II. 47
Mon fils dormait maintenant, qui faisait des nuits complètes depuis que
nous étions arrivés à Sasuelo, et, ce soir-là, je m'attardai quelque peu
dans le salon de télévisionde l'hôtel après le dîner. J'étais tout seul dans la pièce,
et je terminais mon café en jetant de temps à autre un coup d'oeil sur
l'écran. Il n'y avait plus un bruit dans l'hôtel, et jeme disais que me demandais si Biaggi
devait certainement savoir savait que je me trouvais à Sasuelo en ce moment, car,
même si je continuais de prendre des précautions pour éviter les parages
de sa maison chaque fois que je quittais l'hôtel, il avait très bien pu
m'apercevoir dans le village un soiraprès-midi que je me promenais dehorsmon fils dans sa poussette.Et je me
représentai alors soudain qu'ilm' avait même pu m'apercevoirpeut-être aperçu dans le port la
nuit où le chat avait été assassiné, car c'était cette nuit-là que je me
trouvais sur la jetée à essayer de capturer un crabe. J'avais sorti de ma
poche les quatre lettres que j'avaisretirées prises la veille de la nuit dernière dans de la boîte aux
lettres des Biaggila nuit dernière et je les avais posées devant moi pour les examiner. Je
me demandais ce que je devais en faire car je ne parvenais pas à me résoudre
à les ouvrir, pas plus qu'à les détruire d'ailleurs -- tout du moins détruire
celle dans laquelle était annoncée mon arrivée à Sasuelo. Car je ne voulais
plus, maintenant, que l'on sache que je me trouvais à Sasuelo.
Je finis par ranger les lettres dans ma poche et quittai le salon. Toutes
les lumières étaient déjà éteintes au rez-de-chaussée de l'hôtel, mais les
patrons ne dormaient pas encore, apparemment, car un rai de lumière allongée
s'étendait dans le couloir sous la porte de leur chambre. Je traversai le
couloir sans bruit et entrai dans la réception, où le petit tableau des clefs
se découpait dans la pénombre derrière un vieux comptoir en bois sur lequel
reposaient un téléphone et quelques annuaires. Tout était très sombre dans
la pièce, et seules les lumières bleutées d'un aquarium ressortaient de l'obs-
curité, où quelques poissons évoluaient en silence dans un décor de roches
miniatures et de mousses marines. Je me glissai sans bruit derrière le comptoir
et me mis à chercher le registre de l'hôtel, que je trouvai sur une étagère,
une grand registre noir en cuirgranuleux que je feuiletai un instant dans la
pénombre, avant de le poser sur le comptoir pour consulter les dernières pages à la
lueur de mon briquet. Comme je le pensais, car je me souvenais très bien que lorsque
II. 47
Mon fils dormait maintenant, qui faisait des nuits complètes depuis que
nous étions arrivés à Sasuelo, et, ce soir-là, je m'attardai quelque peu
dans le salon de télévision après le dîner. J'étais tout seul dans la pièce,
et je terminais mon café en jetant de temps à autre un coup d'oeil sur
l'écran. Il n'y avait plus un bruit dans l'hôtel, et jeme disais que Biaggi
devait certainement savoir que je me trouvais à Sasuelo en ce moment, car,
même si je continuais de prendre des précautions pour éviter les parages
de sa maison chaque fois que je quittais l'hôtel, il avait très bien pu
m'apercevoir dans le village un soir que je me promenais dehors.Et je me
représentai alors soudain qu'ilm' avait même pu m'apercevoirpeut-être aperçu dans le port la
nuit où le chat avait été assassiné, car c'était cette nuit-là que je me
trouvais sur la jetée à essayer de capturer un crabe. J'avais sorti de ma
poche les quatre lettres que j'avaisretirées la veille de la boîte aux
lettres des Biaggi et je les avais posées devant moi pour les examiner. Je
me demandais ce que je devais en faire car je ne parvenais pas à me résoudre
à les ouvrir, pas plus qu'à les détruire d'ailleurs -- tout du moins détruire
celle dans laquelle était annoncée mon arrivée à Sasuelo. Car je ne voulais
plus, maintenant, que l'on sache que je me trouvais à Sasuelo.
