I. 272
de l'hôtel, que je trouvai sur une étagère, un grand registre en cuir
noir granuleux, que je feuilletai un instant debout, avant de le poser
sur le comptoir pour examiner plus à l'aise les dernières pages. Comme
je le pensais, car je me souvenais très bien que lorsque j'étais arrivé
à l'hôtel, le patron m'avait certes demandé mon passeport, mais l'avait
à peine ouvert et me l'avait rendu tout de suite, ni mon nom ni celui
de mon fils n'avaient été enregistré --- comme si aucun trace n'existait
de notre présence à Sasuelo.
Il faisait à peine jour quand je quittai l'hôtel, et l'atmosphère
du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune
d'aube très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes
régulières que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la
place silencieuse et déserte, je remarquai tout de suite la Mercedes
que j'avais aperçue la veille dans le jardin des Biaggi,qui était maintenant garée là
à proximité d'un banc. Je m'approchai de la voiture et me penchai au-dessus
des vitres pour examiner un instant l'intérieur. Les sièges étaient très
abîmés, défoncés pratiquement, le cuir était complètement élimé, comme
rapé ??? par endroits, et une entaille d'une dizaine de centimètres qui laissait émerger
une sorte dematelas-moussesynthétique jaunâtreavait crevéait en son centrele siège avant. Sur la
banquette arrière, une veste froissée reposait parmi un désordre de vieux
journau et de matériel de pêche, de cannes et de palangrottes, de plombs,
de sachets d'hameçons et de bouteilles en plastique. Il avait plu cette
nuit, et quelques gouttes de pluie s'attardaient encorele long des sur les vitres
de la voiture. J'étais sur le point de repartir quand, tout près de là,
sur le sol de la place,je remarquai mon attention fut attirée par unegrande grande flaque d'eau immobile dans
la pénombre, qui reflétait faiblement les arbres et les toits des maisons
avoisinantes, tandis qu'au centre de la flaque, parmi les reflets du ciel
éclairé par la lune qui venaient se mêler à tous les autres reflets à la
surface de l'eau, apparaissaiten surimpression le profil de la Mercedes
accidentée qui était garéelà là sur la place,et et à côté de laquelle, par je ne sais quel
jeu de perspectives et d'angle mort, je n'apparaissais pas.
en surimpression à la surface de l'eau, apparemment
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de l'hôtel, que je trouvai sur une étagère, un grand registre en cuir
noir granuleux, que je feuilletai un instant debout, avant de le poser
sur le comptoir pour examiner plus à l'aise les dernières pages. Comme
je le pensais, car je me souvenais très bien que lorsque j'étais arrivé
à l'hôtel, le patron m'avait certes demandé mon passeport, mais l'avait
à peine ouvert et me l'avait rendu tout de suite, ni mon nom ni celui
de mon fils n'avaient été enregistré --- comme si aucun trace n'existait
de notre présence à Sasuelo.
Il faisait à peine jour quand je quittai l'hôtel, et l'atmosphère
du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune
d'aube très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes
régulières que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la
place silencieuse et déserte, je remarquai tout de suite la Mercedes
que j'avais aperçue la veille dans le jardin des Biaggi,qui était garée
à proximité d'un banc. Je m'approchai de la voiture et me penchai au-dessus
des vitres pour examiner un instant l'intérieur. Les sièges étaient très
abîmés, défoncés pratiquement, le cuir était complètement élimé, comme
rapé par endroits, et une entaille d'une dizaine de centimètres qui laissait émerger
une sorte dematelas-moussejaunâtreavait crevéle siège avant. Sur la
banquette arrière, une veste froissée reposait parmi un désordre de vieux
journau et de matériel de pêche, de cannes et de palangrottes, de plombs,
de sachets d'hameçons et de bouteilles en plastique. Il avait plu cette
nuit, et quelques gouttes de pluie s'attardaient encorele long des vitres
de la voiture. J'étais sur le point de repartir quand, tout près de là,
sur le sol de la place,je remarquai unegrande flaque d'eau immobile dans
la pénombre, qui reflétait faiblement les arbres et les toits des maisons
avoisinantes, tandis qu'au centre de la flaque, parmi les reflets du ciel
éclairé par la lune qui venaient se mêler à tous les autres reflets à la
surface de l'eau, apparaissaiten surimpression le profil de la Mercedes
accidentée garéelà sur la place,et à côté de laquelle, par je ne sais quel
jeu de perspectives et d'angle mort, je n'apparaissais pas.
