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  1. Exploration des brouillons
  2. #01
  3. LRT_01_01_00390
  • Facsimilé 
  • Tapuscrit corrigé
  • Tapuscrit

I. 390

l'on apercevait en contrebas de la propriété, et tous les volets de la villa

des Biaggi étaient fermés, aussi bien le rideau métallique qui descendait

le long de la baie vitrée que les petits volets en bois clair à double

battant des chambres du premier étage.

 J'étais sur le point de rentrer à l'hôtel lorsque je remarquai la présence

d'une boîte aux lettres sur la grille de la porte d'entrée, qui pendait

dans l'obscurité à mi-hauteur d'homme environ, bancale, fixée à un barreau

par un fil de fer tordu. Bien que d'aspect vêtuste, la boîte était fermée

à clé et résista lorsque je voulus rabattre le petit montant métallique.

Je ne forçai pas et, glissant mes doigts dans l'interstice, je n'eus aucune

difficulté à extraire les six lettres qui s'y trouvaient, que j'examinai

un instant distraitement, me rendant compte qu'elles étaient toutes très récentes en

réalité , la plus ancienne datant du vingt-quatre octobre, avant de remettre

deux des lettres dans la boîte qui semblaient être des prospectus et de

conserver les autres, que je glissai dans ma poche. Parmi ces quatre lettres,

j'avais évidemment tout de suite reconnu la mienne, que j'avais postée à

Paris quelques jours plus tôt. J'aurais très bien pu la laisser dans la

boîte, mais je n'avais peut-être pas intérêt, me semblait-il --- plus maintenant,

en tout cas --- de laisser là une lettre dans laquelle était annoncée mon

arrivée à Sasuelo.

 Le lendemain matin, je me levai très tôt et m'habillai sans bruit dans 

la pénombre de la chambre, prenant un par un mes vêtements sur la chaise 

le plus doucement possible pour ne pas réveiller mon fils qui dormait. 

Il ne faisait pas encore jourdehors quand je quittai l'hôtelle lendemain matin, et l'atmosphère

du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube

très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la place silencieuse

et déserte, je remarquai tout de suite la vieille Mercedes grise que j'avais

I. 390

l'on apercevait en contrebas de la propriété, et tous les volets de la villa

des Biaggi étaient fermés, aussi bien le rideau métallique qui descendait

le long de la baie vitrée que les petits volets en bois clair à double

battant des chambres du premier étage.

 J'étais sur le point de rentrer à l'hôtel lorsque je remarquai la présence

d'une boîte aux lettres sur la grille de la porte d'entrée, qui pendait

dans l'obscurité à mi-hauteur d'homme environ, bancale, fixée à un barreau

par un fil de fer tordu. Bien que d'aspect vêtuste, la boîte était fermée

à clé et résista lorsque je voulus rabattre le petit montant métallique.

Je ne forçai pas et, glissant mes doigts dans l'interstice, je n'eus aucune

difficulté à extraire les six lettres qui s'y trouvaient, que j'examinai

un instant distraitement, me rendant compte qu'elles étaient toutes très récentes en

réalité , la plus ancienne datant du vingt-quatre octobre, avant de remettre

deux des lettres dans la boîte qui semblaient être des prospectus et de

conserver les autres, que je glissai dans ma poche. Parmi ces quatre lettres,

j'avais évidemment tout de suite reconnu la mienne, que j'avais postée à

Paris quelques jours plus tôt. J'aurais très bien pu la laisser dans la

boîte, mais je n'avais peut-être pas intérêt, me semblait-il --- plus maintenant,

en tout cas --- de laisser là une lettre dans laquelle était annoncée mon

arrivée à Sasuelo.

 Le lendemain matin, je me levai très tôt et m'habillai sans bruit dans 

la pénombre de la chambre, prenant un par un mes vêtements sur la chaise 

le plus doucement possible pour ne pas réveiller mon fils qui dormait. 

