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  1. Exploration des brouillons
  2. #02
  3. LRT_02_01_00244
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  • Tapuscrit

II. 244

moi dans l'obscurité, et je pris la direction du port, où quelques barques

tanguaient imperceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier

de clapotement très doux et de grincement de cordes. Je m'étais assis sur

la jetée à côtéproximité  d'un amas de filets de pêche enchevêtrés qui recelaient

encore d'infimes fragments de poissons décomposés, etje demeurais je demeurais  assis assis   làimmobile  dans

la pénombresur le quai que ,je demeurais immobile,   mon manteau serré autour de moi, à regarder le jour

se lever sur la baie de Sasuelo. La mer était très sombre encore, qui frémissait

à peine à l'horizon, et, peu à peu, à mesure que le soleil s'élevait de

l'autre côté de la montagne, éclairant déjà le versant opposé où se devinait

un halo de clarté isolée et lointaine, les barques du port qui se balançaient

doucement  sous mes yeux commençaient à prendre des teintes rousses et oran-

gées, tandis que les contours des quais, tout autour, des filets de pêche

et des rochers, des arbres et des fleurs, finissaient lentement de se défaire

de l'empreinte bleutée de la nuit.

 C'est ce matin-là, peu avant le lever du soleil, que j'avais découvert

le chat mort dans le port. De loin, j'avais d'abord pris la forme noire qui

flottait entre les barques pour quelque sac en plastique, une vieille cou-

verture roulée en boule peut-être, et je m'étais levé pour m'approcher du

bord de la jetée, intrigué par la présence de cette masse noireimmobile immobile  dans

les eauxlisses et paisibles  du port.     Le cadavre du chat se trouvait à moins d'un mètre du

bord de la jetée, qui flottait lourdement à la surface, le corps incliné

vers le fond, les oreilles et une partie du dos émergeant hors de l'eau.

De la manière dont il était placé alors,dos à moi et presque renversé dans l'eau,,il était pratiquement impossible je ne pouvais voir  il était impossible de 

de voir sa tête et ce n'est que lorsque le courant fit légèrement pivoter

le corps sur lui-même que je me rendis compte qu'hors de sa gueule pendait

une tête de poisson décomposée dont dépassait un fragment de fil de pêche,

qui me fit penser, un peu plus tard dans la journée -- sur le moment, je

l'avais simplement examiné distraitement, ce fragment de fil de pêche -- que

le chat avait été assassiné.

 La nuit dernière.

 Comment en effet expliquer la présence de ce fragment de fil de pêche

II. 244

moi dans l'obscurité, et je pris la direction du port, où quelques barques

tanguaient imperceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier

de clapotement très doux et de grincement de cordes. Je m'étais assis sur

la jetée à côté  d'un amas de filets de pêche enchevêtrés qui recelaient

encore d'infimes fragments de poissons décomposés, etje demeurais  assis    là  dans

la pénombresur le quai ,  mon manteau serré autour de moi, à regarder le jour

se lever sur la baie de Sasuelo. La mer était très sombre encore, qui frémissait

à peine à l'horizon, et, peu à peu, à mesure que le soleil s'élevait de

l'autre côté de la montagne, éclairant déjà le versant opposé où se devinait

un halo de clarté isolée et lointaine, les barques du port qui se balançaient

doucement  sous mes yeux commençaient à prendre des teintes rousses et oran-

gées, tandis que les contours des quais, tout autour, des filets de pêche

et des rochers, des arbres et des fleurs, finissaient lentement de se défaire

de l'empreinte bleutée de la nuit.

 C'est ce matin-là, peu avant le lever du soleil, que j'avais découvert

le chat mort dans le port. De loin, j'avais d'abord pris la forme noire qui

flottait entre les barques pour quelque sac en plastique, une vieille cou-

verture roulée en boule peut-être, et je m'étais levé pour m'approcher du

bord de la jetée, intrigué par la présence de cette masse noireimmobile   dans

les eaux  du port.     Le cadavre du chat se trouvait à moins d'un mètre du

bord de la jetée, qui flottait lourdement à la surface, le corps incliné

vers le fond, les oreilles et une partie du dos émergeant hors de l'eau.

De la manière dont il était placé alors,,il était pratiquement impossible  

de voir sa tête et ce n'est que lorsque le courant fit légèrement pivoter

le corps sur lui-même que je me rendis compte qu'hors de sa gueule pendait

une tête de poisson décomposée dont dépassait un fragment de fil de pêche,

qui me fit penser, un peu plus tard dans la journée -- sur le moment, je

l'avais simplement examiné distraitement, ce fragment de fil de pêche -- que

le chat avait été assassiné.

 La nuit dernière.

