I. 436
principal. Il n'y avait pas un bruit dans le port, et le phare de l'île
de Sasuelo éclairait la jetée par intermittence. Je m'étais avancéen
silence sur le quai,les deux mains enfoncées dans les poches, et je
regardais le cadavre du chat, qui flottait dansune eau noire, le corps
à moitié renversé sur le côté. A intervalles réguliers, le long faisceau
du phare venaitéclairerles eaux du port et fixait le temps d'un éclair
sur ma rétine la gueule horriblement ouverte et crispéedu cadavre du
chat pour disparaître aussitôt dans la nuit et replonger la jetée dans
l'obscurité, balayant au loindans sa fuite la surface immobile de la mer.
