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  1. Exploration des brouillons
  2. #01
  3. LRT_01_01_00069
  • Facsimilé 
  • Tapuscrit corrigé
  • Tapuscrit

I. 69

que nous avions ficelée tant bien que mal sur la galerie de la voiture, un

vieux diesel dont il n'avait pas coupé le moteur et qui continuait de

ronronner au ralenti sur la placedu village, puis il m'avait indiqué la direction

du seul hôteldu village desparages  environs, qui se trouvait non loin de là, en bordure du port.

J'avis remis d'aplomb la poussette de mon fils et, laissant mes valises

à l'abandon à côté d'un banc, j'avais pris la direction de l'hôtel, mon

fils devant moi dans la poussette, qui ne se préoccupait de rien, absorbé

qu'il était dans la contemplation de son phoque en peluche, qu'il tournait

et retournait entre ses mains pour l'examiner à l'infini sous toutes les

coutures. L'entrée de l'hôtel présentait un petit perron fleuri, au haut

duquel s'ouvrait une double porte vitrée, et je pris la poussette à bout

de bras pour gravir les quelques marches du perron. J'avais à peine poussé

la porte de l'hôtel que je me trouvai en présence d'un homme accroupi par

terre danssur le carrelage de l'entrée, une serpillière à la main, qui, sans se relever, con-

sidéra avec méfiance la poussette que je tenais à bout de bras devant lui.

Ne sachant trop où la poser tant le sol semblait propre et entretenu avec

soin, je gardai la poussette dans les mains et, comme je lui demandais s'il

serait possible d'avoir une chambre pour la nuit, mon fils lâcha le phoque,

qui alla rebondir sur la tête de l'hôtellier avant de tomber par terre (je

le savais, je le savais).

 La chambre qu'on m'avait attribuée se trouvait au deuxième étage de

l'hôtel, dans une partie un peu retirée de la bâtisse. Les murs ???  

  étaient tapissés d'un vieux tissu orange qui semblait avoir été

judicieusement assorti aux nuances plus sombres des différentes fleurs

brunes du couvre-lit et des rideaux. A côté du grand lit à barreaux qui

occupait le centre de lapièce, sur la petite carpette rapiécée qui faisait 

figure de descente de lit,  ???  j'avais montéà côté de mon lit le lit de voyage de mon fils, qui

consistait en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui s'em-

boîtaient les uns dans les autres pour composer une structure rigide

rectangulaire, sorte de petit centre Pompidou qui servait denid support  naturel

à une confortable enveloppe de tissu multicolore dans laquelle j'avais

déposé des coussins 

I. 69

que nous avions ficelée tant bien que mal sur la galerie de la voiture, un

vieux diesel dont il n'avait pas coupé le moteur et qui continuait de

ronronner au ralenti sur la place, puis il m'avait indiqué la direction

du seul hôteldu village , qui se trouvait non loin de là, en bordure du port.

J'avis remis d'aplomb la poussette de mon fils et, laissant mes valises

à l'abandon à côté d'un banc, j'avais pris la direction de l'hôtel, mon

fils devant moi dans la poussette, qui ne se préoccupait de rien, absorbé

qu'il était dans la contemplation de son phoque en peluche, qu'il tournait

et retournait entre ses mains pour l'examiner à l'infini sous toutes les

coutures. L'entrée de l'hôtel présentait un petit perron fleuri, au haut

duquel s'ouvrait une double porte vitrée, et je pris la poussette à bout

de bras pour gravir les quelques marches du perron. J'avais à peine poussé

la porte de l'hôtel que je me trouvai en présence d'un homme accroupi par

terre dans l'entrée, une serpillière à la main, qui, sans se relever, con-

sidéra avec méfiance la poussette que je tenais à bout de bras devant lui.

Ne sachant trop où la poser tant le sol semblait propre et entretenu avec

soin, je gardai la poussette dans les mains et, comme je lui demandais s'il

serait possible d'avoir une chambre pour la nuit, mon fils lâcha le phoque,

qui alla rebondir sur la tête de l'hôtellier avant de tomber par terre (je

le savais, je le savais).

 La chambre qu'on m'avait attribuée se trouvait au deuxième étage de

l'hôtel, dans une partie un peu retirée de la bâtisse. Les murs   

  étaient tapissés d'un vieux tissu orange qui semblait avoir été

judicieusement assorti aux nuances plus sombres des différentes fleurs

brunes du couvre-lit et des rideaux. A côté du grand lit à barreaux qui

occupait le centre de lapièce, sur la petite carpette rapiécée qui faisait 

figure de descente de lit,   j'avais monté le lit de voyage de mon fils, qui

consistait en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui s'em-

boîtaient les uns dans les autres pour composer une structure rigide

rectangulaire, sorte de petit centre Pompidou qui servait denid   naturel

à une confortable enveloppe de tissu multicolore dans laquelle j'avais

 

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  • Tapuscrit corrigé
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I. 69

que nous avions ficelée tant bien que mal sur la galerie de la voiture, un

vieux diesel dont il n'avait pas coupé le moteur et qui continuait de

ronronner au ralenti sur la placedu village, puis il m'avait indiqué la direction

du seul hôteldu village desparages  environs, qui se trouvait non loin de là, en bordure du port.