 Comment en effet expliquer la présence de ce fragment de fil de pêche

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II. 244

moi dans l'obscurité, et je pris la direction du port, où quelques barques

tanguaient imperceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier

de clapotement très doux et de grincement de cordes. Je m'étais assis sur

la jetée à côtéproximité  d'un amas de filets de pêche enchevêtrés qui recelaient

encore d'infimes fragments de poissons décomposés, etje demeurais je demeurais  assis assis   làimmobile  dans

la pénombresur le quai que ,je demeurais immobile,   mon manteau serré autour de moi, à regarder le jour

se lever sur la baie de Sasuelo. La mer était très sombre encore, qui frémissait

à peine à l'horizon, et, peu à peu, à mesure que le soleil s'élevait de

l'autre côté de la montagne, éclairant déjà le versant opposé où se devinait

un halo de clarté isolée et lointaine, les barques du port qui se balançaient

doucement  sous mes yeux commençaient à prendre des teintes rousses et oran-

gées, tandis que les contours des quais, tout autour, des filets de pêche

et des rochers, des arbres et des fleurs, finissaient lentement de se défaire

de l'empreinte bleutée de la nuit.

 C'est ce matin-là, peu avant le lever du soleil, que j'avais découvert

le chat mort dans le port. De loin, j'avais d'abord pris la forme noire qui

flottait entre les barques pour quelque sac en plastique, une vieille cou-

verture roulée en boule peut-être, et je m'étais levé pour m'approcher du

bord de la jetée, intrigué par la présence de cette masse noireimmobile immobile  dans

les eauxlisses et paisibles  du port.     Le cadavre du chat se trouvait à moins d'un mètre du

bord de la jetée, qui flottait lourdement à la surface, le corps incliné

vers le fond, les oreilles et une partie du dos émergeant hors de l'eau.

De la manière dont il était placé alors,dos à moi et presque renversé dans l'eau,,il était pratiquement impossible je ne pouvais voir  il était impossible de 

de voir sa tête et ce n'est que lorsque le courant fit légèrement pivoter

le corps sur lui-même que je me rendis compte qu'hors de sa gueule pendait

une tête de poisson décomposée dont dépassait un fragment de fil de pêche,

qui me fit penser, un peu plus tard dans la journée -- sur le moment, je

l'avais simplement examiné distraitement, ce fragment de fil de pêche -- que

le chat avait été assassiné.

 La nuit dernière.

 Comment en effet expliquer la présence de ce fragment de fil de pêche

II. 244

moi dans l'obscurité, et je pris la direction du port, où quelques barques

tanguaient imperceptiblement le long de leurs amarres dans un bruit régulier

de clapotement très doux et de grincement de cordes. Je m'étais assis sur

la jetée à côté  d'un amas de filets de pêche enchevêtrés qui recelaient

encore d'infimes fragments de poissons décomposés, etje demeurais  assis    là  dans

la pénombresur le quai ,  mon manteau serré autour de moi, à regarder le jour

se lever sur la baie de Sasuelo. La mer était très sombre encore, qui frémissait

à peine à l'horizon, et, peu à peu, à mesure que le soleil s'élevait de

l'autre côté de la montagne, éclairant déjà le versant opposé où se devinait

un halo de clarté isolée et lointaine, les barques du port qui se balançaient

doucement  sous mes yeux commençaient à prendre des teintes rousses et oran-

gées, tandis que les contours des quais, tout autour, des filets de pêche

et des rochers, des arbres et des fleurs, finissaient lentement de se défaire

de l'empreinte bleutée de la nuit.

 C'est ce matin-là, peu avant le lever du soleil, que j'avais découvert

le chat mort dans le port. De loin, j'avais d'abord pris la forme noire qui

flottait entre les barques pour quelque sac en plastique, une vieille cou-

verture roulée en boule peut-être, et je m'étais levé pour m'approcher du

bord de la jetée, intrigué par la présence de cette masse noireimmobile   dans

les eaux  du port.     Le cadavre du chat se trouvait à moins d'un mètre du

bord de la jetée, qui flottait lourdement à la surface, le corps incliné

vers le fond, les oreilles et une partie du dos émergeant hors de l'eau.

De la manière dont il était placé alors,,il était pratiquement impossible  

de voir sa tête et ce n'est que lorsque le courant fit légèrement pivoter

le corps sur lui-même que je me rendis compte qu'hors de sa gueule pendait

une tête de poisson décomposée dont dépassait un fragment de fil de pêche,

qui me fit penser, un peu plus tard dans la journée -- sur le moment, je

l'avais simplement examiné distraitement, ce fragment de fil de pêche -- que

le chat avait été assassiné.

 La nuit dernière.

 Comment en effet expliquer la présence de ce fragment de fil de pêche

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