II. 43
de très près depuis mon arrivée, surveillant toutes mes allées et venues
avec d'autant plus de facilité qu'il se trouvait lui-même à l'intérieur
de l'hôtel. Car Biaggim'avait vu avait dû me voir arriver à l'hôtel selon toute vraisem-
blance, et c'était lui en réalité qui s'était caché de moi pendant ces
quelques jours, ne sortant de sa chambre que quand il était sûr de ne pas
me croiser dans l'hôtel, alors que, dans le même temps, je croyais me cacher
moi-même et prenais parallèlement le même type de précautions pour éviter
de le rencontrer. Et je songeai alors que je n'étais vraisemblablement
pas le seul à quitter l'hôtel pendant la nuit, que Biaggi aussi sortait
de l'hôtel à la nuit tombée, et qu'une de ces nuits dernières il avait dû
m'apercevoir sur la jetée sous le même clair de lune que celui de cette
nuit, le même exactement, avec les mêmes nuages noirs qui glissaient dans
le ciel, et peut-être même était-ce la nuit dernière qu'il m'avait aperçu,
quand le fragment de fil de pêche avait disparu de la gueule du cadavre du
chat, car moi aussi, cette nuit-là, je me trouvais dehors. Mais si Biaggi
était à l'hôtel, me disais-je, si Biaggi était à l'hôtel maintenant, il
avait sûrement dû me voir sortir cette nuit, et c'était lui peut-être,
c'était lui, oui, j'en étais sûr à présent, qui avait fermé la baie vitrée
derrière moi pour m'empêcher de rentrer -- et je songeai alors que mon fils
aussi se trouvait à l'hôtel.
J'avais quitté la maison aussitôt, et la façade de l'hôtel s'élevait
devant moi dans l'obscurité, parfaitement silencieuse, avec son mauvais
crépi blanc dont les aspérités donnaient un aspect rugueux et grossier à
la pierre. Tous les volets étaient fermés le long de la façade, à l'exception
de celui d'une chambre au premier étage, que le vent faisait battre doucement
contre le mur. Se pouvat-il que ce fût celui de ma chambre ? Mais ne l'avais-
je pas fermé avant de partir ? Le vent soufflait en rafales, et j'eus très
froid soudain, comme si toute la fraîcheur de la nuit s'était abattue sur
moi en un instant, car j'étais certain d'avoir fermé le volet de ma chambre
avant de partir.
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de très près depuis mon arrivée, surveillant toutes mes allées et venues
avec d'autant plus de facilité qu'il se trouvait lui-même à l'intérieur
de l'hôtel. Car Biaggim'avait vu arriver à l'hôtel selon toute vraisem-
blance, et c'était lui en réalité qui s'était caché de moi pendant ces
quelques jours, ne sortant de sa chambre que quand il était sûr de ne pas
me croiser dans l'hôtel, alors que, dans le même temps, je croyais me cacher
moi-même et prenais parallèlement le même type de précautions pour éviter
de le rencontrer. Et je songeai alors que je n'étais vraisemblablement
pas le seul à quitter l'hôtel pendant la nuit, que Biaggi aussi sortait
de l'hôtel à la nuit tombée, et qu'une de ces nuits dernières il avait dû
m'apercevoir sur la jetée sous le même clair de lune que celui de cette
nuit, le même exactement, avec les mêmes nuages noirs qui glissaient dans
le ciel, et peut-être même était-ce la nuit dernière qu'il m'avait aperçu,
quand le fragment de fil de pêche avait disparu de la gueule du cadavre du
chat, car moi aussi, cette nuit-là, je me trouvais dehors. Mais si Biaggi
était à l'hôtel, me disais-je, si Biaggi était à l'hôtel maintenant, il
avait sûrement dû me voir sortir cette nuit, et c'était lui peut-être,
c'était lui, oui, j'en étais sûr à présent, qui avait fermé la baie vitrée
derrière moi pour m'empêcher de rentrer -- et je songeai alors que mon fils
aussi se trouvait à l'hôtel.
J'avais quitté la maison aussitôt, et la façade de l'hôtel s'élevait
devant moi dans l'obscurité, parfaitement silencieuse, avec son mauvais
crépi blanc dont les aspérités donnaient un aspect rugueux et grossier à
la pierre. Tous les volets étaient fermés le long de la façade, à l'exception
de celui d'une chambre au premier étage, que le vent faisait battre doucement
contre le mur. Se pouvat-il que ce fût celui de ma chambre ? Mais ne l'avais-
je pas fermé avant de partir ? Le vent soufflait en rafales, et j'eus très
froid soudain, comme si toute la fraîcheur de la nuit s'était abattue sur
moi en un instant, car j'étais certain d'avoir fermé le volet de ma chambre
avant de partir.
