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  1. Exploration des brouillons
  2. #01
  3. LRT_01_01_00138
  • Facsimilé 
  • Tapuscrit corrigé
  • Tapuscrit

I. 138

il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué

sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des

morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes

de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en

plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.

 De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur

le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,

je n'attendais rien de particulier. Les murs, autour de moi, étaient

humides et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs

sombres du couvre-lit et des rideaux. J'avais installé le lit de mon fils

dans la chambre contre le radiateur, un petit lit de voyage d'à peine un

mètre de hauteur qui consistait en un assemblage de tubes métalliques

jaunes et creux qui s'emboîtaient les uns dans les autres pour composer

un châssis rectangulaire, sorte de petit centre Pompidou posé là sur le

parquet à côté de mes sacs et de mes valises. Parfois, pendant que

mon fils dormait, je me levais sans bruit et faisais quelques pas en

chaussettes dans la pénombre de la chambre. Une des fenêtres donnait

sur le port, et, de l'autre, plus petite et légèrement en hauteur, je

pouvais voir la route, une parcelle de route déserte qui bordait un

enclos livré aux mauvaises herbes,( où,dans le fond duquel  à côté d'un figuier désséché qui

ployait sous le poids de ses branches mortes,)  un âne solitaire broutait

du fenouil entre divers détritus, des vieilles planches, des pneus

abandonnés, une barque retournée qui pourrissait sur place.

 Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,

je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils

dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmosphère

était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très

blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port,

lisses et presque immobiles, ondulaient faiblement dans l'obscurité,

et je longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques

tanguaient imperceptiblement le long de leurs amarresdans un bruit régulier 

I. 138

il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué

sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des

morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes

de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en

plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.

 De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur

le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,

je n'attendais rien de particulier. Les murs, autour de moi, étaient

humides et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs

sombres du couvre-lit et des rideaux. J'avais installé le lit de mon fils

dans la chambre contre le radiateur, un petit lit de voyage d'à peine un

mètre de hauteur qui consistait en un assemblage de tubes métalliques

jaunes et creux qui s'emboîtaient les uns dans les autres pour composer

un châssis rectangulaire, sorte de petit centre Pompidou posé là sur le

parquet à côté de mes sacs et de mes valises. Parfois, pendant que

mon fils dormait, je me levais sans bruit et faisais quelques pas en

chaussettes dans la pénombre de la chambre. Une des fenêtres donnait

sur le port, et, de l'autre, plus petite et légèrement en hauteur, je

pouvais voir la route, une parcelle de route déserte qui bordait un

enclos livré aux mauvaises herbes, où,  à côté d'un figuier désséché qui

ployait sous le poids de ses branches mortes,  un âne solitaire broutait

du fenouil entre divers détritus, des vieilles planches, des pneus

abandonnés, une barque retournée qui pourrissait sur place.

 Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,

je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils

dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmosphère

était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très

blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port,

lisses et presque immobiles, ondulaient faiblement dans l'obscurité,

et je longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques

tanguaient imperceptiblement le long de leurs amarresdans un bruit régulier 

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  • Tapuscrit corrigé
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I. 138

il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué

sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des

morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes

de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en

plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.

 De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur

le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,

je n'attendais rien de particulier. Les murs, autour de moi, étaient

humides et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs

sombres du couvre-lit et des rideaux. J'avais installé le lit de mon fils

dans la chambre contre le radiateur, un petit lit de voyage d'à peine un

mètre de hauteur qui consistait en un assemblage de tubes métalliques

jaunes et creux qui s'emboîtaient les uns dans les autres pour composer

un châssis rectangulaire, sorte de petit centre Pompidou posé là sur le

parquet à côté de mes sacs et de mes valises. Parfois, pendant que

mon fils dormait, je me levais sans bruit et faisais quelques pas en

chaussettes dans la pénombre de la chambre. Une des fenêtres donnait

sur le port, et, de l'autre, plus petite et légèrement en hauteur, je

pouvais voir la route, une parcelle de route déserte qui bordait un

enclos livré aux mauvaises herbes,( où,dans le fond duquel  à côté d'un figuier désséché qui

ployait sous le poids de ses branches mortes,)  un âne solitaire broutait

du fenouil entre divers détritus, des vieilles planches, des pneus

abandonnés, une barque retournée qui pourrissait sur place.

 Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,

je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils

dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmosphère

était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très

blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port,

lisses et presque immobiles, ondulaient faiblement dans l'obscurité,

et je longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques

tanguaient imperceptiblement le long de leurs amarresdans un bruit régulier 

I. 138

il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué

sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des

morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes

de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en

plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.

 De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur

le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,

je n'attendais rien de particulier. Les murs, autour de moi, étaient

humides et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs

sombres du couvre-lit et des rideaux. J'avais installé le lit de mon fils

dans la chambre contre le radiateur, un petit lit de voyage d'à peine un

mètre de hauteur qui consistait en un assemblage de tubes métalliques

jaunes et creux qui s'emboîtaient les uns dans les autres pour composer

un châssis rectangulaire, sorte de petit centre Pompidou posé là sur le

parquet à côté de mes sacs et de mes valises. Parfois, pendant que

mon fils dormait, je me levais sans bruit et faisais quelques pas en

chaussettes dans la pénombre de la chambre. Une des fenêtres donnait

sur le port, et, de l'autre, plus petite et légèrement en hauteur, je

pouvais voir la route, une parcelle de route déserte qui bordait un

enclos livré aux mauvaises herbes, où,  à côté d'un figuier désséché qui

ployait sous le poids de ses branches mortes,  un âne solitaire broutait

du fenouil entre divers détritus, des vieilles planches, des pneus

abandonnés, une barque retournée qui pourrissait sur place.

 Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,

je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils

dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmosphère

était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très

blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port,

lisses et presque immobiles, ondulaient faiblement dans l'obscurité,

et je longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques

tanguaient imperceptiblement le long de leurs amarresdans un bruit régulier 

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