J'avis remis d'aplomb la poussette de mon fils et, laissant mes valises

à l'abandon à côté d'un banc, j'avais pris la direction de l'hôtel, mon

fils devant moi dans la poussette, qui ne se préoccupait de rien, absorbé

qu'il était dans la contemplation de son phoque en peluche, qu'il tournait

et retournait entre ses mains pour l'examiner à l'infini sous toutes les

coutures. L'entrée de l'hôtel présentait un petit perron fleuri, au haut

duquel s'ouvrait une double porte vitrée, et je pris la poussette à bout

de bras pour gravir les quelques marches du perron. J'avais à peine poussé

la porte de l'hôtel que je me trouvai en présence d'un homme accroupi par

terre danssur le carrelage de l'entrée, une serpillière à la main, qui, sans se relever, con-

sidéra avec méfiance la poussette que je tenais à bout de bras devant lui.

Ne sachant trop où la poser tant le sol semblait propre et entretenu avec

soin, je gardai la poussette dans les mains et, comme je lui demandais s'il

serait possible d'avoir une chambre pour la nuit, mon fils lâcha le phoque,

qui alla rebondir sur la tête de l'hôtellier avant de tomber par terre (je

le savais, je le savais).

 La chambre qu'on m'avait attribuée se trouvait au deuxième étage de

l'hôtel, dans une partie un peu retirée de la bâtisse. Les murs ???  

  étaient tapissés d'un vieux tissu orange qui semblait avoir été

judicieusement assorti aux nuances plus sombres des différentes fleurs

brunes du couvre-lit et des rideaux. A côté du grand lit à barreaux qui

occupait le centre de lapièce, sur la petite carpette rapiécée qui faisait 

figure de descente de lit,  ???  j'avais montéà côté de mon lit le lit de voyage de mon fils, qui

consistait en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui s'em-

boîtaient les uns dans les autres pour composer une structure rigide

rectangulaire, sorte de petit centre Pompidou qui servait denid support  naturel

à une confortable enveloppe de tissu multicolore dans laquelle j'avais

déposé des coussins 

I. 69

que nous avions ficelée tant bien que mal sur la galerie de la voiture, un

vieux diesel dont il n'avait pas coupé le moteur et qui continuait de

ronronner au ralenti sur la place, puis il m'avait indiqué la direction

du seul hôteldu village , qui se trouvait non loin de là, en bordure du port.

J'avis remis d'aplomb la poussette de mon fils et, laissant mes valises

à l'abandon à côté d'un banc, j'avais pris la direction de l'hôtel, mon

fils devant moi dans la poussette, qui ne se préoccupait de rien, absorbé

qu'il était dans la contemplation de son phoque en peluche, qu'il tournait

et retournait entre ses mains pour l'examiner à l'infini sous toutes les

coutures. L'entrée de l'hôtel présentait un petit perron fleuri, au haut

duquel s'ouvrait une double porte vitrée, et je pris la poussette à bout

de bras pour gravir les quelques marches du perron. J'avais à peine poussé

la porte de l'hôtel que je me trouvai en présence d'un homme accroupi par

terre dans l'entrée, une serpillière à la main, qui, sans se relever, con-

sidéra avec méfiance la poussette que je tenais à bout de bras devant lui.

Ne sachant trop où la poser tant le sol semblait propre et entretenu avec

soin, je gardai la poussette dans les mains et, comme je lui demandais s'il

serait possible d'avoir une chambre pour la nuit, mon fils lâcha le phoque,

qui alla rebondir sur la tête de l'hôtellier avant de tomber par terre (je

le savais, je le savais).

 La chambre qu'on m'avait attribuée se trouvait au deuxième étage de

l'hôtel, dans une partie un peu retirée de la bâtisse. Les murs   

  étaient tapissés d'un vieux tissu orange qui semblait avoir été

judicieusement assorti aux nuances plus sombres des différentes fleurs

brunes du couvre-lit et des rideaux. A côté du grand lit à barreaux qui

occupait le centre de lapièce, sur la petite carpette rapiécée qui faisait 

figure de descente de lit,   j'avais monté le lit de voyage de mon fils, qui

consistait en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui s'em-

boîtaient les uns dans les autres pour composer une structure rigide

rectangulaire, sorte de petit centre Pompidou qui servait denid   naturel

à une confortable enveloppe de tissu multicolore dans laquelle j'avais

 

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