I. 315
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en
plastique aussi, bien grosse et transparente, dont il embrassa fougueusement
la semelle pleine de sable en poussant des petits tayauts d'allégresse.
De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur
le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,
je n'attendais rien de particuler. Les murs, autour de moi, étaient humides
et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs sombres du
couvre-lit et des rideaux.<d1> J'avais installé leson lit de voyage de mon fils
près de moi dans la chambre, un petit lit pliant assez pratique qui consistait
en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui s'emboîtaient
les uns dans les autres pour composer un châssis rectangulaire, sorte de
petit centre Pompidou qui se dressait là dans la pénombre de la chambre à
côté de mes sacs et de mes valises. Parfois,tandis pendant que mon fils dormait
tranquillement, un petit bras replié en bouclier sur la poitrine et sa
vieille sandale en plastique trouvée sur la plage précieusement posée à
côté de lui au fond du lit, je me levais et faisais quelques pas en chaus-
settes dans la chambre. J'allais jusqu'à la fenêtre et, soulevant le rideau,
je regardais la route, une parcelle de route déserte qui bordait un enclos
livré aux mauvaises herbes, où,au loin, à côté d'un figuier désséché qui ployait
sous le poids de ses branches mortes, un âne solitaire broutait du fenouil
entre divers détritus, des vieilles planches, des pneus abandonnés, une
barque retournée qui pourrissait sur place.
Je ne faisais rien, non, [d1]lLe temps passait lentement et je dormais,???
beaucoup, oui presque autant que mon filsau réveil lui (qui est pourant un des types qui
dort le plus que je connaisse). C'était en quelque sorteà cause des Biaggi
que je me trouvais ici. Car c'était pouraller voir les Biaggi que je
m'étais rendu à Sasuelo,pour cette unique raison. Le jour de mon arrivée
pourtant, j'avais repoussé sans cesse le moment d'aller leur rendre visite,
j'étais resté presque toute l'après-mididans ma chambre d' à l'hôtel,me
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sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en
plastique aussi, bien grosse et transparente, dont il embrassa fougueusement
la semelle pleine de sable en poussant des petits tayauts d'allégresse.
De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur
le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,
je n'attendais rien de particuler. Les murs, autour de moi, étaient humides
et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs sombres du
couvre-lit et des rideaux. J'avais installé le lit de voyage de mon fils
près de moi dans la chambre, un petit lit pliant assez pratique qui consistait
en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui s'emboîtaient
les uns dans les autres pour composer un châssis rectangulaire, sorte de
petit centre Pompidou qui se dressait là dans la pénombre de la chambre à
côté de mes sacs et de mes valises. Parfois,tandis que mon fils dormait
tranquillement, un petit bras replié en bouclier sur la poitrine et sa
vieille sandale en plastique trouvée sur la plage précieusement posée à
côté de lui au fond du lit, je me levais et faisais quelques pas en chaus-
settes dans la chambre. J'allais jusqu'à la fenêtre et, soulevant le rideau,
je regardais la route, une parcelle de route déserte qui bordait un enclos
livré aux mauvaises herbes, où, à côté d'un figuier désséché qui ployait
sous le poids de ses branches mortes, un âne solitaire broutait du fenouil
entre divers détritus, des vieilles planches, des pneus abandonnés, une
barque retournée qui pourrissait sur place.
Je ne faisais rien, non, lLe temps passait lentement et je dormais, beaucoup, oui presque autant que mon filsau réveil lui (qui est pourant un des types quidort le plus que je connaisse). C'était en quelque sorteà cause des Biaggi
que je me trouvais ici. Car c'était pouraller voir les Biaggi que je
m'étais rendu à Sasuelo,pour cette unique raison. Le jour de mon arrivée
pourtant, j'avais repoussé sans cesse le moment d'aller leur rendre visite,
j'étais resté presque toute l'après-mididans ma chambre d' hôtel,me
I. 315
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en
plastique aussi, bien grosse et transparente, dont il embrassa fougueusement
la semelle pleine de sable en poussant des petits tayauts d'allégresse.
