I. 397
couteau, le chat retombant alors dans le port dans un fracas brutal, qui
alla peu à peu en s'apaisant, quelques dernières vaguelettes venant mourir
doucement contre ses flancs ?
Je reprends. La première idée qui m'était venue, quand j'avais découvert
le chat mort dans le port, était que la tête de poisson décomposée qui pendait
hors de sa gueule était ce qui restait d'un appât de ligne morte que des
courants contradictoires avaient fait revenir flotter dans le port à proxi-
mité du bord de la jetée de sorte que le chat était tombé accidentellement
dans l'eau en voulant s'en emparer. Rien en effet ne pouvait mettre en
doute qu'il se fût agi d'un accident, et si plusieurs choses me parurent
troublantes par la suite, tout laissait évidemment à penser qu'au moment
où j'avais découvert le char mort dans le port, c'était la première fois
que je le voyais. Car je n'avais jamais vu ce chat auparavant, selon toute
vraisemblance --- une seule fois peut-être, mais sans doute sans témoin, qui
se promenait dans le port à la tombée de la nuit, et qui s'était enfui dès
que j'avais tenté de l'approcher.
C'était la veille, ou l'avant-veille peut-être, peu après le coucher
du soleil, et je me trouvais tout seul sur la jetée, allongé dansl'obscu- la pénombre
rité et la tête penchée au-dessus de l'eau, occupé à guetter un crabe qui
s'était réfugié dans une anfractuosité de la paroi. J'avais un petit
chiffon à la main pour me protéger les doigts de ses pinces, et de l'autre
main, je tenais un petit couteau rouillé que j'avais trouvé sur la jetée
et dont j'appuyais le plat de la lame sans relâche contre la carapace du
crabe pour tâcher de le déloger. Cela durait depuis un certain temps déjà,
et je serais certainement venu à bout de sa résistance si je n'avais été
attiré par un bruit de pas furtifs à côté de moi qui m'avait fait levé la
tête, lepetit couteauà la serré dans ma maindroite . Le chat se tenait là, à peine à trois mètres
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couteau, le chat retombant alors dans le port dans un fracas brutal, qui
alla peu à peu en s'apaisant, quelques dernières vaguelettes venant mourir
doucement contre ses flancs ?
Je reprends. La première idée qui m'était venue, quand j'avais découvert
le chat mort dans le port, était que la tête de poisson décomposée qui pendait
hors de sa gueule était ce qui restait d'un appât de ligne morte que des
courants contradictoires avaient fait revenir flotter dans le port à proxi-
mité du bord de la jetée de sorte que le chat était tombé accidentellement
dans l'eau en voulant s'en emparer. Rien en effet ne pouvait mettre en
doute qu'il se fût agi d'un accident, et si plusieurs choses me parurent
troublantes par la suite, tout laissait évidemment à penser qu'au moment
où j'avais découvert le char mort dans le port, c'était la première fois
que je le voyais. Car je n'avais jamais vu ce chat auparavant, selon toute
vraisemblance --- une seule fois peut-être, mais sans doute sans témoin, qui
se promenait dans le port à la tombée de la nuit, et qui s'était enfui dès
que j'avais tenté de l'approcher.
C'était la veille, ou l'avant-veille peut-être, peu après le coucher
du soleil, et je me trouvais tout seul sur la jetée, allongé dansl'obscu-
rité et la tête penchée au-dessus de l'eau, occupé à guetter un crabe qui
s'était réfugié dans une anfractuosité de la paroi. J'avais un petit
chiffon à la main pour me protéger les doigts de ses pinces, et de l'autre
main, je tenais un petit couteau rouillé que j'avais trouvé sur la jetée
et dont j'appuyais le plat de la lame sans relâche contre la carapace du
crabe pour tâcher de le déloger. Cela durait depuis un certain temps déjà,
et je serais certainement venu à bout de sa résistance si je n'avais été
attiré par un bruit de pas furtifs à côté de moi qui m'avait fait levé la
tête, le couteauà la main . Le chat se tenait là, à peine à trois mètres
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couteau, le chat retombant alors dans le port dans un fracas brutal, qui
alla peu à peu en s'apaisant, quelques dernières vaguelettes venant mourir
doucement contre ses flancs ?