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de très près depuis mon arrivée, surveillant toutes mes allées et venues
avec d'autant plus de facilité qu'il se trouvait lui-même à l'intérieur
de l'hôtel. Car Biaggim'avait vu avait dû me voir arriver à l'hôtel selon toute vraisem-
blance, et c'était lui en réalité qui s'était caché de moi pendant ces
quelques jours, ne sortant de sa chambre que quand il était sûr de ne pas
me croiser dans l'hôtel, alors que, dans le même temps, je croyais me cacher
moi-même et prenais parallèlement le même type de précautions pour éviter
de le rencontrer. Et je songeai alors que je n'étais vraisemblablement
pas le seul à quitter l'hôtel pendant la nuit, que Biaggi aussi sortait
de l'hôtel à la nuit tombée, et qu'une de ces nuits dernières il avait dû
m'apercevoir sur la jetée sous le même clair de lune que celui de cette
nuit, le même exactement, avec les mêmes nuages noirs qui glissaient dans
le ciel, et peut-être même était-ce la nuit dernière qu'il m'avait aperçu,
quand le fragment de fil de pêche avait disparu de la gueule du cadavre du
chat, car moi aussi, cette nuit-là, je me trouvais dehors. Mais si Biaggi
était à l'hôtel, me disais-je, si Biaggi était à l'hôtel maintenant, il
avait sûrement dû me voir sortir cette nuit, et c'était lui peut-être,
c'était lui, oui, j'en étais sûr à présent, qui avait fermé la baie vitrée
derrière moi pour m'empêcher de rentrer -- et je songeai alors que mon fils
aussi se trouvait à l'hôtel.
J'avais quitté la maison aussitôt, et la façade de l'hôtel s'élevait
devant moi dans l'obscurité, parfaitement silencieuse, avec son mauvais
crépi blanc dont les aspérités donnaient un aspect rugueux et grossier à
la pierre. Tous les volets étaient fermés le long de la façade, à l'exception
de celui d'une chambre au premier étage, que le vent faisait battre doucement
contre le mur. Se pouvat-il que ce fût celui de ma chambre ? Mais ne l'avais-
je pas fermé avant de partir ? Le vent soufflait en rafales, et j'eus très
froid soudain, comme si toute la fraîcheur de la nuit s'était abattue sur
moi en un instant, car j'étais certain d'avoir fermé le volet de ma chambre
avant de partir.
II. 43
de très près depuis mon arrivée, surveillant toutes mes allées et venues
avec d'autant plus de facilité qu'il se trouvait lui-même à l'intérieur
de l'hôtel. Car Biaggim'avait vu arriver à l'hôtel selon toute vraisem-
blance, et c'était lui en réalité qui s'était caché de moi pendant ces
quelques jours, ne sortant de sa chambre que quand il était sûr de ne pas
me croiser dans l'hôtel, alors que, dans le même temps, je croyais me cacher
moi-même et prenais parallèlement le même type de précautions pour éviter
de le rencontrer. Et je songeai alors que je n'étais vraisemblablement
pas le seul à quitter l'hôtel pendant la nuit, que Biaggi aussi sortait
de l'hôtel à la nuit tombée, et qu'une de ces nuits dernières il avait dû
m'apercevoir sur la jetée sous le même clair de lune que celui de cette
nuit, le même exactement, avec les mêmes nuages noirs qui glissaient dans
le ciel, et peut-être même était-ce la nuit dernière qu'il m'avait aperçu,
quand le fragment de fil de pêche avait disparu de la gueule du cadavre du
chat, car moi aussi, cette nuit-là, je me trouvais dehors. Mais si Biaggi
était à l'hôtel, me disais-je, si Biaggi était à l'hôtel maintenant, il
avait sûrement dû me voir sortir cette nuit, et c'était lui peut-être,
c'était lui, oui, j'en étais sûr à présent, qui avait fermé la baie vitrée
derrière moi pour m'empêcher de rentrer -- et je songeai alors que mon fils
aussi se trouvait à l'hôtel.
J'avais quitté la maison aussitôt, et la façade de l'hôtel s'élevait
devant moi dans l'obscurité, parfaitement silencieuse, avec son mauvais
crépi blanc dont les aspérités donnaient un aspect rugueux et grossier à
la pierre. Tous les volets étaient fermés le long de la façade, à l'exception
de celui d'une chambre au premier étage, que le vent faisait battre doucement
contre le mur. Se pouvat-il que ce fût celui de ma chambre ? Mais ne l'avais-
je pas fermé avant de partir ? Le vent soufflait en rafales, et j'eus très
froid soudain, comme si toute la fraîcheur de la nuit s'était abattue sur
moi en un instant, car j'étais certain d'avoir fermé le volet de ma chambre
avant de partir.