I. 392
l'on apercevait en contrebas de la propriété, et tous les volets de la villa
des Biaggi étaient fermés, aussi bien le rideau métallique qui descendait
le long de la baie vitrée que les petits volets en bois clair à double
battant des chambres du premier étage.
J'étais sur le point de rentrer à l'hôtel lorsque je remarquai la présence
d'une boîte aux lettres sur la grille de la porte d'entrée, qui pendait
dans l'obscurité à mi-hauteur d'homme environ, bancale, fixée à un barreau
par un fil de fer tordu. Bien que d'aspect vêtuste, la boîte était fermée
à clé et résista lorsque je voulus rabattre le petit montant métallique.
Je ne forçai pas et, glissant mes doigts dans l'interstice, je n'eus aucune
difficulté à extraire les six lettres qui s'y trouvaient, que j'examinai
un instant distraitement, me rendant compte qu'elles étaient toute très
récentes en réalité, la plus ancienne datant du vingt-quatre octobre, avant
de remettre deux deux lettres dans la boîte qui semblaient être des prospectus
et de conserver les autres, que je glissai dans ma poche. Parmi ces quatre
lettres, j'avais évidemment tout de suite reconnu la mienne, que j'avais
postée à Paris quelques jours plus tôt. J'aurais très bien pu la laisser
dans la boîte, mais je n'avais peut-être pas intérêt, me semblait-il --- plus
maintenant, en tout cas --- de laisser là une lettre dans laquelle était
annoncée mon arrivée à Sasuelo.
Il ne faisait pas encore jour quand je quittai l'hôtel le lendemain matin,
et l'atmosphère du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une
lune d'aube très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes
régulières que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la place silen-
cieuse et déserte, je remarquai tout de suite la vieille Mercedes grise que j'avais
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l'on apercevait en contrebas de la propriété, et tous les volets de la villa
des Biaggi étaient fermés, aussi bien le rideau métallique qui descendait
le long de la baie vitrée que les petits volets en bois clair à double
battant des chambres du premier étage.
J'étais sur le point de rentrer à l'hôtel lorsque je remarquai la présence
d'une boîte aux lettres sur la grille de la porte d'entrée, qui pendait
dans l'obscurité à mi-hauteur d'homme environ, bancale, fixée à un barreau
par un fil de fer tordu. Bien que d'aspect vêtuste, la boîte était fermée
à clé et résista lorsque je voulus rabattre le petit montant métallique.
Je ne forçai pas et, glissant mes doigts dans l'interstice, je n'eus aucune
difficulté à extraire les six lettres qui s'y trouvaient, que j'examinai
un instant distraitement, me rendant compte qu'elles étaient toute très
récentes en réalité, la plus ancienne datant du vingt-quatre octobre, avant
de remettre deux deux lettres dans la boîte qui semblaient être des prospectus
et de conserver les autres, que je glissai dans ma poche. Parmi ces quatre
lettres, j'avais évidemment tout de suite reconnu la mienne, que j'avais
postée à Paris quelques jours plus tôt. J'aurais très bien pu la laisser
dans la boîte, mais je n'avais peut-être pas intérêt, me semblait-il --- plus
maintenant, en tout cas --- de laisser là une lettre dans laquelle était
annoncée mon arrivée à Sasuelo.
Il ne faisait pas encore jour quand je quittai l'hôtel le lendemain matin,
et l'atmosphère du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une
lune d'aube très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes
régulières que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la place silen-
cieuse et déserte, je remarquai tout de suite la vieille Mercedes grise que j'avais
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l'on apercevait en contrebas de la propriété, et tous les volets de la villa
des Biaggi étaient fermés, aussi bien le rideau métallique qui descendait
le long de la baie vitrée que les petits volets en bois clair à double
battant des chambres du premier étage.
J'étais sur le point de rentrer à l'hôtel lorsque je remarquai la présence
d'une boîte aux lettres sur la grille de la porte d'entrée, qui pendait
dans l'obscurité à mi-hauteur d'homme environ, bancale, fixée à un barreau
par un fil de fer tordu. Bien que d'aspect vêtuste, la boîte était fermée
à clé et résista lorsque je voulus rabattre le petit montant métallique.
Je ne forçai pas et, glissant mes doigts dans l'interstice, je n'eus aucune
difficulté à extraire les six lettres qui s'y trouvaient, que j'examinai
un instant distraitement, me rendant compte qu'elles étaient toute très
récentes en réalité, la plus ancienne datant du vingt-quatre octobre, avant
de remettre deux deux lettres dans la boîte qui semblaient être des prospectus
et de conserver les autres, que je glissai dans ma poche. Parmi ces quatre
lettres, j'avais évidemment tout de suite reconnu la mienne, que j'avais
postée à Paris quelques jours plus tôt. J'aurais très bien pu la laisser
dans la boîte, mais je n'avais peut-être pas intérêt, me semblait-il --- plus
maintenant, en tout cas --- de laisser là une lettre dans laquelle était
annoncée mon arrivée à Sasuelo.
Il ne faisait pas encore jour quand je quittai l'hôtel le lendemain matin,
et l'atmosphère du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une
lune d'aube très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes
régulières que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la place silen-
cieuse et déserte, je remarquai tout de suite la vieille Mercedes grise que j'avais
I. 392
l'on apercevait en contrebas de la propriété, et tous les volets de la villa
des Biaggi étaient fermés, aussi bien le rideau métallique qui descendait
le long de la baie vitrée que les petits volets en bois clair à double
battant des chambres du premier étage.
J'étais sur le point de rentrer à l'hôtel lorsque je remarquai la présence
d'une boîte aux lettres sur la grille de la porte d'entrée, qui pendait
dans l'obscurité à mi-hauteur d'homme environ, bancale, fixée à un barreau
par un fil de fer tordu. Bien que d'aspect vêtuste, la boîte était fermée
à clé et résista lorsque je voulus rabattre le petit montant métallique.
Je ne forçai pas et, glissant mes doigts dans l'interstice, je n'eus aucune
difficulté à extraire les six lettres qui s'y trouvaient, que j'examinai
un instant distraitement, me rendant compte qu'elles étaient toute très
récentes en réalité, la plus ancienne datant du vingt-quatre octobre, avant
de remettre deux deux lettres dans la boîte qui semblaient être des prospectus
et de conserver les autres, que je glissai dans ma poche. Parmi ces quatre
lettres, j'avais évidemment tout de suite reconnu la mienne, que j'avais
postée à Paris quelques jours plus tôt. J'aurais très bien pu la laisser
dans la boîte, mais je n'avais peut-être pas intérêt, me semblait-il --- plus
maintenant, en tout cas --- de laisser là une lettre dans laquelle était
annoncée mon arrivée à Sasuelo.
Il ne faisait pas encore jour quand je quittai l'hôtel le lendemain matin,
et l'atmosphère du village était tout emplie d'une fin de nuit bleutée, avec une
lune d'aube très blanche dans le ciel, qui s'inscrivait au-dessus des lignes
régulières que traçaient les fils des poteaux télégraphiques. Sur la place silen-
cieuse et déserte, je remarquai tout de suite la vieille Mercedes grise que j'avais