I. 171
qui s'étendait derrière le village sur plusieurs kilomètres. Le bruit
des vagues et du vent se mêlaient dans mon esprit, et je progressais
lentement au bord de l'eau. C'était une plage immense, abandonnée et
déserte, que balayaient continûment des vents tourbillonants. Je
m'arrêtais parfois, je m'asseyais dans le sable, et, tandis que tout
autour de moi des filaments d'algues sèches s'envolaient vers les dunes,
je ramassais distraitement un ou deux cailloux, que je lançais pares-
seusement dans la mer. Mon fils me regardait faire, un biscuit à la main,
solidement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois,
il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles (une vieille sandale en
plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement).
Souvent, le matin très tôt, tandis que mon fils dormaitsur le dos paisiblement tranquillement dans le lit
de voyage que j'avais installé près de moi dans la chambred'hôtel, un petit lit
pliantd'à peine un mètre de hauteur assez??? pratique qui consistait en un assemblage de
tubes métalliques jaunes et creux qui s'emboîtaient les uns dans les
autres pour composer un châssis rectangulaire, sorte de petit centre Pom-
pidou qui reposait là dans la pénombrede la chambre à côté de mes sacs et de mes valises,
je me levais sans bruit etje quittais l'hôtel pour merendre promener dans le village.???
??? Je me??? sur la place silencieuse et déserte Il faisait à peine jour dehors, et l'atmosphère était tout emplie d'une
fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très blanche dans le ciel, qui
s'inscrivait au-dessus des lignes régulières que traçaient les fils des
poteaux télégraphiques. Dans le port,silencieux et désert que je gagnaisd'un pas hésitant en longeant le terre-plein meuble et relativement solide que les algues séchées formaient en bordure du bassin??? quelques barques tanguaient imper-
ceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier de clapotement
??? du village??? le port très doux et de grincement decordes. ???
C'est trois ou quatre jours après mon arrivée que j'avais découvert
làle chat mortdans le port. De loin, j'avais d'abord pris la forme noire
qui flottait entre les barques pour quelque sac en plastique, une vieille
couverture roulée en boule peut-être, et je m'étais approché du bord de
la jetée, intrigué par la présence de cette masse noire à la surface. Les
I. 171
qui s'étendait derrière le village sur plusieurs kilomètres. Le bruit
des vagues et du vent se mêlaient dans mon esprit, et je progressais
lentement au bord de l'eau. C'était une plage immense, abandonnée et
déserte, que balayaient continûment des vents tourbillonants. Je
m'arrêtais parfois, je m'asseyais dans le sable, et, tandis que tout
autour de moi des filaments d'algues sèches s'envolaient vers les dunes,
je ramassais distraitement un ou deux cailloux, que je lançais pares-
seusement dans la mer. Mon fils me regardait faire, un biscuit à la main,
solidement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois,
il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles (une vieille sandale en
plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement).
Souvent, le matin très tôt, tandis que mon fils dormait dans le lit
de voyage que j'avais installé près de moi dans la chambre, un petit lit
pliantd'à peine un mètre de hauteur qui consistait en un assemblage de
tubes métalliques jaunes et creux qui s'emboîtaient les uns dans les
autres pour composer un châssis rectangulaire, sorte de petit centre Pom-
pidou qui reposait là dans la pénombre à côté de mes sacs et de mes valises,
je me levais sans bruit et quittais l'hôtel pour merendre dans le village.
Il faisait à peine jour dehors, et l'atmosphère était tout emplie d'une
fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très blanche dans le ciel, qui
s'inscrivait au-dessus des lignes régulières que traçaient les fils des
poteaux télégraphiques. Dans le port, quelques barques tanguaient imper-
ceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier de clapotement
très doux et de grincement decordes.
