I. 384
Je feuilletai un instantdebout dans le noir, avant de le poser sur le comptoir pour
consulter les dernières pagesà la lueur de mon briquet. Comme je le pensais, car je me souvenais
très bien que lorsque j'étais arrivé à l'hôtel, le patron m'avait certes
demandé mon passeport, mais l'avait à peine ouvert et me l'avait rendu
tout de suite,ni mon nomni celui de mon fils n'avaientpas été enregistré. dans le registre de l'hôtel.
Comme si aucune trace n'existait vraiment denotre ma présence à Sasuelo.
Sur la place du village silencieuse,
Il faisait à peine jour quand je quittai l'hôtel, et l'atmosphère
du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune
d'aube très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes
régulières que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la
place silencieuse et déserte, je remarquai tout de suite la vieille Mercedes
grise que j'avais aperçue la veille dans le jardin des Biaggi. Je m'approchai
de la voiture qui était garée sur la place à côté d'un banc de pierre et
me penchai au-dessus des vitres pour examiner l'intérieur. Les sièges étaient
très abîmés, défoncés pratiquement, le cuir complètement élimé par endroits,
et une entaille d'une dizaine de centimètres qui laissait émerger une sorte
de mousse synthétique jaunâtre crevait en son centre le revêtement du siège
avant. Sur la banquette arrière, une veste froissée reposait parmi un
désordre de vieux journaux et de matériel de pêche, de cannes et de palan-
grottes, de plombs, de sachets d'hameçons et de bouteilles en plastique.
Il avait plu cette nuit, et quelques gouttes de pluie s'attardaient encore
sur les vitres de la voiture. Tout près de là, sur le sol de la place, une
grande flaque d'eau immobile dans la pénombre reflétait faiblement les
arbres et les toits des maisons avoisinantes, et je remarquai qu'au centre
exact de la flaque, en légère surimpression à la surface de l'eau, apparais-
sait le profil de la vieille Mercedes grise, à côté de laquelle, par je
ne sais quel jeu de perspectives et d'angle mort, je n'apparaissais pas.
Je m'éloignai lentement sur la place, laissant derrière moi la
flaque d'eau qui reflétait mon absence, et je pris la direction du
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Je feuilletai un instantdebout , avant de le poser sur le comptoir pour
consulter les dernières pages. Comme je le pensais, car je me souvenais
très bien que lorsque j'étais arrivé à l'hôtel, le patron m'avait certes
demandé mon passeport, mais l'avait à peine ouvert et me l'avait rendu
tout de suite,ni mon nomni celui de mon fils n'avaient été enregistré.
Comme si aucune trace n'existait vraiment denotre présence à Sasuelo.
Il faisait à peine jour quand je quittai l'hôtel, et l'atmosphère
du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune
d'aube très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes
régulières que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la
place silencieuse et déserte, je remarquai tout de suite la vieille Mercedes
grise que j'avais aperçue la veille dans le jardin des Biaggi. Je m'approchai
de la voiture qui était garée sur la place à côté d'un banc de pierre et
me penchai au-dessus des vitres pour examiner l'intérieur. Les sièges étaient
très abîmés, défoncés pratiquement, le cuir complètement élimé par endroits,
et une entaille d'une dizaine de centimètres qui laissait émerger une sorte
de mousse synthétique jaunâtre crevait en son centre le revêtement du siège
avant. Sur la banquette arrière, une veste froissée reposait parmi un
désordre de vieux journaux et de matériel de pêche, de cannes et de palan-
grottes, de plombs, de sachets d'hameçons et de bouteilles en plastique.
Il avait plu cette nuit, et quelques gouttes de pluie s'attardaient encore
sur les vitres de la voiture. Tout près de là, sur le sol de la place, une
grande flaque d'eau immobile dans la pénombre reflétait faiblement les
arbres et les toits des maisons avoisinantes, et je remarquai qu'au centre
exact de la flaque, en légère surimpression à la surface de l'eau, apparais-
sait le profil de la vieille Mercedes grise, à côté de laquelle, par je
ne sais quel jeu de perspectives et d'angle mort, je n'apparaissais pas.