Il ne faisait pas encore jour quand je quittai l'hôtel, et l'atmosphère

du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube

très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la place silencieuse

et déserte, je remarquai tout de suite la vieille Mercedes grise que j'avais

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I. 390

l'on apercevait en contrebas de la propriété, et tous les volets de la villa

des Biaggi étaient fermés, aussi bien le rideau métallique qui descendait

le long de la baie vitrée que les petits volets en bois clair à double

battant des chambres du premier étage.

 J'étais sur le point de rentrer à l'hôtel lorsque je remarquai la présence

d'une boîte aux lettres sur la grille de la porte d'entrée, qui pendait

dans l'obscurité à mi-hauteur d'homme environ, bancale, fixée à un barreau

par un fil de fer tordu. Bien que d'aspect vêtuste, la boîte était fermée

à clé et résista lorsque je voulus rabattre le petit montant métallique.

Je ne forçai pas et, glissant mes doigts dans l'interstice, je n'eus aucune

difficulté à extraire les six lettres qui s'y trouvaient, que j'examinai

un instant distraitement, me rendant compte qu'elles étaient toutes très récentes en

réalité , la plus ancienne datant du vingt-quatre octobre, avant de remettre

deux des lettres dans la boîte qui semblaient être des prospectus et de

conserver les autres, que je glissai dans ma poche. Parmi ces quatre lettres,

j'avais évidemment tout de suite reconnu la mienne, que j'avais postée à

Paris quelques jours plus tôt. J'aurais très bien pu la laisser dans la

boîte, mais je n'avais peut-être pas intérêt, me semblait-il --- plus maintenant,

en tout cas --- de laisser là une lettre dans laquelle était annoncée mon

arrivée à Sasuelo.

 Le lendemain matin, je me levai très tôt et m'habillai sans bruit dans 

la pénombre de la chambre, prenant un par un mes vêtements sur la chaise 

le plus doucement possible pour ne pas réveiller mon fils qui dormait. 

Il ne faisait pas encore jourdehors quand je quittai l'hôtelle lendemain matin, et l'atmosphère

du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube

très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la place silencieuse

et déserte, je remarquai tout de suite la vieille Mercedes grise que j'avais

I. 390

l'on apercevait en contrebas de la propriété, et tous les volets de la villa

des Biaggi étaient fermés, aussi bien le rideau métallique qui descendait

le long de la baie vitrée que les petits volets en bois clair à double

battant des chambres du premier étage.

 J'étais sur le point de rentrer à l'hôtel lorsque je remarquai la présence

d'une boîte aux lettres sur la grille de la porte d'entrée, qui pendait

dans l'obscurité à mi-hauteur d'homme environ, bancale, fixée à un barreau

par un fil de fer tordu. Bien que d'aspect vêtuste, la boîte était fermée

à clé et résista lorsque je voulus rabattre le petit montant métallique.

Je ne forçai pas et, glissant mes doigts dans l'interstice, je n'eus aucune

difficulté à extraire les six lettres qui s'y trouvaient, que j'examinai

un instant distraitement, me rendant compte qu'elles étaient toutes très récentes en

réalité , la plus ancienne datant du vingt-quatre octobre, avant de remettre

deux des lettres dans la boîte qui semblaient être des prospectus et de

conserver les autres, que je glissai dans ma poche. Parmi ces quatre lettres,

j'avais évidemment tout de suite reconnu la mienne, que j'avais postée à

Paris quelques jours plus tôt. J'aurais très bien pu la laisser dans la

boîte, mais je n'avais peut-être pas intérêt, me semblait-il --- plus maintenant,

en tout cas --- de laisser là une lettre dans laquelle était annoncée mon

arrivée à Sasuelo.

 Le lendemain matin, je me levai très tôt et m'habillai sans bruit dans 

la pénombre de la chambre, prenant un par un mes vêtements sur la chaise 

le plus doucement possible pour ne pas réveiller mon fils qui dormait. 

Il ne faisait pas encore jour quand je quittai l'hôtel, et l'atmosphère

du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une lune d'aube

très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes régulières

que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la place silencieuse

et déserte, je remarquai tout de suite la vieille Mercedes grise que j'avais

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