I. 167
baques pour quelque sac en plastique, un vieille couverture roulée
en boule peut-être, et,qui dérivait lentement intrigué par cette masse noire imobile à la
surface de l'eau, je m'étais approché du bord de la jetée pour l'examiner
de plus près. De la manière dont le cadavre était placéalors, il m'était im-
possible de voir la tête de l'animal, et ce n'est que lorsque le corps
porté par le courant amorça un léger mouvement de rotation sur lui-mêmepour aller??? contre une barque
que je me rendis compte qu'hors de sa gueule pendait une tête de poisson
décomposée dont dépassaient quelques centimètres de fil de pêchecassé,
qui me firent penser, un peu plus tard dans la journée --- sur le moment,
je les avais simplement examinés distraitement, ces quelques centimètres
de fil de pêche - que le chat avait été assassiné.
Comment se faisait-il en effet qu'un appât de ligne morte se fût trouvé
aussi près du bord de la jetée, plutôt que de reposer au large par dix
ou vingt mètres de fond ? Comment ces quelques centimètres de filde pêche,??? , ces
quelques centimètres degros fil de pêche extrêmement dur et résistant
avaient-ils pu être cassés par l'animal lui-même sans qu'il se fût cruel-
lement mutilé les lèvres et le palais avec l'hameçon ? Pourquoi, aussi, l'extrémité
du fil était-elle coupée aussi proprement, comme sectionnée net par une
lame, si ce n'est parce qu'une fois le chat pris au piège que je lui avais
tendu en pleine nuit, j'avais lentement rembobiné la lignemorte tandis
que l'animal se débattait dans l'eau l'hameçon accroché dans la gueule,
et que je l'avais ramené à terre à mon rythme comme je l'aurais fait d'un
très gros poisson, cessant de rembobiner lorsque je sentais une trop grande
résistance de sa part et rembobinant à nouveau et très vite chaque fois
que ses efforts se relâchaient, et que, le sortant de l'eau vivant et se
convulsant de toutes ses forces au bout de la lignemorte, les yeux exorbités
qui me regardaient fixement, j'avais tranché net le fil avec un petit
couteau, le chat retombant alors dans le port dans un fracas brutal, qui
alla peu à peu en s'apaisant, quelques dernières vaguelettes venant mourir
doucement contre ses flancs ?
Je reprends. C'est trois ou quatre jours après mon arrivée que j'avais
découvert le chat mort dans le port. Il flottait immobile entre deux barques,
[le corps lourdement incliné vers le fond,les oreilles et une partie du
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baques pour quelque sac en plastique, un vieille couverture roulée
en boule peut-être, et, intrigué par cette masse noire imobile à la
surface de l'eau, je m'étais approché du bord de la jetée pour l'examiner
de plus près. De la manière dont le cadavre était placé, il m'était im-
possible de voir la tête de l'animal, et ce n'est que lorsque le corps
porté par le courant amorça un léger mouvement de rotation sur lui-même
que je me rendis compte qu'hors de sa gueule pendait une tête de poisson
décomposée dont dépassaient quelques centimètres de fil de pêchecassé,
qui me firent penser, un peu plus tard dans la journée --- sur le moment,
je les avais simplement examinés distraitement, ces quelques centimètres
de fil de pêche - que le chat avait été assassiné.
Comment se faisait-il en effet qu'un appât de ligne morte se fût trouvé
aussi près du bord de la jetée, plutôt que de reposer au large par dix
ou vingt mètres de fond ? Comment ces quelques centimètres de fil, ces
quelques centimètres degros fil de pêche extrêmement dur et résistant
avaient-ils pu être cassés par l'animal lui-même sans qu'il se fût cruel-
lement mutilé les lèvres et le palais avec l'hameçon ? Pourquoi l'extrémité
du fil était-elle coupée aussi proprement, comme sectionnée net par une
lame, si ce n'est parce qu'une fois le chat pris au piège que je lui avais
tendu en pleine nuit, j'avais lentement rembobiné la lignemorte tandis
que l'animal se débattait dans l'eau l'hameçon accroché dans la gueule,
et que je l'avais ramené à terre à mon rythme comme je l'aurais fait d'un
très gros poisson, cessant de rembobiner lorsque je sentais une trop grande
résistance de sa part et rembobinant à nouveau et très vite chaque fois
que ses efforts se relâchaient, et que, le sortant de l'eau vivant et se
convulsant de toutes ses forces au bout de la lignemorte, les yeux exorbités
qui me regardaient fixement, j'avais tranché net le fil avec un petit
couteau, le chat retombant alors dans le port dans un fracas brutal, qui
alla peu à peu en s'apaisant, quelques dernières vaguelettes venant mourir
doucement contre ses flancs ?