Je reprends. La première idée qui m'était venue, quand j'avais découvert
le chat mort dans le port, était que la tête de poisson décomposée qui pendait
hors de sa gueule était ce qui restait d'un appât de ligne morte que des
courants contradictoires avaient fait revenir flotter dans le port à proxi-
mité du bord de la jetée de sorte que le chat était tombé accidentellement
dans l'eau en voulant s'en emparer. Rien en effet ne pouvait mettre en
doute qu'il se fût agi d'un accident, et si plusieurs choses me parurent
troublantes par la suite, tout laissait évidemment à penser qu'au moment
où j'avais découvert le char mort dans le port, c'était la première fois
que je le voyais. Car je n'avais jamais vu ce chat auparavant, selon toute
vraisemblance --- une seule fois peut-être, mais sans doute sans témoin, qui
se promenait dans le port à la tombée de la nuit, et qui s'était enfui dès
que j'avais tenté de l'approcher.
C'était la veille, ou l'avant-veille peut-être, peu après le coucher
du soleil, et je me trouvais tout seul sur la jetée, allongé dansl'obscu- la pénombre
rité et la tête penchée au-dessus de l'eau, occupé à guetter un crabe qui
s'était réfugié dans une anfractuosité de la paroi. J'avais un petit
chiffon à la main pour me protéger les doigts de ses pinces, et de l'autre
main, je tenais un petit couteau rouillé que j'avais trouvé sur la jetée
et dont j'appuyais le plat de la lame sans relâche contre la carapace du
crabe pour tâcher de le déloger. Cela durait depuis un certain temps déjà,
et je serais certainement venu à bout de sa résistance si je n'avais été
attiré par un bruit de pas furtifs à côté de moi qui m'avait fait levé la
tête, lepetit couteauà la serré dans ma maindroite . Le chat se tenait là, à peine à trois mètres
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couteau, le chat retombant alors dans le port dans un fracas brutal, qui
alla peu à peu en s'apaisant, quelques dernières vaguelettes venant mourir
doucement contre ses flancs ?
Je reprends. La première idée qui m'était venue, quand j'avais découvert
le chat mort dans le port, était que la tête de poisson décomposée qui pendait
hors de sa gueule était ce qui restait d'un appât de ligne morte que des
courants contradictoires avaient fait revenir flotter dans le port à proxi-
mité du bord de la jetée de sorte que le chat était tombé accidentellement
dans l'eau en voulant s'en emparer. Rien en effet ne pouvait mettre en
doute qu'il se fût agi d'un accident, et si plusieurs choses me parurent
troublantes par la suite, tout laissait évidemment à penser qu'au moment
où j'avais découvert le char mort dans le port, c'était la première fois
que je le voyais. Car je n'avais jamais vu ce chat auparavant, selon toute
vraisemblance --- une seule fois peut-être, mais sans doute sans témoin, qui
se promenait dans le port à la tombée de la nuit, et qui s'était enfui dès
que j'avais tenté de l'approcher.
C'était la veille, ou l'avant-veille peut-être, peu après le coucher
du soleil, et je me trouvais tout seul sur la jetée, allongé dansl'obscu-
rité et la tête penchée au-dessus de l'eau, occupé à guetter un crabe qui
s'était réfugié dans une anfractuosité de la paroi. J'avais un petit
chiffon à la main pour me protéger les doigts de ses pinces, et de l'autre
main, je tenais un petit couteau rouillé que j'avais trouvé sur la jetée
et dont j'appuyais le plat de la lame sans relâche contre la carapace du
crabe pour tâcher de le déloger. Cela durait depuis un certain temps déjà,
et je serais certainement venu à bout de sa résistance si je n'avais été
attiré par un bruit de pas furtifs à côté de moi qui m'avait fait levé la
tête, le couteauà la main . Le chat se tenait là, à peine à trois mètres