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  1. Exploration des brouillons
  2. #01
  3. LRT_01_01_00173
  • Facsimilé 
  • Tapuscrit corrigé
  • Tapuscrit

I. 173

il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué

sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des

morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes

de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en

plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.

 De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur

le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,

je n'attendais rien de particulier. Les murs, autour de moi, étaient

humides et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs

sombres du couvre-lit et des rideaux. J'avais installé le lit de mon fils

dans la chambre contre le radiateur, un petit lit de voyage d'à peine un

mètre de hauteur qui consistait en un assemblage de tubes métalliques

jaunes et creux qui s'emboîtaient les uns dans les autres pour composer

un châssis rectangulaire, sorte de petit centre Pompidouposé qui reposait  là sur le

parquet à côté de mes sacs et de mes valises. Parfois, pendant que

mon fils dormait, je me levais sans bruitdans la pénombreet faisais quelques pas en

chaussettes dans lapénombre chambre pour aller regarder par les fenêtres de la chambre. Une des fenêtresde la chambre  donnait sur

le port, et, de l'autre, plus petite et légèrement en hauteur, je

pouvais voir la route, une parcelle de route déserte qui bordait un

enclos livré aux mauvaises herbes,où, à  côté d'un figuier désséché qui ployait sous le poids de ses branches mortes  dansle fond  duquel, un âne solitaire

broutait du fenouil entre divers détritus, des vieilles planches, des

pneus abandonnés, une barque retournée qui pourrissait sur place.

 Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,

je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils

dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmosphère

étaittout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très

blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port, étaient 

lisses etpresque  immobiles,qui ondulaient faiblement dans l'obscurité,

et je longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques

tanguaient imperceptiblement le long de leurs amarresdans un bruit de clapotement et de grincement de cordes. C'est trois ou

quatre jours après mon arrivée que j'avais découvert là le chat mort.

De loin, j'avais d'abord pris la forme noire qui flottait entre les

I. 173

il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué

sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des

morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes

de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en

plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.

 De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur

le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,

je n'attendais rien de particulier. Les murs, autour de moi, étaient

humides et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs

sombres du couvre-lit et des rideaux. J'avais installé le lit de mon fils

dans la chambre contre le radiateur, un petit lit de voyage d'à peine un

mètre de hauteur qui consistait en un assemblage de tubes métalliques

jaunes et creux qui s'emboîtaient les uns dans les autres pour composer

un châssis rectangulaire, sorte de petit centre Pompidouposé   là sur le

parquet à côté de mes sacs et de mes valises. Parfois, pendant que

mon fils dormait, je me levais sans bruitet faisais quelques pas en

chaussettes dans lapénombre   de la chambre. Une des fenêtres donnait sur

le port, et, de l'autre, plus petite et légèrement en hauteur, je

pouvais voir la route, une parcelle de route déserte qui bordait un

enclos livré aux mauvaises herbes,  dansle fond  duquel un âne solitaire

broutait du fenouil entre divers détritus, des vieilles planches, des

pneus abandonnés, une barque retournée qui pourrissait sur place.

 Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,

je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils

dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmosphère

étaittout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très

blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port,  

lisses etpresque  immobiles, ondulaient faiblement dans l'obscurité,

et je longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques

tanguaient imperceptiblement le long de leurs amarres. C'est trois ou

quatre jours après mon arrivée que j'avais découvert là le chat mort.

De loin, j'avais d'abord pris la forme noire qui flottait entre les

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  • Tapuscrit corrigé
  • Tapuscrit

I. 173

il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué

sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des

morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes

de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en

plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.

 De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur

le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,

je n'attendais rien de particulier. Les murs, autour de moi, étaient

humides et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs

sombres du couvre-lit et des rideaux. J'avais installé le lit de mon fils

dans la chambre contre le radiateur, un petit lit de voyage d'à peine un

mètre de hauteur qui consistait en un assemblage de tubes métalliques

jaunes et creux qui s'emboîtaient les uns dans les autres pour composer

un châssis rectangulaire, sorte de petit centre Pompidouposé qui reposait  là sur le

parquet à côté de mes sacs et de mes valises. Parfois, pendant que

mon fils dormait, je me levais sans bruitdans la pénombreet faisais quelques pas en

chaussettes dans lapénombre chambre pour aller regarder par les fenêtres de la chambre. Une des fenêtresde la chambre  donnait sur

le port, et, de l'autre, plus petite et légèrement en hauteur, je

pouvais voir la route, une parcelle de route déserte qui bordait un

enclos livré aux mauvaises herbes,où, à  côté d'un figuier désséché qui ployait sous le poids de ses branches mortes  dansle fond  duquel, un âne solitaire

broutait du fenouil entre divers détritus, des vieilles planches, des

pneus abandonnés, une barque retournée qui pourrissait sur place.

 Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,

je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils

dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmosphère

étaittout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très

blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port, étaient 

lisses etpresque  immobiles,qui ondulaient faiblement dans l'obscurité,

et je longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques

tanguaient imperceptiblement le long de leurs amarresdans un bruit de clapotement et de grincement de cordes. C'est trois ou

quatre jours après mon arrivée que j'avais découvert là le chat mort.

De loin, j'avais d'abord pris la forme noire qui flottait entre les

I. 173

il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué

sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des

morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes

de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en

plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.

 De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur

le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,

je n'attendais rien de particulier. Les murs, autour de moi, étaient

humides et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs

sombres du couvre-lit et des rideaux. J'avais installé le lit de mon fils

dans la chambre contre le radiateur, un petit lit de voyage d'à peine un

mètre de hauteur qui consistait en un assemblage de tubes métalliques

jaunes et creux qui s'emboîtaient les uns dans les autres pour composer

un châssis rectangulaire, sorte de petit centre Pompidouposé   là sur le

parquet à côté de mes sacs et de mes valises. Parfois, pendant que

mon fils dormait, je me levais sans bruitet faisais quelques pas en

chaussettes dans lapénombre   de la chambre. Une des fenêtres donnait sur

le port, et, de l'autre, plus petite et légèrement en hauteur, je

pouvais voir la route, une parcelle de route déserte qui bordait un

enclos livré aux mauvaises herbes,  dansle fond  duquel un âne solitaire

broutait du fenouil entre divers détritus, des vieilles planches, des

pneus abandonnés, une barque retournée qui pourrissait sur place.

 Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,

je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils

dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmosphère

étaittout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très

blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port,  

lisses etpresque  immobiles, ondulaient faiblement dans l'obscurité,

et je longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques

tanguaient imperceptiblement le long de leurs amarres. C'est trois ou

quatre jours après mon arrivée que j'avais découvert là le chat mort.

De loin, j'avais d'abord pris la forme noire qui flottait entre les

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