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disposé des coussins. Une des fenêtres de la chambre donnait sur le port,
et, de l'autre, plus petite et légèrement en hauteur, je pouvais voir
la route, une parcelle de route déserte qui bordait un enclos livré aux
mauvaises herbes, où, à côté d'un figuier désséché qui ployait sous le
poids de ses branches mortes, un âne solitaire broutait du fenouil entre
divers détritus, des vieilles planches, des pneus abandonnés, une barque
retournée qui pourrissait sur place.
Les premiers temps que je passai à Sasuelo, j'occupaistoutesla plus grande partie demes journées
de longues promenades, tantôt le long des petites routes qui descendaient
au village,faisant glisser la poussette de mon fils devant moi surdles
chemins de terre, et tantôt sur la plage, chaudement couvert, avec ma
gabardine et mon écharpe. Le bruit des vagues et du ventnous accompagnaitsemblait se confondrese mêlait dans mon esprit,
et je poussais lentement lavoiture d'enfantpoussettede mon filssur l'immense plage déserte.
Je m'arrêtais parfois, je m'asseyais das le sable, et je lançais mollement
un ou deux galets dans la mer. Mon fils me regardait fairefixement, soli-
dement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois, il se
projetait brusquement en avantet tendait avidement les bras en direction???
du solpour tâcher de s'emparer de quelque chosepar terre, et je luitendaisdonnaisà
mesureles divers petitstous???lesobjets qu'il convoitait, desfilaments d'algues séchées,
des morceaux de bois morts sculptés par la marée,qui avaient pris la
forme de talismans bizarres,sybillins et fourchussybillins et fourchus, des galets, des brin-
dilles, une sandale en plastique, aussi, bien grosse ettransparentepas très nettetransparente, à
laquelle il semblait tenir tout particulièrement.
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disposé des coussins. Une des fenêtres de la chambre donnait sur le port,
et, de l'autre, plus petite et légèrement en hauteur, je pouvais voir
la route, une parcelle de route déserte qui bordait un enclos livré aux
mauvaises herbes, où, à côté d'un figuier désséché qui ployait sous le
poids de ses branches mortes, un âne solitaire broutait du fenouil entre
divers détritus, des vieilles planches, des pneus abandonnés, une barque
retournée qui pourrissait sur place.
Les premiers temps que je passai à Sasuelo, j'occupaismes journées
de longues promenades, tantôt le long des petites routes qui descendaient
au village,faisant glisser la poussette de mon fils devant moi surdles
chemins de terre, et tantôt sur la plage, chaudement couvert, avec ma
gabardine et mon écharpe. Le bruit des vagues et du ventnous accompagnait,
et je poussais lentement lavoiture d'enfantsur l'immense plage déserte.
Je m'arrêtais parfois, je m'asseyais das le sable, et je lançais mollement
un ou deux galets dans la mer. Mon fils me regardait fairefixement, soli-
dement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois, il se
projetait brusquement en avantet tendait avidement les bras en direction
du solpour tâcher de s'emparer de quelque chose, et je luitendaisà
mesureles divers petitsobjets qu'il convoitait, desalgues séchées,
des morceaux de bois morts sculptés par la marée,qui avaient pris la
forme de talismans bizarres,sybillins et fourchus, des galets, des brin-
dilles, une sandale en plastique, aussi, bien grosse ettransparente, à
laquelle il semblait tenir tout particulièrement.
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disposé des coussins. Une des fenêtres de la chambre donnait sur le port,
et, de l'autre, plus petite et légèrement en hauteur, je pouvais voir
la route, une parcelle de route déserte qui bordait un enclos livré aux
mauvaises herbes, où, à côté d'un figuier désséché qui ployait sous le
poids de ses branches mortes, un âne solitaire broutait du fenouil entre
divers détritus, des vieilles planches, des pneus abandonnés, une barque
retournée qui pourrissait sur place.
Les premiers temps que je passai à Sasuelo, j'occupaistoutesla plus grande partie demes journées
de longues promenades, tantôt le long des petites routes qui descendaient
au village,faisant glisser la poussette de mon fils devant moi surdles
chemins de terre, et tantôt sur la plage, chaudement couvert, avec ma
gabardine et mon écharpe. Le bruit des vagues et du ventnous accompagnaitsemblait se confondrese mêlait dans mon esprit,
et je poussais lentement lavoiture d'enfantpoussettede mon filssur l'immense plage déserte.
Je m'arrêtais parfois, je m'asseyais das le sable, et je lançais mollement
un ou deux galets dans la mer. Mon fils me regardait fairefixement, soli-
dement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois, il se
projetait brusquement en avantet tendait avidement les bras en direction???
du solpour tâcher de s'emparer de quelque chosepar terre, et je luitendaisdonnaisà
mesureles divers petitstous???lesobjets qu'il convoitait, desfilaments d'algues séchées,
des morceaux de bois morts sculptés par la marée,qui avaient pris la
forme de talismans bizarres,sybillins et fourchussybillins et fourchus, des galets, des brin-
dilles, une sandale en plastique, aussi, bien grosse ettransparentepas très nettetransparente, à
laquelle il semblait tenir tout particulièrement.
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disposé des coussins. Une des fenêtres de la chambre donnait sur le port,
et, de l'autre, plus petite et légèrement en hauteur, je pouvais voir
la route, une parcelle de route déserte qui bordait un enclos livré aux
mauvaises herbes, où, à côté d'un figuier désséché qui ployait sous le
poids de ses branches mortes, un âne solitaire broutait du fenouil entre
divers détritus, des vieilles planches, des pneus abandonnés, une barque
retournée qui pourrissait sur place.
Les premiers temps que je passai à Sasuelo, j'occupaismes journées
de longues promenades, tantôt le long des petites routes qui descendaient
au village,faisant glisser la poussette de mon fils devant moi surdles
chemins de terre, et tantôt sur la plage, chaudement couvert, avec ma
gabardine et mon écharpe. Le bruit des vagues et du ventnous accompagnait,
et je poussais lentement lavoiture d'enfantsur l'immense plage déserte.
Je m'arrêtais parfois, je m'asseyais das le sable, et je lançais mollement
un ou deux galets dans la mer. Mon fils me regardait fairefixement, soli-
dement maintenu dans sa poussette par une petite ceinture. Parfois, il se
projetait brusquement en avantet tendait avidement les bras en direction
du solpour tâcher de s'emparer de quelque chose, et je luitendaisà
mesureles divers petitsobjets qu'il convoitait, desalgues séchées,
des morceaux de bois morts sculptés par la marée,qui avaient pris la
forme de talismans bizarres,sybillins et fourchus, des galets, des brin-
dilles, une sandale en plastique, aussi, bien grosse ettransparente, à
laquelle il semblait tenir tout particulièrement.