Je reprends. C'est trois ou quatre jours après mon arrivée que j'avais
découvert le chat mort dans le port. Il flottait immobile entre deux barques,
le corps lourdement incliné vers le fond,les oreilles et une partie du
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baques pour quelque sac en plastique, un vieille couverture roulée
en boule peut-être, et,qui dérivait lentement intrigué par cette masse noire imobile à la
surface de l'eau, je m'étais approché du bord de la jetée pour l'examiner
de plus près. De la manière dont le cadavre était placéalors, il m'était im-
possible de voir la tête de l'animal, et ce n'est que lorsque le corps
porté par le courant amorça un léger mouvement de rotation sur lui-mêmepour aller??? contre une barque
que je me rendis compte qu'hors de sa gueule pendait une tête de poisson
décomposée dont dépassaient quelques centimètres de fil de pêchecassé,
qui me firent penser, un peu plus tard dans la journée --- sur le moment,
je les avais simplement examinés distraitement, ces quelques centimètres
de fil de pêche - que le chat avait été assassiné.
Comment se faisait-il en effet qu'un appât de ligne morte se fût trouvé
aussi près du bord de la jetée, plutôt que de reposer au large par dix
ou vingt mètres de fond ? Comment ces quelques centimètres de filde pêche,??? , ces
quelques centimètres degros fil de pêche extrêmement dur et résistant
avaient-ils pu être cassés par l'animal lui-même sans qu'il se fût cruel-
lement mutilé les lèvres et le palais avec l'hameçon ? Pourquoi, aussi, l'extrémité
du fil était-elle coupée aussi proprement, comme sectionnée net par une
lame, si ce n'est parce qu'une fois le chat pris au piège que je lui avais
tendu en pleine nuit, j'avais lentement rembobiné la lignemorte tandis
que l'animal se débattait dans l'eau l'hameçon accroché dans la gueule,
et que je l'avais ramené à terre à mon rythme comme je l'aurais fait d'un
très gros poisson, cessant de rembobiner lorsque je sentais une trop grande
résistance de sa part et rembobinant à nouveau et très vite chaque fois
que ses efforts se relâchaient, et que, le sortant de l'eau vivant et se
convulsant de toutes ses forces au bout de la lignemorte, les yeux exorbités
qui me regardaient fixement, j'avais tranché net le fil avec un petit
couteau, le chat retombant alors dans le port dans un fracas brutal, qui
alla peu à peu en s'apaisant, quelques dernières vaguelettes venant mourir
doucement contre ses flancs ?
Je reprends. C'est trois ou quatre jours après mon arrivée que j'avais
découvert le chat mort dans le port. Il flottait immobile entre deux barques,
[le corps lourdement incliné vers le fond,les oreilles et une partie du
I. 167
baques pour quelque sac en plastique, un vieille couverture roulée
en boule peut-être, et, intrigué par cette masse noire imobile à la
surface de l'eau, je m'étais approché du bord de la jetée pour l'examiner
de plus près. De la manière dont le cadavre était placé, il m'était im-
possible de voir la tête de l'animal, et ce n'est que lorsque le corps
porté par le courant amorça un léger mouvement de rotation sur lui-même
que je me rendis compte qu'hors de sa gueule pendait une tête de poisson
décomposée dont dépassaient quelques centimètres de fil de pêchecassé,
qui me firent penser, un peu plus tard dans la journée --- sur le moment,
je les avais simplement examinés distraitement, ces quelques centimètres
de fil de pêche - que le chat avait été assassiné.
Comment se faisait-il en effet qu'un appât de ligne morte se fût trouvé
aussi près du bord de la jetée, plutôt que de reposer au large par dix
ou vingt mètres de fond ? Comment ces quelques centimètres de fil, ces
quelques centimètres degros fil de pêche extrêmement dur et résistant
avaient-ils pu être cassés par l'animal lui-même sans qu'il se fût cruel-
lement mutilé les lèvres et le palais avec l'hameçon ? Pourquoi l'extrémité
du fil était-elle coupée aussi proprement, comme sectionnée net par une
lame, si ce n'est parce qu'une fois le chat pris au piège que je lui avais
tendu en pleine nuit, j'avais lentement rembobiné la lignemorte tandis
que l'animal se débattait dans l'eau l'hameçon accroché dans la gueule,
et que je l'avais ramené à terre à mon rythme comme je l'aurais fait d'un
très gros poisson, cessant de rembobiner lorsque je sentais une trop grande
résistance de sa part et rembobinant à nouveau et très vite chaque fois
que ses efforts se relâchaient, et que, le sortant de l'eau vivant et se
convulsant de toutes ses forces au bout de la lignemorte, les yeux exorbités
qui me regardaient fixement, j'avais tranché net le fil avec un petit
couteau, le chat retombant alors dans le port dans un fracas brutal, qui
alla peu à peu en s'apaisant, quelques dernières vaguelettes venant mourir
doucement contre ses flancs ?
Je reprends. C'est trois ou quatre jours après mon arrivée que j'avais
découvert le chat mort dans le port. Il flottait immobile entre deux barques,
le corps lourdement incliné vers le fond,les oreilles et une partie du