V ② 97
affaissé, violacé et rose, reposait à ses pieds, et il le ramassait de
temps à autre comme un vieux torchon pour en couper un fragment avec un
petit couteau, gardant le couteau entre ses lèvres le temps d'appâter son
hameçon. Chacune de ses palangres comptait une vingtaine d'hameçons au
moins, qui étaient répartis en rang d'oignons tout au long de la ligne,
et, chaque fois qu'il coupait un nouveau morceau d'appât, relâchant le
poulpe aussitôt qui retombait dans le fond du bateau en produisant un
flop spongieux, il enfonçait immédiatement le nouveau fragment de poulpe
ainsi découpé dans le crochet d'un des hameçons restés libres et remplissait
ainsi sa ligne au fur et à mesure d'un geste toujours sûr et précis. Je
m'étais levé de la borne pour m'approcher du bord du quai, et, je continuais de le regarder fairedebout sur
la jetée devant son bateaudeboutsur la jetéedevant son bateau, je continuaisàdele regarder préparer trois de ses palangres,
dont trois d'entre elles au moins étaient prêtes maintenant, qui, étaient alignées avec soin
dans leaufond de la barque, et qui se présentaient sous la forme de longue guir-
landes de petits fragments de poulpe blanc et rose fixés à des hameçons
tout au long de la ligne. Vous allez pêcher maintenant? lui demandai-je.
Il ne répondit pas tout de suite, acheva d'appâter un de ses hameçons.
Demain, finit-il par dire sans me regarder, et notre conversation s'en
tint là, qui avait fait le tour de la question, somme toute. Il irait pêcher
demain, si je voulais le savoir (et, fort de cette information, je regagnai
la place du village pour attendre le taxi).
Il faisait très gris, et une pluie fine s'était mise à tomber sur le
village, un crachin régulier et désagréable qui flottait dans l'atmosphère
et imprégnait les vêtements d'humidité. Mon fils* s'était endormi dans sa
poussette, son petit anorak bleu bien fermé autour de sa poitrine, et
?????????????????????? je regardais le sac en
plastique qui contenait les provisions que j'avais achetées ce matin au
supermarché qui était tristement accroché à une des poignées de la poussette.
Le sachet était déjà entièrement recouvert d'une mince pellicule de pluie,
avec quelques gouttelettes çà et là qui ruisselaient le long du plastique
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affaissé, violacé et rose, reposait à ses pieds, et il le ramassait de
temps à autre comme un vieux torchon pour en couper un fragment avec un
petit couteau, gardant le couteau entre ses lèvres le temps d'appâter son
hameçon. Chacune de ses palangres comptait une vingtaine d'hameçons au
moins, qui étaient répartis en rang d'oignons tout au long de la ligne,
et, chaque fois qu'il coupait un nouveau morceau d'appât, relâchant le
poulpe aussitôt qui retombait dans le fond du bateau en produisant un
flop spongieux, il enfonçait immédiatement le nouveau fragment de poulpe
ainsi découpé dans le crochet d'un des hameçons restés libres et remplissait
ainsi sa ligne au fur et à mesure d'un geste toujours sûr et précis. Je
m'étais levé de la borne pour m'approcher du bord du quai, et, debout sur
la jetée devant son bateausur la jetée, je continuaisàle regarder préparer ses palangres,
dont trois d'entre elles au moins étaient prêtes , qui, alignées avec soin
dans lefond de la barque, se présentaient sous la forme de longue guir-
landes de petits fragments de poulpe blanc et rose fixés à des hameçons
tout au long de la ligne. Vous allez pêcher maintenant? lui demandai-je.
Il ne répondit pas tout de suite, acheva d'appâter un de ses hameçons.
Demain, finit-il par dire sans me regarder, et notre conversation s'en
tint là, qui avait fait le tour de la question, somme toute. Il irait pêcher
demain, si je voulais le savoir (et, fort de cette information, je regagnai
la place du village pour attendre le taxi).
Il faisait très gris, et une pluie fine s'était mise à tomber sur le
village, un crachin régulier et désagréable qui flottait dans l'atmosphère
et imprégnait les vêtements d'humidité. Mon fils* s'était endormi dans sa
poussette, son petit anorak bleu bien fermé autour de sa poitrine, et
?????????????????????? je regardais le sac en
plastique qui contenait les provisions que j'avais achetées ce matin au
supermarché qui était tristement accroché à une des poignées de la poussette.
