II. 21
l'enseigne lumineuse de l'hôtel dont les lettres de néon éteintes se dressaient
à la verticale dans la nuit. Il y avait une rangée de quatre volets identiques
au premier étage le long desur la façade, puis deux autres volets encore, beaucoup plus petits et
de forme carrée, qui ne semblaient pas correspondre à des chambres, mais à
un grenier plutôt, une sorte de mansarde nichée sous la corniche. Et je me
souvins alors que la nuit dernière, quand j'étais remonté dans ma chambre
après le dîner, j'avais remarqué la présence d'un petit escalier tout au
fond du couloir, qui m'avait fait penser qu'il y avait peut-être encore
des chambres là-haut, car j'avais été intrigué par un bruit qui venait du
grenier, un bruit monotone qui résonnait étrangement ce soir-là dans les
couloirs de l'hôtel -- comme si quelqu'un tapait à la machine dans sa chambre.
Car Biaggi se trouvait à l'hôtel en réalité, il ne pouvait être qu'à
l'hôtel s'il se trouvait à Sasuelo. Il avait dû prendre une chambre à l'hôtel
quelques jours avant mon arrivée et s'était isolé làcomplètement pour tra-
vailler en se gardant évidemment de prévenir quiconque. Ce qui faisait que,
non seulement il savait que je me trouvais à Sasuelo, mais qu'il m'observait
sans doute de très près depuis mon arrivée, surveillant toutes mes allées
et venues avec d'autant plus de facilité qu'il se trouvait lui-même à l'intérieur
de l'hôtel. Car Biaggi devait savoir dans quelle chambre je me trouvais selon toute
vraisemblance, et c'était lui en réalité qui s'était caché de moi pendant
ces quelques jours, ne sortant de sa chambre que quand il était sûr de ne
pas me croiser dans l'hôtel, alors que, dans le même temps, je croyais me
cacher moi-même et prenais parallèlement le même type de précautions pour
éviter les parages de sa maison chaque fois que je quittais l'hôtel. Et je
songeai alors que je n'étais vraisemblablement pas le seul à quitter l'hôtel
pendant la nuit, que Biaggi aussi sortait de l'hôtel à la nuit tombée, et
qu'une de ces nuits dernières il avait dû m'apercevoir sur la jetée du port
sous le même clair de lune que celui de cette nuit, le même exactement, avec
les mêmes nuages noirs qui glissaient dans le ciel, et peut-être même était-ce
la nuit dernière qu'il m'avait aperçu, quand le fragment de fil de pêche
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l'enseigne lumineuse de l'hôtel dont les lettres de néon éteintes se dressaient
à la verticale dans la nuit. Il y avait une rangée de quatre volets identiques
au premier étage , puis deux autres volets encore, beaucoup plus petits et
de forme carrée, qui ne semblaient pas correspondre à des chambres, mais à
un grenier plutôt, une sorte de mansarde nichée sous la corniche. Et je me
souvins alors que la nuit dernière, quand j'étais remonté dans ma chambre
après le dîner, j'avais remarqué la présence d'un petit escalier tout au
fond du couloir, qui m'avait fait penser qu'il y avait peut-être encore
des chambres là-haut, car j'avais été intrigué par un bruit qui venait du
grenier, un bruit monotone qui résonnait étrangement ce soir-là dans les
couloirs de l'hôtel -- comme si quelqu'un tapait à la machine dans sa chambre.
Car Biaggi se trouvait à l'hôtel en réalité, il ne pouvait être qu'à
l'hôtel s'il se trouvait à Sasuelo. Il avait dû prendre une chambre à l'hôtel
quelques jours avant mon arrivée et s'était isolé làcomplètement pour tra-
vailler en se gardant évidemment de prévenir quiconque. Ce qui faisait que,
non seulement il savait que je me trouvais à Sasuelo, mais qu'il m'observait
sans doute de très près depuis mon arrivée, surveillant toutes mes allées
et venues avec d'autant plus de facilité qu'il se trouvait lui-même à l'intérieur
de l'hôtel. Car Biaggi devait savoir dans quelle chambre je me trouvais selon toute
vraisemblance, et c'était lui en réalité qui s'était caché de moi pendant
ces quelques jours, ne sortant de sa chambre que quand il était sûr de ne
pas me croiser dans l'hôtel, alors que, dans le même temps, je croyais me
cacher moi-même et prenais parallèlement le même type de précautions pour
éviter les parages de sa maison chaque fois que je quittais l'hôtel. Et je
songeai alors que je n'étais vraisemblablement pas le seul à quitter l'hôtel
pendant la nuit, que Biaggi aussi sortait de l'hôtel à la nuit tombée, et
qu'une de ces nuits dernières il avait dû m'apercevoir sur la jetée du port
sous le même clair de lune que celui de cette nuit, le même exactement, avec
les mêmes nuages noirs qui glissaient dans le ciel, et peut-être même était-ce
la nuit dernière qu'il m'avait aperçu, quand le fragment de fil de pêche
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l'enseigne lumineuse de l'hôtel dont les lettres de néon éteintes se dressaient
à la verticale dans la nuit. Il y avait une rangée de quatre volets identiques
au premier étage le long desur la façade, puis deux autres volets encore, beaucoup plus petits et
de forme carrée, qui ne semblaient pas correspondre à des chambres, mais à
un grenier plutôt, une sorte de mansarde nichée sous la corniche. Et je me
souvins alors que la nuit dernière, quand j'étais remonté dans ma chambre
après le dîner, j'avais remarqué la présence d'un petit escalier tout au
fond du couloir, qui m'avait fait penser qu'il y avait peut-être encore
des chambres là-haut, car j'avais été intrigué par un bruit qui venait du
grenier, un bruit monotone qui résonnait étrangement ce soir-là dans les
couloirs de l'hôtel -- comme si quelqu'un tapait à la machine dans sa chambre.
