I. 308
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en
plastique aussi, bien grosse et transparente, dont il embrassa fougueusement
la semelle pleine de sable en poussant des petits tayauts d'allégresse.
De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur
le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,
je n'attendais rien de particulier. Les murs, autour de moi, étaient humides
et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs sombres du
couvre-lit et des rideaux. J'avais installé le lit de voyage de mon fils
près de moi dans la chambre, un petit lit pliant assez pratique qui consistait
en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui s'emboîtaient
les uns dans les autres pour composer un châssis rectangulaire, sorte de
petit centre Pompidou qui se dressait là dans la pénombre de la chambre à
côté de mes sacs et de mes valises. Parfois, tandis que mon fils dormait
tranquilement, un petit bras replié en bouclier sur la poitrne et sa
vieille sandale en plastique trouvée sur la plage précieusement posée à
côté de lui au fond du lit, je me levais et faisais quelques pas en chaus-
settes dans la chambre. J'allais jusqu'à la fenêtre et, soulevant le rideau,
je regardais la route, une parcelle de route déserte qui bordait un
enclos livré aux mauvaises herbes. Il commençait à faire nuit, et, au loin,
à côté d'un figuier désséché qui ployait sous le poids de ses branches mortes,
un âne solitaire broutait du fenouil entre divers détritus, des vieilles
planches, des pneus abandonnés, une barque retournée qui pourrissait sur
place.
I. 308
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en
plastique aussi, bien grosse et transparente, dont il embrassa fougueusement
la semelle pleine de sable en poussant des petits tayauts d'allégresse.
De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur
le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,
je n'attendais rien de particulier. Les murs, autour de moi, étaient humides
et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs sombres du
couvre-lit et des rideaux. J'avais installé le lit de voyage de mon fils
près de moi dans la chambre, un petit lit pliant assez pratique qui consistait
en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui s'emboîtaient
les uns dans les autres pour composer un châssis rectangulaire, sorte de
petit centre Pompidou qui se dressait là dans la pénombre de la chambre à
côté de mes sacs et de mes valises. Parfois, tandis que mon fils dormait
tranquilement, un petit bras replié en bouclier sur la poitrne et sa
vieille sandale en plastique trouvée sur la plage précieusement posée à
côté de lui au fond du lit, je me levais et faisais quelques pas en chaus-
settes dans la chambre. J'allais jusqu'à la fenêtre et, soulevant le rideau,
je regardais la route, une parcelle de route déserte qui bordait un
enclos livré aux mauvaises herbes. Il commençait à faire nuit et, au loin,
à côté d'un figuier désséché qui ployait sous le poids de ses branches mortes,
un âne solitaire broutait du fenouil entre divers détritus, des vieilles
planches, des pneus abandonnés, une barque retournée qui pourrissait sur
place.
I. 308
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en
plastique aussi, bien grosse et transparente, dont il embrassa fougueusement
la semelle pleine de sable en poussant des petits tayauts d'allégresse.
De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur
le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,
je n'attendais rien de particulier. Les murs, autour de moi, étaient humides
et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs sombres du
couvre-lit et des rideaux. J'avais installé le lit de voyage de mon fils
près de moi dans la chambre, un petit lit pliant assez pratique qui consistait
en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui s'emboîtaient
les uns dans les autres pour composer un châssis rectangulaire, sorte de
petit centre Pompidou qui se dressait là dans la pénombre de la chambre à
côté de mes sacs et de mes valises. Parfois, tandis que mon fils dormait
tranquilement, un petit bras replié en bouclier sur la poitrne et sa
vieille sandale en plastique trouvée sur la plage précieusement posée à
côté de lui au fond du lit, je me levais et faisais quelques pas en chaus-
settes dans la chambre. J'allais jusqu'à la fenêtre et, soulevant le rideau,
je regardais la route, une parcelle de route déserte qui bordait un
enclos livré aux mauvaises herbes. Il commençait à faire nuit, et, au loin,
à côté d'un figuier désséché qui ployait sous le poids de ses branches mortes,
un âne solitaire broutait du fenouil entre divers détritus, des vieilles
planches, des pneus abandonnés, une barque retournée qui pourrissait sur
place.
I. 308
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en
plastique aussi, bien grosse et transparente, dont il embrassa fougueusement
la semelle pleine de sable en poussant des petits tayauts d'allégresse.
De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur
le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,
je n'attendais rien de particulier. Les murs, autour de moi, étaient humides
et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs sombres du
couvre-lit et des rideaux. J'avais installé le lit de voyage de mon fils
près de moi dans la chambre, un petit lit pliant assez pratique qui consistait
en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui s'emboîtaient
les uns dans les autres pour composer un châssis rectangulaire, sorte de
petit centre Pompidou qui se dressait là dans la pénombre de la chambre à
côté de mes sacs et de mes valises. Parfois, tandis que mon fils dormait
tranquilement, un petit bras replié en bouclier sur la poitrne et sa
vieille sandale en plastique trouvée sur la plage précieusement posée à
côté de lui au fond du lit, je me levais et faisais quelques pas en chaus-
settes dans la chambre. J'allais jusqu'à la fenêtre et, soulevant le rideau,
je regardais la route, une parcelle de route déserte qui bordait un
enclos livré aux mauvaises herbes. Il commençait à faire nuit et, au loin,
à côté d'un figuier désséché qui ployait sous le poids de ses branches mortes,
un âne solitaire broutait du fenouil entre divers détritus, des vieilles
planches, des pneus abandonnés, une barque retournée qui pourrissait sur
place.