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  1. Exploration des brouillons
  2. #01
  3. LRT_01_01_00391
  • Facsimilé 
  • Tapuscrit corrigé
  • Tapuscrit

I. 391

aperçue la veille dans le jardin des Biaggi et je m'approchai de la voiture

pour examiner un instant l'intérieur. Les sièges étaient très abîmés, défoncés

pratiquement, le cuir complètement élimé par endroits, et une entaille d'une

dizaine de centimètres qui laissait émerger une sorte de mousse synthétique

jaunâtre crevait en son centre le revêtement du siège du conducteur. Sur

la banquette arrière, une veste froissée reposait parmi un désordre de

vieux journaux et de matériel de pêche, de cannes et de palangrottes, de

plombs, de sachets d'hameçons et de bouteilles en plastique. il avait plu

cette nuit et, tout près de là, sur le sol de la place, je remarquai une

grande flaque d'eau immobile dans la pénombre, qui reflétait faiblement

les arbres et les toits des maisons avoisinantes. Un léger souffle de vent

la faisait parfois frissonner et la surface de l'eau était alors parcourue

par une onde de frémissements qui brouillait un instant les reflets. Puis,

lentement, les reflets se recomposaient à la surface, et je me rendis compte

qu'au centre de la flque miroitait le profil argenté de la vieille Mercedes

grise. Autour du reflet de la voiture, cependant, par je ne sais quel jeu de

perspectives et d'angle mort, il n'y avait aucune trace de ma présence.

                     Je m'éloignai lentement sur le place, laissant la flaque d'eau derrière moi dans l'obscurité, et je pris la direction du port 

 Les eaux du port étaient lisses et paisibles, qui ondulaient faiblement

dans l'obscurité.Il ne faisait pas encore jour, et Quelques barques,devant moi,  tanguaient imperceptiblement

le long de leurs amarres dans un bruit régulier de clapotement très doux

et de grincement de cordes. Je m'étais assis sur la jetée à côté d'un amas

de filets de pêchedont les mailles  enchevêtréesqui   recelaient encore d'infimes 

fragments de poissons décomposés, et je demeurais là dans la pénombre,immobile mon manteau 

sur le quai serré autour de moi , à regarder le jour se lever sur la baie de Sasuelo. La mer était

très sombre encore, qui frémissait à peine à l'horizon, et, peu à peu, à

mesure que le soleil s'élevait de l'autre côté de la montagne, éclairant

déjà le versant opposé où se devinait un halo de clarté isolée et lointaine,

les barques du port qui se balançaient doucement sous mes yeux commençaient

à prendre des teintes rousses et orangées, tandis que les contours des quais,

tout autour, des filets de pêche et des rochers, des arbres et des fleurs,

devenaient progressivement plus fermes et plus précis et finissaient lentement

de se défaire de l'empreinte bleutée de la nuit.

I. 391

aperçue la veille dans le jardin des Biaggi et je m'approchai de la voiture

pour examiner un instant l'intérieur. Les sièges étaient très abîmés, défoncés

pratiquement, le cuir complètement élimé par endroits, et une entaille d'une

dizaine de centimètres qui laissait émerger une sorte de mousse synthétique

jaunâtre crevait en son centre le revêtement du siège du conducteur. Sur

la banquette arrière, une veste froissée reposait parmi un désordre de

vieux journaux et de matériel de pêche, de cannes et de palangrottes, de

plombs, de sachets d'hameçons et de bouteilles en plastique. il avait plu

cette nuit et, tout près de là, sur le sol de la place, je remarquai une

grande flaque d'eau immobile dans la pénombre, qui reflétait faiblement

les arbres et les toits des maisons avoisinantes. Un léger souffle de vent

la faisait parfois frissonner et la surface de l'eau était alors parcourue

par une onde de frémissements qui brouillait un instant les reflets. Puis,

lentement, les reflets se recomposaient à la surface, et je me rendis compte

qu'au centre de la flque miroitait le profil argenté de la vieille Mercedes

grise. Autour du reflet de la voiture, cependant, par je ne sais quel jeu de

perspectives et d'angle mort, il n'y avait aucune trace de ma présence.

                    

 Les eaux du port étaient lisses et paisibles, qui ondulaient faiblement

dans l'obscurité.Quelques barques,devant moi,  tanguaient imperceptiblement

le long de leurs amarres dans un bruit régulier de clapotement très doux

et de grincement de cordes. Je m'étais assis sur la jetée à côté d'un amas

de filets de pêchedont les mailles  enchevêtrées   recelaient encore d'infimes 

fragments de poissons décomposés, et je demeurai là dans la pénombre,immobile  

sur le quai  , à regarder le jour se lever sur la baie de Sasuelo. La mer était

très sombre encore, qui frémissait à peine à l'horizon, et, peu à peu, à

mesure que le soleil s'élevait de l'autre côté de la montagne, éclairant

déjà le versant opposé où se devinait un halo de clarté isolée et lointaine,

les barques du port qui se balançaient doucement sous mes yeux commençaient

à prendre des teintes rousses et orangées, tandis que les contours des quais,

tout autour, des filets de pêche et des rochers, des arbres et des fleurs,

devenaient progressivement plus fermes et plus précis et finissaient lentement

de se défaire de l'empreinte bleutée de la nuit.