Le sachet était déjà entièrement recouvert d'une mince pellicule de pluie,
avec quelques gouttelettes çà et là qui ruisselaient le long du plastique
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affaissé, violacé et rose, reposait à ses pieds, et il le ramassait de
temps à autre comme un vieux torchon pour en couper un fragment avec un
petit couteau, gardant le couteau entre ses lèvres le temps d'appâter son
hameçon. Chacune de ses palangres comptait une vingtaine d'hameçons au
moins, qui étaient répartis en rang d'oignons tout au long de la ligne,
et, chaque fois qu'il coupait un nouveau morceau d'appât, relâchant le
poulpe aussitôt qui retombait dans le fond du bateau en produisant un
flop spongieux, il enfonçait immédiatement le nouveau fragment de poulpe
ainsi découpé dans le crochet d'un des hameçons restés libres et remplissait
ainsi sa ligne au fur et à mesure d'un geste toujours sûr et précis. Je
m'étais levé de la borne pour m'approcher du bord du quai, et, je continuais de le regarder fairedebout sur
la jetée devant son bateaudeboutsur la jetéedevant son bateau, je continuaisàdele regarder préparer trois de ses palangres,
dont trois d'entre elles au moins étaient prêtes maintenant, qui, étaient alignées avec soin
dans leaufond de la barque, et qui se présentaient sous la forme de longue guir-
landes de petits fragments de poulpe blanc et rose fixés à des hameçons
tout au long de la ligne. Vous allez pêcher maintenant? lui demandai-je.
Il ne répondit pas tout de suite, acheva d'appâter un de ses hameçons.
Demain, finit-il par dire sans me regarder, et notre conversation s'en
tint là, qui avait fait le tour de la question, somme toute. Il irait pêcher
demain, si je voulais le savoir (et, fort de cette information, je regagnai
la place du village pour attendre le taxi).
Il faisait très gris, et une pluie fine s'était mise à tomber sur le
village, un crachin régulier et désagréable qui flottait dans l'atmosphère
et imprégnait les vêtements d'humidité. Mon fils* s'était endormi dans sa
poussette, son petit anorak bleu bien fermé autour de sa poitrine, et
?????????????????????? je regardais le sac en
plastique qui contenait les provisions que j'avais achetées ce matin au
supermarché qui était tristement accroché à une des poignées de la poussette.
Le sachet était déjà entièrement recouvert d'une mince pellicule de pluie,
avec quelques gouttelettes çà et là qui ruisselaient le long du plastique
V ② 97
affaissé, violacé et rose, reposait à ses pieds, et il le ramassait de
temps à autre comme un vieux torchon pour en couper un fragment avec un
petit couteau, gardant le couteau entre ses lèvres le temps d'appâter son
hameçon. Chacune de ses palangres comptait une vingtaine d'hameçons au
moins, qui étaient répartis en rang d'oignons tout au long de la ligne,
et, chaque fois qu'il coupait un nouveau morceau d'appât, relâchant le
poulpe aussitôt qui retombait dans le fond du bateau en produisant un
flop spongieux, il enfonçait immédiatement le nouveau fragment de poulpe
ainsi découpé dans le crochet d'un des hameçons restés libres et remplissait
ainsi sa ligne au fur et à mesure d'un geste toujours sûr et précis. Je
m'étais levé de la borne pour m'approcher du bord du quai, et, debout sur
la jetée devant son bateausur la jetée, je continuaisàle regarder préparer ses palangres,
dont trois d'entre elles au moins étaient prêtes , qui, alignées avec soin
dans lefond de la barque, se présentaient sous la forme de longue guir-
landes de petits fragments de poulpe blanc et rose fixés à des hameçons
tout au long de la ligne. Vous allez pêcher maintenant? lui demandai-je.
Il ne répondit pas tout de suite, acheva d'appâter un de ses hameçons.
Demain, finit-il par dire sans me regarder, et notre conversation s'en
tint là, qui avait fait le tour de la question, somme toute. Il irait pêcher
demain, si je voulais le savoir (et, fort de cette information, je regagnai
la place du village pour attendre le taxi).
Il faisait très gris, et une pluie fine s'était mise à tomber sur le
village, un crachin régulier et désagréable qui flottait dans l'atmosphère
et imprégnait les vêtements d'humidité. Mon fils* s'était endormi dans sa
poussette, son petit anorak bleu bien fermé autour de sa poitrine, et
?????????????????????? je regardais le sac en
plastique qui contenait les provisions que j'avais achetées ce matin au
supermarché qui était tristement accroché à une des poignées de la poussette.
Le sachet était déjà entièrement recouvert d'une mince pellicule de pluie,
avec quelques gouttelettes çà et là qui ruisselaient le long du plastique