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route déserte qui bordait un enclos livré aux mauvaises herbes, où, à
côté d'un figuier désséché qui ployait sous le poids de ses branches
mortes, un âne solitaire broutait du fenouil entre divers détritus, des
vieilles planches, des pneus abandonnés, une barque retournée qui pour-
rissait sur place.
Les premiers temps que je passai à Sasuelo, j'occupais mes journées
à de longues promenades, tantôt le long des routes étroites qui montaient
vers les hameaux voisins, et tantôt à la découverte de la plage suavage
qui s'étendait derrière le village sur plusieurs kilomètres. Le bruit
des vagues et du vent se mêlaient dans mon esprit, et je progressais
lentement au bord de l'eau. C'était une plage immense, abandonnée et
déserte, que balayaient continûment des vents tourbillonants. Je
m'arrêtais parfois, je m'asseyais dans le sable, et, tandis que tout
autour de moi des filaments d'algues sèches s'envolaient vers les dunes,
je ramassais distraitement un ou deux cailloux, que je lançais pares-
seusement dans la mer. Mon fils me regardait faire, un biscuit à la main,
solidement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois,
il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en
plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.
Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,
je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils
dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmoshpère
était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très
blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières
que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port étaient
lisses et paisibles , qui ondulaient faiblement dans l'obscurité, et je
longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques tan-
guaient imperceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier
de clapotement très doux et de grincement de cordes. C'est trois ou quatre
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route déserte qui bordait un enclos livré aux mauvaises herbes, où, à
côté d'un figuier désséché qui ployait sous le poids de ses branches
mortes, un âne solitaire broutait du fenouil entre divers détritus, des
vieilles planches, des pneus abandonnés, une barque retournée qui pour-
rissait sur place.
Les premiers temps que je passai à Sasuelo, j'occupais mes journées
à de longues promenades, tantôt le long des routes étroites qui montaient
vers les hameaux voisins, et tantôt à la découverte de la plage suavage
qui s'étendait derrière le village sur plusieurs kilomètres. Le bruit
des vagues et du vent se mêlaient dans mon esprit, et je progressais
lentement au bord de l'eau. C'était une plage immense, abandonnée et
déserte, que balayaient continûment des vents tourbillonants. Je
m'arrêtais parfois, je m'asseyais dans le sable, et, tandis que tout
autour de moi des filaments d'algues sèches s'envolaient vers les dunes,
je ramassais distraitement un ou deux cailloux, que je lançais pares-
seusement dans la mer. Mon fils me regardait faire, un biscuit à la main,
solidement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois,
il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en
plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.
Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,
je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils
dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmoshpère
était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très
blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières
que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port étaient
lisses et paisibles , qui ondulaient faiblement dans l'obscurité, et je
longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques tan-
guaient imperceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier
de clapotement très doux et de grincement de cordes. C'est trois ou quatre
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route déserte qui bordait un enclos livré aux mauvaises herbes, où, à
côté d'un figuier désséché qui ployait sous le poids de ses branches
mortes, un âne solitaire broutait du fenouil entre divers détritus, des
vieilles planches, des pneus abandonnés, une barque retournée qui pour-
rissait sur place.
Les premiers temps que je passai à Sasuelo, j'occupais mes journées
à de longues promenades, tantôt le long des routes étroites qui montaient
vers les hameaux voisins, et tantôt à la découverte de la plage suavage
qui s'étendait derrière le village sur plusieurs kilomètres. Le bruit
des vagues et du vent se mêlaient dans mon esprit, et je progressais
lentement au bord de l'eau. C'était une plage immense, abandonnée et
déserte, que balayaient continûment des vents tourbillonants. Je
m'arrêtais parfois, je m'asseyais dans le sable, et, tandis que tout
autour de moi des filaments d'algues sèches s'envolaient vers les dunes,
je ramassais distraitement un ou deux cailloux, que je lançais pares-
seusement dans la mer. Mon fils me regardait faire, un biscuit à la main,
solidement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois,
il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en
plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.
Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,
je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils
dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmoshpère
était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très
blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières
que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port étaient
lisses et paisibles , qui ondulaient faiblement dans l'obscurité, et je
longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques tan-
guaient imperceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier
de clapotement très doux et de grincement de cordes. C'est trois ou quatre
I. 340
route déserte qui bordait un enclos livré aux mauvaises herbes, où, à
côté d'un figuier désséché qui ployait sous le poids de ses branches
mortes, un âne solitaire broutait du fenouil entre divers détritus, des
vieilles planches, des pneus abandonnés, une barque retournée qui pour-
rissait sur place.
Les premiers temps que je passai à Sasuelo, j'occupais mes journées
à de longues promenades, tantôt le long des routes étroites qui montaient
vers les hameaux voisins, et tantôt à la découverte de la plage suavage
qui s'étendait derrière le village sur plusieurs kilomètres. Le bruit
des vagues et du vent se mêlaient dans mon esprit, et je progressais
lentement au bord de l'eau. C'était une plage immense, abandonnée et
déserte, que balayaient continûment des vents tourbillonants. Je
m'arrêtais parfois, je m'asseyais dans le sable, et, tandis que tout
autour de moi des filaments d'algues sèches s'envolaient vers les dunes,
je ramassais distraitement un ou deux cailloux, que je lançais pares-
seusement dans la mer. Mon fils me regardait faire, un biscuit à la main,
solidement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois,
il se penchait en avant pour essayer de s'emparer de quelque objet échoué
sur la plage, et je lui tendais à mesure tout ce qu'il convoitait, des
morceaux de bois morts rejetés par la marée qui avaient pris des formes
de talismans bizarres, des galets, des brindilles, une vieille sandale en
plastique, aussi, à laquelle il semblait tenir tout particulièrement.
Souvent, le matin très tôt, aux toutes premières heures du jour,
je quittais l'hôtel et me rendais dans le port tandis que mon fils
dormait encore. Il faisait à peine jour dans le village, et l'atmoshpère
était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube très
blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières
que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Les eaux du port étaient
lisses et paisibles , qui ondulaient faiblement dans l'obscurité, et je
longeais en silence la petite jetée de pierres où quelques barques tan-
guaient imperceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier
de clapotement très doux et de grincement de cordes. C'est trois ou quatre