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  • Tapuscrit corrigé
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I. 391

aperçue la veille dans le jardin des Biaggi et je m'approchai de la voiture

pour examiner un instant l'intérieur. Les sièges étaient très abîmés, défoncés

pratiquement, le cuir complètement élimé par endroits, et une entaille d'une

dizaine de centimètres qui laissait émerger une sorte de mousse synthétique

jaunâtre crevait en son centre le revêtement du siège du conducteur. Sur

la banquette arrière, une veste froissée reposait parmi un désordre de

vieux journaux et de matériel de pêche, de cannes et de palangrottes, de

plombs, de sachets d'hameçons et de bouteilles en plastique. il avait plu

cette nuit et, tout près de là, sur le sol de la place, je remarquai une

grande flaque d'eau immobile dans la pénombre, qui reflétait faiblement

les arbres et les toits des maisons avoisinantes. Un léger souffle de vent

la faisait parfois frissonner et la surface de l'eau était alors parcourue

par une onde de frémissements qui brouillait un instant les reflets. Puis,

lentement, les reflets se recomposaient à la surface, et je me rendis compte

qu'au centre de la flque miroitait le profil argenté de la vieille Mercedes

grise. Autour du reflet de la voiture, cependant, par je ne sais quel jeu de

perspectives et d'angle mort, il n'y avait aucune trace de ma présence.

                     Je m'éloignai lentement sur le place, laissant la flaque d'eau derrière moi dans l'obscurité, et je pris la direction du port 

 Les eaux du port étaient lisses et paisibles, qui ondulaient faiblement

dans l'obscurité.Il ne faisait pas encore jour, et Quelques barques,devant moi,  tanguaient imperceptiblement

le long de leurs amarres dans un bruit régulier de clapotement très doux

et de grincement de cordes. Je m'étais assis sur la jetée à côté d'un amas

de filets de pêchedont les mailles  enchevêtréesqui   recelaient encore d'infimes 

fragments de poissons décomposés, et je demeurais là dans la pénombre,immobile mon manteau 

sur le quai serré autour de moi , à regarder le jour se lever sur la baie de Sasuelo. La mer était

très sombre encore, qui frémissait à peine à l'horizon, et, peu à peu, à

mesure que le soleil s'élevait de l'autre côté de la montagne, éclairant

déjà le versant opposé où se devinait un halo de clarté isolée et lointaine,

les barques du port qui se balançaient doucement sous mes yeux commençaient

à prendre des teintes rousses et orangées, tandis que les contours des quais,

tout autour, des filets de pêche et des rochers, des arbres et des fleurs,

devenaient progressivement plus fermes et plus précis et finissaient lentement

de se défaire de l'empreinte bleutée de la nuit.

I. 391

aperçue la veille dans le jardin des Biaggi et je m'approchai de la voiture

pour examiner un instant l'intérieur. Les sièges étaient très abîmés, défoncés

pratiquement, le cuir complètement élimé par endroits, et une entaille d'une

dizaine de centimètres qui laissait émerger une sorte de mousse synthétique

jaunâtre crevait en son centre le revêtement du siège du conducteur. Sur

la banquette arrière, une veste froissée reposait parmi un désordre de

vieux journaux et de matériel de pêche, de cannes et de palangrottes, de

plombs, de sachets d'hameçons et de bouteilles en plastique. il avait plu

cette nuit et, tout près de là, sur le sol de la place, je remarquai une

grande flaque d'eau immobile dans la pénombre, qui reflétait faiblement

les arbres et les toits des maisons avoisinantes. Un léger souffle de vent

la faisait parfois frissonner et la surface de l'eau était alors parcourue

par une onde de frémissements qui brouillait un instant les reflets. Puis,

lentement, les reflets se recomposaient à la surface, et je me rendis compte

qu'au centre de la flque miroitait le profil argenté de la vieille Mercedes

grise. Autour du reflet de la voiture, cependant, par je ne sais quel jeu de

perspectives et d'angle mort, il n'y avait aucune trace de ma présence.

                    

 Les eaux du port étaient lisses et paisibles, qui ondulaient faiblement

dans l'obscurité.Quelques barques,devant moi,  tanguaient imperceptiblement

le long de leurs amarres dans un bruit régulier de clapotement très doux

et de grincement de cordes. Je m'étais assis sur la jetée à côté d'un amas

de filets de pêchedont les mailles  enchevêtrées   recelaient encore d'infimes 

fragments de poissons décomposés, et je demeurai là dans la pénombre,immobile  

sur le quai  , à regarder le jour se lever sur la baie de Sasuelo. La mer était

très sombre encore, qui frémissait à peine à l'horizon, et, peu à peu, à

mesure que le soleil s'élevait de l'autre côté de la montagne, éclairant

déjà le versant opposé où se devinait un halo de clarté isolée et lointaine,

les barques du port qui se balançaient doucement sous mes yeux commençaient

à prendre des teintes rousses et orangées, tandis que les contours des quais,

tout autour, des filets de pêche et des rochers, des arbres et des fleurs,

devenaient progressivement plus fermes et plus précis et finissaient lentement

de se défaire de l'empreinte bleutée de la nuit.

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