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de l'hôtel, que je trouvai sur une étagère, un grand registre en cuir
noir granuleux, que je feuilletai un instant debout, avant de le poser
sur le comptoir pour examiner plus à l'aise les dernières pages. Comme
je le pensais, car je me souvenais très bien que lorsque j'étais arrivé
à l'hôtel, le patron m'avait certes demandé mon passeport, mais l'avait
à peine ouvert et me l'avait rendu tout de suite, ni mon nom ni celui
de mon fils n'avaient été enregistré --- comme si aucun trace n'existait
de notre présence à Sasuelo.
Il faisait à peine jour quand je quittai l'hôtel, et l'atmosphère
du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune
d'aube très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes
régulières que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la
place silencieuse et déserte, je remarquai tout de suite la Mercedes
que j'avais aperçue la veille dans le jardin des Biaggi,qui était maintenant garée là
à proximité d'un banc. Je m'approchai de la voiture et me penchai au-dessus
des vitres pour examiner un instant l'intérieur. Les sièges étaient très
abîmés, défoncés pratiquement, le cuir était complètement élimé, comme
rapé ??? par endroits, et une entaille d'une dizaine de centimètres qui laissait émerger
une sorte dematelas-moussesynthétique jaunâtreavait crevéait en son centrele siège avant. Sur la
banquette arrière, une veste froissée reposait parmi un désordre de vieux
journau et de matériel de pêche, de cannes et de palangrottes, de plombs,
de sachets d'hameçons et de bouteilles en plastique. Il avait plu cette
nuit, et quelques gouttes de pluie s'attardaient encorele long des sur les vitres
de la voiture. J'étais sur le point de repartir quand, tout près de là,
sur le sol de la place,je remarquai mon attention fut attirée par unegrande grande flaque d'eau immobile dans
la pénombre, qui reflétait faiblement les arbres et les toits des maisons
avoisinantes, tandis qu'au centre de la flaque, parmi les reflets du ciel
éclairé par la lune qui venaient se mêler à tous les autres reflets à la
surface de l'eau, apparaissaiten surimpression le profil de la Mercedes
accidentée qui était garéelà là sur la place,et et à côté de laquelle, par je ne sais quel
jeu de perspectives et d'angle mort, je n'apparaissais pas.
en surimpression à la surface de l'eau, apparemment
I. 272
de l'hôtel, que je trouvai sur une étagère, un grand registre en cuir
noir granuleux, que je feuilletai un instant debout, avant de le poser
sur le comptoir pour examiner plus à l'aise les dernières pages. Comme
je le pensais, car je me souvenais très bien que lorsque j'étais arrivé
à l'hôtel, le patron m'avait certes demandé mon passeport, mais l'avait
à peine ouvert et me l'avait rendu tout de suite, ni mon nom ni celui
de mon fils n'avaient été enregistré --- comme si aucun trace n'existait
de notre présence à Sasuelo.
Il faisait à peine jour quand je quittai l'hôtel, et l'atmosphère
du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune
d'aube très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes
régulières que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la
place silencieuse et déserte, je remarquai tout de suite la Mercedes
que j'avais aperçue la veille dans le jardin des Biaggi,qui était garée
à proximité d'un banc. Je m'approchai de la voiture et me penchai au-dessus
des vitres pour examiner un instant l'intérieur. Les sièges étaient très
abîmés, défoncés pratiquement, le cuir était complètement élimé, comme
rapé par endroits, et une entaille d'une dizaine de centimètres qui laissait émerger
une sorte dematelas-moussejaunâtreavait crevéle siège avant. Sur la
banquette arrière, une veste froissée reposait parmi un désordre de vieux
journau et de matériel de pêche, de cannes et de palangrottes, de plombs,
de sachets d'hameçons et de bouteilles en plastique. Il avait plu cette
nuit, et quelques gouttes de pluie s'attardaient encorele long des vitres
de la voiture. J'étais sur le point de repartir quand, tout près de là,
sur le sol de la place,je remarquai unegrande flaque d'eau immobile dans
la pénombre, qui reflétait faiblement les arbres et les toits des maisons
avoisinantes, tandis qu'au centre de la flaque, parmi les reflets du ciel
éclairé par la lune qui venaient se mêler à tous les autres reflets à la
surface de l'eau, apparaissaiten surimpression le profil de la Mercedes
accidentée garéelà sur la place,et à côté de laquelle, par je ne sais quel
jeu de perspectives et d'angle mort, je n'apparaissais pas.