De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur
le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,
je n'attendais rien de particuler. Les murs, autour de moi, étaient humides
et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs sombres du
couvre-lit et des rideaux.<d1> J'avais installé leson lit de voyage de mon fils
près de moi dans la chambre, un petit lit pliant assez pratique qui consistait
en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui s'emboîtaient
les uns dans les autres pour composer un châssis rectangulaire, sorte de
petit centre Pompidou qui se dressait là dans la pénombre de la chambre à
côté de mes sacs et de mes valises. Parfois,tandis pendant que mon fils dormait
tranquillement, un petit bras replié en bouclier sur la poitrine et sa
vieille sandale en plastique trouvée sur la plage précieusement posée à
côté de lui au fond du lit, je me levais et faisais quelques pas en chaus-
settes dans la chambre. J'allais jusqu'à la fenêtre et, soulevant le rideau,
je regardais la route, une parcelle de route déserte qui bordait un enclos
livré aux mauvaises herbes, où,au loin, à côté d'un figuier désséché qui ployait
sous le poids de ses branches mortes, un âne solitaire broutait du fenouil
entre divers détritus, des vieilles planches, des pneus abandonnés, une
barque retournée qui pourrissait sur place.
Je ne faisais rien, non, [d1]lLe temps passait lentement et je dormais,???
beaucoup, oui presque autant que mon filsau réveil lui (qui est pourant un des types qui
dort le plus que je connaisse). C'était en quelque sorteà cause des Biaggi
que je me trouvais ici. Car c'était pouraller voir les Biaggi que je
m'étais rendu à Sasuelo,pour cette unique raison. Le jour de mon arrivée
pourtant, j'avais repoussé sans cesse le moment d'aller leur rendre visite,
j'étais resté presque toute l'après-mididans ma chambre d' à l'hôtel,me
I. 315
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en
plastique aussi, bien grosse et transparente, dont il embrassa fougueusement
la semelle pleine de sable en poussant des petits tayauts d'allégresse.
De retour dans la chambre d'hôtel, je passais des heures allongé sur
le lit à barreaux qui occupait le centre de la pièce. Je ne faisais rien,
je n'attendais rien de particuler. Les murs, autour de moi, étaient humides
et sales, tapissés d'un vieux tissu orange assorti aux fleurs sombres du
couvre-lit et des rideaux. J'avais installé le lit de voyage de mon fils
près de moi dans la chambre, un petit lit pliant assez pratique qui consistait
en un assemblage de tubes métalliques jaunes et creux qui s'emboîtaient
les uns dans les autres pour composer un châssis rectangulaire, sorte de
petit centre Pompidou qui se dressait là dans la pénombre de la chambre à
côté de mes sacs et de mes valises. Parfois,tandis que mon fils dormait
tranquillement, un petit bras replié en bouclier sur la poitrine et sa
vieille sandale en plastique trouvée sur la plage précieusement posée à
côté de lui au fond du lit, je me levais et faisais quelques pas en chaus-
settes dans la chambre. J'allais jusqu'à la fenêtre et, soulevant le rideau,
je regardais la route, une parcelle de route déserte qui bordait un enclos
livré aux mauvaises herbes, où, à côté d'un figuier désséché qui ployait
sous le poids de ses branches mortes, un âne solitaire broutait du fenouil
entre divers détritus, des vieilles planches, des pneus abandonnés, une
barque retournée qui pourrissait sur place.
Je ne faisais rien, non, lLe temps passait lentement et je dormais, beaucoup, oui presque autant que mon filsau réveil lui (qui est pourant un des types quidort le plus que je connaisse). C'était en quelque sorteà cause des Biaggi
que je me trouvais ici. Car c'était pouraller voir les Biaggi que je
m'étais rendu à Sasuelo,pour cette unique raison. Le jour de mon arrivée
pourtant, j'avais repoussé sans cesse le moment d'aller leur rendre visite,
j'étais resté presque toute l'après-mididans ma chambre d' hôtel,me