Je finis par ranger les lettres dans ma poche et quittai le salon. Toutes
les lumières étaient déjà éteintes au rez-de-chaussée de l'hôtel, mais les
patrons ne dormaient pas encore, apparemment, car un rai de lumière allongée
s'étendait dans le couloir sous la porte de leur chambre. Je traversai le
couloir sans bruit et entrai dans la réception, où le petit tableau des clefs
se découpait dans la pénombre derrière un vieux comptoir en bois sur lequel
reposaient un téléphone et quelques annuaires. Tout était très sombre dans
la pièce, et seules les lumières bleutées d'un aquarium ressortaient de l'obs-
curité, où quelques poissons évoluaient en silence dans un décor de roches
miniatures et de mousses marines. Je me glissai sans bruit derrière le comptoir
et me mis à chercher le registre de l'hôtel, que je trouvai sur une étagère,
une grand registre noir en cuirgranuleux que je feuiletai un instant dans la
pénombre, avant de le poser sur le comptoir pour consulter les dernières pages à la
lueur de mon briquet. Comme je le pensais, car je me souvenais très bien que lorsque
II. 47
Mon fils dormait maintenant, qui faisait des nuits complètes depuis que
nous étions arrivés à Sasuelo, et, ce soir-là, je m'attardai quelque peu
dans le salon de télévisionde l'hôtel après le dîner. J'étais tout seul dans la pièce,
et je terminais mon café en jetant de temps à autre un coup d'oeil sur
l'écran. Il n'y avait plus un bruit dans l'hôtel, et jeme disais que me demandais si Biaggi
devait certainement savoir savait que je me trouvais à Sasuelo en ce moment, car,
même si je continuais de prendre des précautions pour éviter les parages
de sa maison chaque fois que je quittais l'hôtel, il avait très bien pu
m'apercevoir dans le village un soiraprès-midi que je me promenais dehorsmon fils dans sa poussette.Et je me
représentai alors soudain qu'ilm' avait même pu m'apercevoirpeut-être aperçu dans le port la
nuit où le chat avait été assassiné, car c'était cette nuit-là que je me
trouvais sur la jetée à essayer de capturer un crabe. J'avais sorti de ma
poche les quatre lettres que j'avaisretirées prises la veille de la nuit dernière dans de la boîte aux
lettres des Biaggila nuit dernière et je les avais posées devant moi pour les examiner. Je
me demandais ce que je devais en faire car je ne parvenais pas à me résoudre
à les ouvrir, pas plus qu'à les détruire d'ailleurs -- tout du moins détruire
celle dans laquelle était annoncée mon arrivée à Sasuelo. Car je ne voulais
plus, maintenant, que l'on sache que je me trouvais à Sasuelo.
Je finis par ranger les lettres dans ma poche et quittai le salon. Toutes
les lumières étaient déjà éteintes au rez-de-chaussée de l'hôtel, mais les
patrons ne dormaient pas encore, apparemment, car un rai de lumière allongée
s'étendait dans le couloir sous la porte de leur chambre. Je traversai le
couloir sans bruit et entrai dans la réception, où le petit tableau des clefs
se découpait dans la pénombre derrière un vieux comptoir en bois sur lequel
reposaient un téléphone et quelques annuaires. Tout était très sombre dans
la pièce, et seules les lumières bleutées d'un aquarium ressortaient de l'obs-
curité, où quelques poissons évoluaient en silence dans un décor de roches
miniatures et de mousses marines. Je me glissai sans bruit derrière le comptoir
et me mis à chercher le registre de l'hôtel, que je trouvai sur une étagère,
une grand registre noir en cuirgranuleux que je feuiletai un instant dans la
pénombre, avant de le poser sur le comptoir pour consulter les dernières pages à la
lueur de mon briquet. Comme je le pensais, car je me souvenais très bien que lorsque
II. 47
Mon fils dormait maintenant, qui faisait des nuits complètes depuis que
nous étions arrivés à Sasuelo, et, ce soir-là, je m'attardai quelque peu
dans le salon de télévision après le dîner. J'étais tout seul dans la pièce,
et je terminais mon café en jetant de temps à autre un coup d'oeil sur
l'écran. Il n'y avait plus un bruit dans l'hôtel, et jeme disais que Biaggi
devait certainement savoir que je me trouvais à Sasuelo en ce moment, car,
même si je continuais de prendre des précautions pour éviter les parages
de sa maison chaque fois que je quittais l'hôtel, il avait très bien pu
m'apercevoir dans le village un soir que je me promenais dehors.Et je me
représentai alors soudain qu'ilm' avait même pu m'apercevoirpeut-être aperçu dans le port la
nuit où le chat avait été assassiné, car c'était cette nuit-là que je me
trouvais sur la jetée à essayer de capturer un crabe. J'avais sorti de ma
poche les quatre lettres que j'avaisretirées la veille de la boîte aux
lettres des Biaggi et je les avais posées devant moi pour les examiner. Je
me demandais ce que je devais en faire car je ne parvenais pas à me résoudre
à les ouvrir, pas plus qu'à les détruire d'ailleurs -- tout du moins détruire
celle dans laquelle était annoncée mon arrivée à Sasuelo. Car je ne voulais
plus, maintenant, que l'on sache que je me trouvais à Sasuelo.
Je finis par ranger les lettres dans ma poche et quittai le salon. Toutes
les lumières étaient déjà éteintes au rez-de-chaussée de l'hôtel, mais les
patrons ne dormaient pas encore, apparemment, car un rai de lumière allongée
s'étendait dans le couloir sous la porte de leur chambre. Je traversai le
couloir sans bruit et entrai dans la réception, où le petit tableau des clefs
se découpait dans la pénombre derrière un vieux comptoir en bois sur lequel
reposaient un téléphone et quelques annuaires. Tout était très sombre dans
la pièce, et seules les lumières bleutées d'un aquarium ressortaient de l'obs-
curité, où quelques poissons évoluaient en silence dans un décor de roches
miniatures et de mousses marines. Je me glissai sans bruit derrière le comptoir
et me mis à chercher le registre de l'hôtel, que je trouvai sur une étagère,
une grand registre noir en cuirgranuleux que je feuiletai un instant dans la
pénombre, avant de le poser sur le comptoir pour consulter les dernières pages à la
lueur de mon briquet. Comme je le pensais, car je me souvenais très bien que lorsque