II. 31
avait disparu de la gueule du cadavre du chat, car moi aussi, cette nuit-là,
je me trouvais dehors. Mais si Biaggi était à l'hôtel, me disais-je, si
Biaggi était à l'hôtel maintenant, il avait sûrement dû me voir sortir
cette nuit, et c'était lui peut-être, c'était lui, oui, j'en étais sûr à
présent, qui avait fermé la baie vitrée derrière moi pour m'empêcher de
rentrer -- et je songeai alors que mon fils se trouvait tout seul dans la
chambre.
Tous les volets étaient fermés le long de la façade, à l'exception de
celui d'une chambre au premier étage, que le vent faisait battre doucement
contre le mur. Se pouvait-il que ce fût celui de ma chambre ? Mais ne l'avais-je
pas fermé avant de partir ? Le vent soufflait en rafales, et j'eus très froid
soudain, comme si toute la fraîcheur de la nuit s'était abattue sur moi
en un instant, car j'étais certain d'avoir fermé le volet de ma chambre
avant de partir.
J'avais longé la façade de l'hôtel sur quelques mètres, et je m'étais
arrêté devant le petit volet du rez-de-chaussée qui donnait sur la chambre
des patrons de l'hôtel. Après quelques hésitations, je frappai tout dou-
cement contre le bois, une première fois, puis une deuxième, un peu plus
fort, et, ne recevant toujours pas de réponse, je finis par appeler. Un
long moment s'écoula encore, où je n'entendais toujours rien derrière le
volet, et, comme je m'apprêtais à appeler de nouveau, le volet s'entrouvrit
devant moi, lentement, et je vis apparaître le patron dans l'embrasure de
la fenêtre. Je voyais sa femme aussi, dans le fond de la pièce, qui était
couchée en chemise de nuit dans le lit défait, et je ne sus que dire. Le
patron me regardait en silence à la fenêtre, vêtu d'un vieux maillot de
corps et d'une veste de survêtement toute fripée qui tombait sur sa poitrine.
Où étiez-vous, me dit-il à voix basse, parce que votre fils a pleuré. Je
le regardais sans bouger. Il n'ajouta rien, continua de me dévisager dans
la pénombre. Et maintenant, finis-je par dire, il dort ? Il ne répondit pas
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avait disparu de la gueule du cadavre du chat, car moi aussi, cette nuit-là,
je me trouvais dehors. Mais si Biaggi était à l'hôtel, me disais-je, si
Biaggi était à l'hôtel maintenant, il avait sûrement dû me voir sortir
cette nuit, et c'était lui peut-être, c'était lui, oui, j'en étais sûr à
présent, qui avait fermé la baie vitrée derrière moi pour m'empêcher de
rentrer -- et je songeai alors que mon fils se trouvait tout seul dans la
chambre.
Tous les volets étaient fermés le long de la façade, à l'exception de
celui d'une chambre au premier étage, que le vent faisait battre doucement
contre le mur. Se pouvait-il que ce fût celui de ma chambre ? Mais ne l'avais-je
pas fermé avant de partir ? Le vent soufflait en rafales, et j'eus très froid
soudain, comme si toute la fraîcheur de la nuit s'était abattue sur moi
en un instant, car j'étais certain d'avoir fermé le volet de ma chambre
avant de partir.
J'avais longé la façade de l'hôtel sur quelques mètres, et je m'étais
arrêté devant le petit volet du rez-de-chaussée qui donnait sur la chambre
des patrons de l'hôtel. Après quelques hésitations, je frappai tout dou-
cement contre le bois, une première fois, puis une deuxième, un peu plus
fort, et, ne recevant toujours pas de réponse, je finis par appeler. Un
long moment s'écoula encore, où je n'entendais toujours rien derrière le
volet, et, comme je m'apprêtais à appeler de nouveau, le volet s'entrouvrit
devant moi, lentement, et je vis apparaître le patron dans l'embrasure de
la fenêtre. Je voyais sa femme aussi, dans le fond de la pièce, qui était
couchée en chemise de nuit dans le lit défait, et je ne sus que dire. Le
patron me regardait en silence à la fenêtre, vêtu d'un vieux maillot de
corps et d'une veste de survêtement toute fripée qui tombait sur sa poitrine.