Car Biaggi se trouvait à l'hôtel en réalité, il ne pouvait être qu'à
l'hôtel s'il se trouvait à Sasuelo. Il avait dû prendre une chambre à l'hôtel
quelques jours avant mon arrivée et s'était isolé làcomplètement pour tra-
vailler en se gardant évidemment de prévenir quiconque. Ce qui faisait que,
non seulement il savait que je me trouvais à Sasuelo, mais qu'il m'observait
sans doute de très près depuis mon arrivée, surveillant toutes mes allées
et venues avec d'autant plus de facilité qu'il se trouvait lui-même à l'intérieur
de l'hôtel. Car Biaggi devait savoir dans quelle chambre je me trouvais selon toute
vraisemblance, et c'était lui en réalité qui s'était caché de moi pendant
ces quelques jours, ne sortant de sa chambre que quand il était sûr de ne
pas me croiser dans l'hôtel, alors que, dans le même temps, je croyais me
cacher moi-même et prenais parallèlement le même type de précautions pour
éviter les parages de sa maison chaque fois que je quittais l'hôtel. Et je
songeai alors que je n'étais vraisemblablement pas le seul à quitter l'hôtel
pendant la nuit, que Biaggi aussi sortait de l'hôtel à la nuit tombée, et
qu'une de ces nuits dernières il avait dû m'apercevoir sur la jetée du port
sous le même clair de lune que celui de cette nuit, le même exactement, avec
les mêmes nuages noirs qui glissaient dans le ciel, et peut-être même était-ce
la nuit dernière qu'il m'avait aperçu, quand le fragment de fil de pêche
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l'enseigne lumineuse de l'hôtel dont les lettres de néon éteintes se dressaient
à la verticale dans la nuit. Il y avait une rangée de quatre volets identiques
au premier étage , puis deux autres volets encore, beaucoup plus petits et
de forme carrée, qui ne semblaient pas correspondre à des chambres, mais à
un grenier plutôt, une sorte de mansarde nichée sous la corniche. Et je me
souvins alors que la nuit dernière, quand j'étais remonté dans ma chambre
après le dîner, j'avais remarqué la présence d'un petit escalier tout au
fond du couloir, qui m'avait fait penser qu'il y avait peut-être encore
des chambres là-haut, car j'avais été intrigué par un bruit qui venait du
grenier, un bruit monotone qui résonnait étrangement ce soir-là dans les
couloirs de l'hôtel -- comme si quelqu'un tapait à la machine dans sa chambre.
Car Biaggi se trouvait à l'hôtel en réalité, il ne pouvait être qu'à
l'hôtel s'il se trouvait à Sasuelo. Il avait dû prendre une chambre à l'hôtel
quelques jours avant mon arrivée et s'était isolé làcomplètement pour tra-
vailler en se gardant évidemment de prévenir quiconque. Ce qui faisait que,
non seulement il savait que je me trouvais à Sasuelo, mais qu'il m'observait
sans doute de très près depuis mon arrivée, surveillant toutes mes allées
et venues avec d'autant plus de facilité qu'il se trouvait lui-même à l'intérieur
de l'hôtel. Car Biaggi devait savoir dans quelle chambre je me trouvais selon toute
vraisemblance, et c'était lui en réalité qui s'était caché de moi pendant
ces quelques jours, ne sortant de sa chambre que quand il était sûr de ne
pas me croiser dans l'hôtel, alors que, dans le même temps, je croyais me
cacher moi-même et prenais parallèlement le même type de précautions pour
éviter les parages de sa maison chaque fois que je quittais l'hôtel. Et je
songeai alors que je n'étais vraisemblablement pas le seul à quitter l'hôtel
pendant la nuit, que Biaggi aussi sortait de l'hôtel à la nuit tombée, et
qu'une de ces nuits dernières il avait dû m'apercevoir sur la jetée du port
sous le même clair de lune que celui de cette nuit, le même exactement, avec
les mêmes nuages noirs qui glissaient dans le ciel, et peut-être même était-ce
la nuit dernière qu'il m'avait aperçu, quand le fragment de fil de pêche