètre de hauteur
qui consistait en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui
s'emboîtaient les uns dans les autres pour composer un châssis rectan-
gulaire, sorte de petit centre Pompidou qui reposait là sur le parquet à
côté de mes sacs et de mes valises, je me levais sans bruit dans la pénombre
et faisais quelques pas en chaussettes dans la chambre pour aller regarder
par la fenêtre. Une des fenêtres donnait sur le port, et, de l'autre, plus
petite et légèrement en hauteur, je pouvais voir la route, une parcelle de
I. 339
moteur et qui continuait de ronronner au ralenti sur la place, puis il
m'avait indiqué la direction du seul hôtel des environs, qui se trouvait
non loin de là, en bordure du port. J'avais remis d'aplomb la poussette
de mon fils et, laissant mes valises et mes sacs à proximité d'un banc,
j'avais pris la direction de l'hôtel, mon fils devant moi dans la pous-
sette, qui ne se préoccupait de rien, absorbé qu'il était dans la contem-
plation de son phoque en peluche, qu'il tournait et retournait entre ses
mains pour l'examiner sous toutes les coutures. L'entrée de l'hôtel
présentait un petit perron fleuri, au haut duquel s'ouvrait une double
porte vitrée, et je pris la poussette à bout de bras pour gravir les
quelques marches du perron. J'avais à peine poussé la porte de l'hôtel
que je me trouvai en présence d'un homme accroupi sur le carrelage, une
serpillière à la main, qui, sans se relever, considéra avec méfiance
la poussette que je tenais devant lui. Ne sachant trop où la poser tant
le sol semblait propre et entretenu avec soin, je gardai la poussette dans
les mains et lui demandai s'il serait possible d'avoir une chambre pour
quelques nuits, trois ou quatre nuits, même davantge peut-être, je ne
savais pas très bien.
La chambre qu'on m'avait attribuée se trouvait au deuxième étage de
l'hôtel, dans une partie retirée de la bâtisse. Je passais là des heures
allongé sur le lit, je ne faisais rien, je n'attendais rien de particulier.
Les murs, autour de moi, étaient humides et sales, tapissés d'un vieux tissu
orange assorti aux fleurs sombres du couvre-lit et des rideaux. Parfois,
pendant que mon fils dormait dans le lit de voyage que j'avais installé près
de moi dans la chambre, un petit lit pliant d'à peine un mètre de hauteur
qui consistait en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui
s'emboîtaient les uns dans les autres pour composer un châssis rectan-
gulaire, sorte de petit centre Pompidou qui reposait là sur le parquet à
côté de mes sacs et de mes valises, je me levais sans bruit dans la pénombre
et faisais quelques pas en chaussettes dans la chambre pour aller regarder
par la fenêtre. Une des fenêtres donnait sur le port, et, de l'autre, plus
petite et légèrement en hauteur, je pouvais voir la route, une parcelle de