Où étiez-vous, me dit-il à voix basse, parce que votre fils a pleuré. Je
le regardais sans bouger. Il n'ajouta rien, continua de me dévisager dans
la pénombre. Et maintenant, finis-je par dire, il dort ? Il ne répondit pas
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avait disparu de la gueule du cadavre du chat, car moi aussi, cette nuit-là,
je me trouvais dehors. Mais si Biaggi était à l'hôtel, me disais-je, si
Biaggi était à l'hôtel maintenant, il avait sûrement dû me voir sortir
cette nuit, et c'était lui peut-être, c'était lui, oui, j'en étais sûr à
présent, qui avait fermé la baie vitrée derrière moi pour m'empêcher de
rentrer -- et je songeai alors que mon fils se trouvait tout seul dans la
chambre.
Tous les volets étaient fermés le long de la façade, à l'exception de
celui d'une chambre au premier étage, que le vent faisait battre doucement
contre le mur. Se pouvait-il que ce fût celui de ma chambre ? Mais ne l'avais-je
pas fermé avant de partir ? Le vent soufflait en rafales, et j'eus très froid
soudain, comme si toute la fraîcheur de la nuit s'était abattue sur moi
en un instant, car j'étais certain d'avoir fermé le volet de ma chambre
avant de partir.
J'avais longé la façade de l'hôtel sur quelques mètres, et je m'étais
arrêté devant le petit volet du rez-de-chaussée qui donnait sur la chambre
des patrons de l'hôtel. Après quelques hésitations, je frappai tout dou-
cement contre le bois, une première fois, puis une deuxième, un peu plus
fort, et, ne recevant toujours pas de réponse, je finis par appeler. Un
long moment s'écoula encore, où je n'entendais toujours rien derrière le
volet, et, comme je m'apprêtais à appeler de nouveau, le volet s'entrouvrit
devant moi, lentement, et je vis apparaître le patron dans l'embrasure de
la fenêtre. Je voyais sa femme aussi, dans le fond de la pièce, qui était
couchée en chemise de nuit dans le lit défait, et je ne sus que dire. Le
patron me regardait en silence à la fenêtre, vêtu d'un vieux maillot de
corps et d'une veste de survêtement toute fripée qui tombait sur sa poitrine.
Où étiez-vous, me dit-il à voix basse, parce que votre fils a pleuré. Je
le regardais sans bouger. Il n'ajouta rien, continua de me dévisager dans
la pénombre. Et maintenant, finis-je par dire, il dort ? Il ne répondit pas
II. 31
avait disparu de la gueule du cadavre du chat, car moi aussi, cette nuit-là,
je me trouvais dehors. Mais si Biaggi était à l'hôtel, me disais-je, si
Biaggi était à l'hôtel maintenant, il avait sûrement dû me voir sortir
cette nuit, et c'était lui peut-être, c'était lui, oui, j'en étais sûr à
présent, qui avait fermé la baie vitrée derrière moi pour m'empêcher de
rentrer -- et je songeai alors que mon fils se trouvait tout seul dans la
chambre.
Tous les volets étaient fermés le long de la façade, à l'exception de
celui d'une chambre au premier étage, que le vent faisait battre doucement
contre le mur. Se pouvait-il que ce fût celui de ma chambre ? Mais ne l'avais-je
pas fermé avant de partir ? Le vent soufflait en rafales, et j'eus très froid
soudain, comme si toute la fraîcheur de la nuit s'était abattue sur moi
en un instant, car j'étais certain d'avoir fermé le volet de ma chambre
avant de partir.
J'avais longé la façade de l'hôtel sur quelques mètres, et je m'étais
arrêté devant le petit volet du rez-de-chaussée qui donnait sur la chambre
des patrons de l'hôtel. Après quelques hésitations, je frappai tout dou-
cement contre le bois, une première fois, puis une deuxième, un peu plus
fort, et, ne recevant toujours pas de réponse, je finis par appeler. Un
long moment s'écoula encore, où je n'entendais toujours rien derrière le
volet, et, comme je m'apprêtais à appeler de nouveau, le volet s'entrouvrit
devant moi, lentement, et je vis apparaître le patron dans l'embrasure de
la fenêtre. Je voyais sa femme aussi, dans le fond de la pièce, qui était
couchée en chemise de nuit dans le lit défait, et je ne sus que dire. Le
patron me regardait en silence à la fenêtre, vêtu d'un vieux maillot de
corps et d'une veste de survêtement toute fripée qui tombait sur sa poitrine.
Où étiez-vous, me dit-il à voix basse, parce que votre fils a pleuré. Je
le regardais sans bouger. Il n'ajouta rien, continua de me dévisager dans
la pénombre. Et maintenant, finis-je par dire, il dort ? Il ne répondit pas