• Accueil
  • Le projet
  • L'inventaire
  • Exploration des brouillons
  • Expérimentations
  • Créations
  • À propos
  1. Exploration des brouillons
  2. #01
  3. LRT_01_01_00340
  • Facsimilé 
  • Tapuscrit corrigé
  • Tapuscrit

I. 340

route déserte qui bordait un enclos livré aux mauvaises herbes, où, à

côté d'un figuier désséché qui ployait sous le poids de ses branches

mortes, un âne solitaire broutait du fenouil entre divers détritus, des

vieilles planches, des pneus abandonnés, une barque retournée qui pour-

rissait sur place.

 Les premiers temps que je passai à Sasuelo, j'occupais mes journées

à de longues promenades, tantôt le long des routes étroites qui montaient

vers les hameaux voisins, et tantôt à la découverte de la plage suavage

qui s'étendait derrière le village sur plusieurs kilomètres. Le bruit

des vagues et du vent se mêlaient dans mon esprit, et je progressais

lentement au bord de l'eau. C'était une plage immense, abandonnée et

déserte, que balayaient continûment des vents tourbillonants. Je

m'arrêtais parfois, je m'asseyais dans le sable, et, tandis que tout

autour de moi des filaments d'algues sèches s'envolaient vers les dunes,

je ramassais distraitement un ou deux cailloux, que je lançais pares-

seusement dans la mer. Mon fils me regardait faire, un biscuit à la main,

solidement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois,

il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué

sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des

morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes

de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en

plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.

 Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,

je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils

dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmoshpère

était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très

blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port étaient

lisses et paisibles     , qui ondulaient faiblement dans l'obscurité, et je

longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques tan-

guaient imperceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier

de clapotement très doux et de grincement de cordes. C'est trois ou quatre

I. 340

route déserte qui bordait un enclos livré aux mauvaises herbes, où, à

côté d'un figuier désséché qui ployait sous le poids de ses branches

mortes, un âne solitaire broutait du fenouil entre divers détritus, des

vieilles planches, des pneus abandonnés, une barque retournée qui pour-

rissait sur place.

 Les premiers temps que je passai à Sasuelo, j'occupais mes journées

à de longues promenades, tantôt le long des routes étroites qui montaient

vers les hameaux voisins, et tantôt à la découverte de la plage suavage

qui s'étendait derrière le village sur plusieurs kilomètres. Le bruit

des vagues et du vent se mêlaient dans mon esprit, et je progressais

lentement au bord de l'eau. C'était une plage immense, abandonnée et

déserte, que balayaient continûment des vents tourbillonants. Je

m'arrêtais parfois, je m'asseyais dans le sable, et, tandis que tout

autour de moi des filaments d'algues sèches s'envolaient vers les dunes,

je ramassais distraitement un ou deux cailloux, que je lançais pares-

seusement dans la mer. Mon fils me regardait faire, un biscuit à la main,

solidement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois,

il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué

sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des

morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes

de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en

plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.

 Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,

je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils

dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmoshpère

était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très

blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port étaient

lisses et paisibles     , qui ondulaient faiblement dans l'obscurité, et je

longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques tan-

guaient imperceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier

de clapotement très doux et de grincement de cordes. C'est trois ou quatre

  • Facsimilé 
  • Tapuscrit corrigé
  • Tapuscrit

I. 340

route déserte qui bordait un enclos livré aux mauvaises herbes, où, à

côté d'un figuier désséché qui ployait sous le poids de ses branches

mortes, un âne solitaire broutait du fenouil entre divers détritus, des

vieilles planches, des pneus abandonnés, une barque retournée qui pour-

rissait sur place.

 Les premiers temps que je passai à Sasuelo, j'occupais mes journées

à de longues promenades, tantôt le long des routes étroites qui montaient

vers les hameaux voisins, et tantôt à la découverte de la plage suavage

qui s'étendait derrière le village sur plusieurs kilomètres. Le bruit

des vagues et du vent se mêlaient dans mon esprit, et je progressais

lentement au bord de l'eau. C'était une plage immense, abandonnée et

déserte, que balayaient continûment des vents tourbillonants. Je

m'arrêtais parfois, je m'asseyais dans le sable, et, tandis que tout

autour de moi des filaments d'algues sèches s'envolaient vers les dunes,

je ramassais distraitement un ou deux cailloux, que je lançais pares-

seusement dans la mer. Mon fils me regardait faire, un biscuit à la main,

solidement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois,

il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué

sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des

morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes

de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en

plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.

 Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,

je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils

dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmoshpère

était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très

blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port étaient

lisses et paisibles     , qui ondulaient faiblement dans l'obscurité, et je

longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques tan-

guaient imperceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier

de clapotement très doux et de grincement de cordes. C'est trois ou quatre

I. 340

route déserte qui bordait un enclos livré aux mauvaises herbes, où, à

côté d'un figuier désséché qui ployait sous le poids de ses branches

mortes, un âne solitaire broutait du fenouil entre divers détritus, des

vieilles planches, des pneus abandonnés, une barque retournée qui pour-

rissait sur place.

 Les premiers temps que je passai à Sasuelo, j'occupais mes journées

à de longues promenades, tantôt le long des routes étroites qui montaient

vers les hameaux voisins, et tantôt à la découverte de la plage suavage

qui s'étendait derrière le village sur plusieurs kilomètres. Le bruit

des vagues et du vent se mêlaient dans mon esprit, et je progressais

lentement au bord de l'eau. C'était une plage immense, abandonnée et

déserte, que balayaient continûment des vents tourbillonants. Je

m'arrêtais parfois, je m'asseyais dans le sable, et, tandis que tout

autour de moi des filaments d'algues sèches s'envolaient vers les dunes,

je ramassais distraitement un ou deux cailloux, que je lançais pares-

seusement dans la mer. Mon fils me regardait faire, un biscuit à la main,

solidement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois,

il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué

sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des

morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes

de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en

plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.

 Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,

je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils

dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmoshpère

était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très

blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port étaient

lisses et paisibles     , qui ondulaient faiblement dans l'obscurité, et je

longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques tan-

guaient imperceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier

de clapotement très doux et de grincement de cordes. C'est trois ou quatre

Mentions légales - Crédits - Code source