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  1. Exploration des brouillons
  2. #01
  3. LRT_01_01_00419
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I. 419

le chat mort dans le port. De loin, j'avais d'abord pris la forme noire

qui flottait entre les barques pour quelque sac en plastique, une vieille

couverture roulée en boule peut-être, et je m'étais levé pour m'approcher

du bord de la jetée, intrigué par la présence de cette masse noire immobile

à la surface dans les eaux du port. Le cadavre du chat se trouvait à moins d'un mètre du bord,

le corps qui flottait  lourdementà la surface, le corps incliné vers le fond, les oreilles et une partie du

dos émergeant hors de l'eau. De la manière dont il étaitalors alorspratiquement, à moi,   placé, il étaitpratiquement 

impossible de voir sa tête et ce n'est que lorsque le courant fit légère-

ment pivoter le corps sur lui-même que je me rendis compte qu'hors de sa

gueule pendait une tête de poisson décomposée dont dépassait un fragment

de fil de pêche, qui me fit penser, un peu plus tard dans la journée --- sur

le moment, je l'avais simplement examiné distraitement, ce fragment de fil

de pêche --- que le chat avait été assassiné.

 La nuit dernière.

 Comment en effet expliquer la présence de ce fragmenet de fil de pêche

dans sa gueule ? Comment expliquer qu'un fil de pêche aussi dur et

résistant avait pu être rompu par l'animal lui-même ? Comment même,

à supposer qu'il y soit parvenu, expliquer la présence d'une ligne morte

dans le port à quelques mètres à peine du bord de la jetée alors qu'elle

aurait dû reposer au large par dix ou vingt mètres de fond ? Pourquoi,

enfin, l'extrémité du fil était-elle coupée aussi proprement, comme

sectionnée net par une lame, si ce n'est parce qu'une fois le chat pris

au piège que Biaggi lui avait tendu la nuit dernière --- car Biaggi se

trouvait dans le village, j'en avais la conviction maintenant ---, il

avait lentement rembobiné sa ligne tandis que l'animal se débattait l'hame-

çon accroché dans la gueule, et qu'il l'avait ramené à son rythme comme

il l'aurait fait d'un très gros poisson, cessant de rembobiner lorsqu'il

sentait une trop grande résistance et rembobinant à nouveau et très vite

chaque fois que les efforts du chat se relâchaient, et que, le sortant

de l'eau vivant et se convulsantde toutes ses forces  au bout de la ligne, les yeux exorbités

quile  regardaientBiaggi  fixement,il Biaggi  il  avait tranché net le fil avec un petit

I. 419

le chat mort dans le port. De loin, j'avais d'abord pris la forme noire

qui flottait entre les barques pour quelque sac en plastique, une vieille

couverture roulée en boule peut-être, et je m'étais levé pour m'approcher

du bord de la jetée, intrigué par la présence de cette masse noire immobile

à la surface . Le cadavre du chat se trouvait à moins d'un mètre du bord,

le corps   lourdement incliné vers le fond, les oreilles et une partie du

dos émergeant hors de l'eau. De la manière dont il était  placé, il était 

impossible de voir sa tête et ce n'est que lorsque le courant fit légère-

ment pivoter le corps sur lui-même que je me rendis compte qu'hors de sa

gueule pendait une tête de poisson décomposée dont dépassait un fragment

de fil de pêche, qui me fit penser, un peu plus tard dans la journée --- sur

le moment, je l'avais simplement examiné distraitement, ce fragment de fil

de pêche --- que le chat avait été assassiné.

 La nuit dernière.

 Comment en effet expliquer la présence de ce fragmenet de fil de pêche

dans sa gueule ? Comment expliquer qu'un fil de pêche aussi dur et

résistant avait pu être rompu par l'animal lui-même ? Comment même,

à supposer qu'il y soit parvenu, expliquer la présence d'une ligne morte

dans le port à quelques mètres à peine du bord de la jetée alors qu'elle

aurait dû reposer au large par dix ou vingt mètres de fond ? Pourquoi,

enfin, l'extrémité du fil était-elle coupée aussi proprement, comme

sectionnée net par une lame, si ce n'est parce qu'une fois le chat pris

au piège que Biaggi lui avait tendu la nuit dernière --- car Biaggi se

trouvait dans le village, j'en avais la conviction maintenant ---, il

avait lentement rembobiné sa ligne tandis que l'animal se débattait l'hame-

çon accroché dans la gueule, et qu'il l'avait ramené à son rythme comme

il l'aurait fait d'un très gros poisson, cessant de rembobiner lorsqu'il

sentait une trop grande résistance et rembobinant à nouveau et très vite

chaque fois que les efforts du chat se relâchaient, et que, le sortant

de l'eau vivant et se convulsant  au bout de la ligne, les yeux exorbités

qui  regardaientBiaggi  fixement,il     avait tranché net le fil avec un petit

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I. 419

le chat mort dans le port. De loin, j'avais d'abord pris la forme noire

qui flottait entre les barques pour quelque sac en plastique, une vieille

couverture roulée en boule peut-être, et je m'étais levé pour m'approcher

du bord de la jetée, intrigué par la présence de cette masse noire immobile

à la surface dans les eaux du port. Le cadavre du chat se trouvait à moins d'un mètre du bord,