C'est trois ou quatre jours après mon arrivée que j'avais découvert
le chat mortdans le port. De loin, j'avais d'abord pris la forme noire
qui flottait entre les barques pour quelque sac en plastique, une vieille
couverture roulée en boule peut-être, et je m'étais approché du bord de
la jetée, intrigué par la présence de cette masse noire à la surface. Les
I. 171
qui s'étendait derrière le village sur plusieurs kilomètres. Le bruit
des vagues et du vent se mêlaient dans mon esprit, et je progressais
lentement au bord de l'eau. C'était une plage immense, abandonnée et
déserte, que balayaient continûment des vents tourbillonants. Je
m'arrêtais parfois, je m'asseyais dans le sable, et, tandis que tout
autour de moi des filaments d'algues sèches s'envolaient vers les dunes,
je ramassais distraitement un ou deux cailloux, que je lançais pares-
seusement dans la mer. Mon fils me regardait faire, un biscuit à la main,
solidement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois,
il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles (une vieille sandale en
plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement).
Souvent, le matin très tôt, tandis que mon fils dormaitsur le dos paisiblement tranquillement dans le lit
de voyage que j'avais installé près de moi dans la chambred'hôtel, un petit lit
pliantd'à peine un mètre de hauteur assez??? pratique qui consistait en un assemblage de
tubes métalliques jaunes et creux qui s'emboîtaient les uns dans les
autres pour composer un châssis rectangulaire, sorte de petit centre Pom-
pidou qui reposait là dans la pénombrede la chambre à côté de mes sacs et de mes valises,
je me levais sans bruit etje quittais l'hôtel pour merendre promener dans le village.???
??? Je me??? sur la place silencieuse et déserte Il faisait à peine jour dehors, et l'atmosphère était tout emplie d'une
fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très blanche dans le ciel, qui
s'inscrivait au-dessus des lignes régulières que traçaient les fils des
poteaux télégraphiques. Dans le port,silencieux et désert que je gagnaisd'un pas hésitant en longeant le terre-plein meuble et relativement solide que les algues séchées formaient en bordure du bassin??? quelques barques tanguaient imper-
ceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier de clapotement
??? du village??? le port très doux et de grincement decordes. ???
C'est trois ou quatre jours après mon arrivée que j'avais découvert
làle chat mortdans le port. De loin, j'avais d'abord pris la forme noire
qui flottait entre les barques pour quelque sac en plastique, une vieille
couverture roulée en boule peut-être, et je m'étais approché du bord de
la jetée, intrigué par la présence de cette masse noire à la surface. Les
I. 171
qui s'étendait derrière le village sur plusieurs kilomètres. Le bruit
des vagues et du vent se mêlaient dans mon esprit, et je progressais
lentement au bord de l'eau. C'était une plage immense, abandonnée et
déserte, que balayaient continûment des vents tourbillonants. Je
m'arrêtais parfois, je m'asseyais dans le sable, et, tandis que tout
autour de moi des filaments d'algues sèches s'envolaient vers les dunes,
je ramassais distraitement un ou deux cailloux, que je lançais pares-
seusement dans la mer. Mon fils me regardait faire, un biscuit à la main,
solidement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois,
il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles (une vieille sandale en
plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement).
Souvent, le matin très tôt, tandis que mon fils dormait dans le lit
de voyage que j'avais installé près de moi dans la chambre, un petit lit
pliantd'à peine un mètre de hauteur qui consistait en un assemblage de
tubes métalliques jaunes et creux qui s'emboîtaient les uns dans les
autres pour composer un châssis rectangulaire, sorte de petit centre Pom-
pidou qui reposait là dans la pénombre à côté de mes sacs et de mes valises,
je me levais sans bruit et quittais l'hôtel pour merendre dans le village.
Il faisait à peine jour dehors, et l'atmosphère était tout emplie d'une
fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très blanche dans le ciel, qui
s'inscrivait au-dessus des lignes régulières que traçaient les fils des
poteaux télégraphiques. Dans le port, quelques barques tanguaient imper-
ceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier de clapotement
très doux et de grincement decordes.
C'est trois ou quatre jours après mon arrivée que j'avais découvert
le chat mortdans le port. De loin, j'avais d'abord pris la forme noire
qui flottait entre les barques pour quelque sac en plastique, une vieille
couverture roulée en boule peut-être, et je m'étais approché du bord de
la jetée, intrigué par la présence de cette masse noire à la surface. Les