Je m'éloignai lentement sur la place, laissant derrière moi la
flaque d'eau qui reflétait mon absence, et je pris la direction du
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Je feuilletai un instantdebout dans le noir, avant de le poser sur le comptoir pour
consulter les dernières pagesà la lueur de mon briquet. Comme je le pensais, car je me souvenais
très bien que lorsque j'étais arrivé à l'hôtel, le patron m'avait certes
demandé mon passeport, mais l'avait à peine ouvert et me l'avait rendu
tout de suite,ni mon nomni celui de mon fils n'avaientpas été enregistré. dans le registre de l'hôtel.
Comme si aucune trace n'existait vraiment denotre ma présence à Sasuelo.
Sur la place du village silencieuse,
Il faisait à peine jour quand je quittai l'hôtel, et l'atmosphère
du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune
d'aube très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes
régulières que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la
place silencieuse et déserte, je remarquai tout de suite la vieille Mercedes
grise que j'avais aperçue la veille dans le jardin des Biaggi. Je m'approchai
de la voiture qui était garée sur la place à côté d'un banc de pierre et
me penchai au-dessus des vitres pour examiner l'intérieur. Les sièges étaient
très abîmés, défoncés pratiquement, le cuir complètement élimé par endroits,
et une entaille d'une dizaine de centimètres qui laissait émerger une sorte
de mousse synthétique jaunâtre crevait en son centre le revêtement du siège
avant. Sur la banquette arrière, une veste froissée reposait parmi un
désordre de vieux journaux et de matériel de pêche, de cannes et de palan-
grottes, de plombs, de sachets d'hameçons et de bouteilles en plastique.
Il avait plu cette nuit, et quelques gouttes de pluie s'attardaient encore
sur les vitres de la voiture. Tout près de là, sur le sol de la place, une
grande flaque d'eau immobile dans la pénombre reflétait faiblement les
arbres et les toits des maisons avoisinantes, et je remarquai qu'au centre
exact de la flaque, en légère surimpression à la surface de l'eau, apparais-
sait le profil de la vieille Mercedes grise, à côté de laquelle, par je
ne sais quel jeu de perspectives et d'angle mort, je n'apparaissais pas.
Je m'éloignai lentement sur la place, laissant derrière moi la
flaque d'eau qui reflétait mon absence, et je pris la direction du
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Je feuilletai un instantdebout , avant de le poser sur le comptoir pour
consulter les dernières pages. Comme je le pensais, car je me souvenais
très bien que lorsque j'étais arrivé à l'hôtel, le patron m'avait certes
demandé mon passeport, mais l'avait à peine ouvert et me l'avait rendu
tout de suite,ni mon nomni celui de mon fils n'avaient été enregistré.
Comme si aucune trace n'existait vraiment denotre présence à Sasuelo.
Il faisait à peine jour quand je quittai l'hôtel, et l'atmosphère
du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune
d'aube très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes
régulières que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la
place silencieuse et déserte, je remarquai tout de suite la vieille Mercedes
grise que j'avais aperçue la veille dans le jardin des Biaggi. Je m'approchai
de la voiture qui était garée sur la place à côté d'un banc de pierre et
me penchai au-dessus des vitres pour examiner l'intérieur. Les sièges étaient
très abîmés, défoncés pratiquement, le cuir complètement élimé par endroits,
et une entaille d'une dizaine de centimètres qui laissait émerger une sorte
de mousse synthétique jaunâtre crevait en son centre le revêtement du siège
avant. Sur la banquette arrière, une veste froissée reposait parmi un
désordre de vieux journaux et de matériel de pêche, de cannes et de palan-
grottes, de plombs, de sachets d'hameçons et de bouteilles en plastique.
Il avait plu cette nuit, et quelques gouttes de pluie s'attardaient encore
sur les vitres de la voiture. Tout près de là, sur le sol de la place, une
grande flaque d'eau immobile dans la pénombre reflétait faiblement les
arbres et les toits des maisons avoisinantes, et je remarquai qu'au centre
exact de la flaque, en légère surimpression à la surface de l'eau, apparais-
sait le profil de la vieille Mercedes grise, à côté de laquelle, par je
ne sais quel jeu de perspectives et d'angle mort, je n'apparaissais pas.
Je m'éloignai lentement sur la place, laissant derrière moi la
flaque d'eau qui reflétait mon absence, et je pris la direction du