le corps qui flottait  lourdementà la surface, le corps incliné vers le fond, les oreilles et une partie du

dos émergeant hors de l'eau. De la manière dont il étaitalors alorspratiquement, à moi,   placé, il étaitpratiquement 

impossible de voir sa tête et ce n'est que lorsque le courant fit légère-

ment pivoter le corps sur lui-même que je me rendis compte qu'hors de sa

gueule pendait une tête de poisson décomposée dont dépassait un fragment

de fil de pêche, qui me fit penser, un peu plus tard dans la journée --- sur

le moment, je l'avais simplement examiné distraitement, ce fragment de fil

de pêche --- que le chat avait été assassiné.

 La nuit dernière.

 Comment en effet expliquer la présence de ce fragmenet de fil de pêche

dans sa gueule ? Comment expliquer qu'un fil de pêche aussi dur et

résistant avait pu être rompu par l'animal lui-même ? Comment même,

à supposer qu'il y soit parvenu, expliquer la présence d'une ligne morte

dans le port à quelques mètres à peine du bord de la jetée alors qu'elle

aurait dû reposer au large par dix ou vingt mètres de fond ? Pourquoi,

enfin, l'extrémité du fil était-elle coupée aussi proprement, comme

sectionnée net par une lame, si ce n'est parce qu'une fois le chat pris

au piège que Biaggi lui avait tendu la nuit dernière --- car Biaggi se

trouvait dans le village, j'en avais la conviction maintenant ---, il

avait lentement rembobiné sa ligne tandis que l'animal se débattait l'hame-

çon accroché dans la gueule, et qu'il l'avait ramené à son rythme comme

il l'aurait fait d'un très gros poisson, cessant de rembobiner lorsqu'il

sentait une trop grande résistance et rembobinant à nouveau et très vite

chaque fois que les efforts du chat se relâchaient, et que, le sortant

de l'eau vivant et se convulsantde toutes ses forces  au bout de la ligne, les yeux exorbités

quile  regardaientBiaggi  fixement,il Biaggi  il  avait tranché net le fil avec un petit

I. 419

le chat mort dans le port. De loin, j'avais d'abord pris la forme noire

qui flottait entre les barques pour quelque sac en plastique, une vieille

couverture roulée en boule peut-être, et je m'étais levé pour m'approcher

du bord de la jetée, intrigué par la présence de cette masse noire immobile

à la surface . Le cadavre du chat se trouvait à moins d'un mètre du bord,

le corps   lourdement incliné vers le fond, les oreilles et une partie du

dos émergeant hors de l'eau. De la manière dont il était  placé, il était 

impossible de voir sa tête et ce n'est que lorsque le courant fit légère-

ment pivoter le corps sur lui-même que je me rendis compte qu'hors de sa

gueule pendait une tête de poisson décomposée dont dépassait un fragment

de fil de pêche, qui me fit penser, un peu plus tard dans la journée --- sur

le moment, je l'avais simplement examiné distraitement, ce fragment de fil

de pêche --- que le chat avait été assassiné.

 La nuit dernière.

 Comment en effet expliquer la présence de ce fragmenet de fil de pêche

dans sa gueule ? Comment expliquer qu'un fil de pêche aussi dur et

résistant avait pu être rompu par l'animal lui-même ? Comment même,

à supposer qu'il y soit parvenu, expliquer la présence d'une ligne morte

dans le port à quelques mètres à peine du bord de la jetée alors qu'elle

aurait dû reposer au large par dix ou vingt mètres de fond ? Pourquoi,

enfin, l'extrémité du fil était-elle coupée aussi proprement, comme

sectionnée net par une lame, si ce n'est parce qu'une fois le chat pris

au piège que Biaggi lui avait tendu la nuit dernière --- car Biaggi se

trouvait dans le village, j'en avais la conviction maintenant ---, il

avait lentement rembobiné sa ligne tandis que l'animal se débattait l'hame-

çon accroché dans la gueule, et qu'il l'avait ramené à son rythme comme

il l'aurait fait d'un très gros poisson, cessant de rembobiner lorsqu'il

sentait une trop grande résistance et rembobinant à nouveau et très vite

chaque fois que les efforts du chat se relâchaient, et que, le sortant

de l'eau vivant et se convulsant  au bout de la ligne, les yeux exorbités

qui  regardaientBiaggi  fixement,il     avait tranché net le fil avec un petit

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