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  1. Exploration des brouillons
  2. #02
  3. LRT_02_01_00067
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  • Tapuscrit

II. 67

 La lune était presque entièrement voilée dans le ciel maintenant, et

la façade de l'hôtel demeurait silencieuse en face de moi, dont les murs

plâtreux étaient comme mangés d'efflorescences grisâtres. Sur le toit du

bâtiment, à côté de la grande antenne de télévision dirigée vers le pylône

émetteur de la montagne, s'élevait l'enseigne lumineuse de l'hôtel dont

les lettres de néon éteintes se dressaient à la verticale dans la nuit. Il

y avait une rangée de quatre volets identiques au premier étage, puis deux

autres volets encore à l'étage suivant, beaucoup plus petits et de forme

carrée, qui ne semblaient pas correspondre à des chambres, mais à un grenier

plutôt, une sorte de mansarde nichée sous la corniche. Et je me souvins alors

que la nuit dernière, quand j'étais remonté dans ma chambre après le dîner,

j'avais remarqué la présence d'un petit escalier tout au fond du couloir,

qui m'avait fait penser qu'il y avait peut-être encore des chambres là-haut,

car j'avais été intrigué par un bruit qui résonnait étrangement ce soir-là

dans les couloirs de l'hôtel   -- comme si quelqu'un tapait à la machine

dans sa chambre.

 J'avais longé la façade de l'hôtel sur quelques mètres, et je m'étais

arrêté devant le petit volet du rez-de-chaussée qui donnait sur la chambre

des patrons de l'hôtel.Après quelques hésitations,  Je frappai tout doucement contre le bois, une pre-

mière fois, puis une deuxième, un peu plus fort, et, ne recevant toujours

pas de réponse, je finis par appeler. Un long moment s'écoula encore, où

je n'entendais toujours rien derrière le volet, et, comme je m'apprêtais

àfrapper appeler  de nouveau, le volet s'entrouvrit devant moi,très lentement lentement, et

je vis apparaître le patron dansl'entrebâillement l'embrasure  de la fenêtre. Je voyais

sa femme aussi, dans le fond de la pièce, qui était couchée en chemise de

nuit dans le lit défait, et je ne sus que dire. Le patronne disait rien 

non plus, qui me regardaità la fenêtre en silence,une main posée sur le bois de la fenêtre,  vêtu d'un vieux maillot de corps et

d'une veste de survêtement toute fripée qui tombait sur sa poitrine. Votre

fils a pleuré, finit-il par dire. Je le regardais sans bouger. Il n'ajouta

rien,continuant demeurant immobile à  continua  de me dévisagerune main posée sur le bois de la fenêtre dansl'embrasure de la fenêtre  la pénombre .

Et maintenant, finis-je par dire à voix basse, il dort ? Il ne répondit pas 

II. 67

 La lune était presque entièrement voilée dans le ciel maintenant, et

la façade de l'hôtel demeurait silencieuse en face de moi, dont les murs

plâtreux étaient comme mangés d'efflorescences grisâtres. Sur le toit du

bâtiment, à côté de la grande antenne de télévision dirigée vers le pylône

émetteur de la montagne, s'élevait l'enseigne lumineuse de l'hôtel dont

les lettres de néon éteintes se dressaient à la verticale dans la nuit. Il

y avait une rangée de quatre volets identiques au premier étage, puis deux

autres volets encore à l'étage suivant, beaucoup plus petits et de forme

carrée, qui ne semblaient pas correspondre à des chambres, mais à un grenier

plutôt, une sorte de mansarde nichée sous la corniche. Et je me souvins alors

que la nuit dernière, quand j'étais remonté dans ma chambre après le dîner,

j'avais remarqué la présence d'un petit escalier tout au fond du couloir,

qui m'avait fait penser qu'il y avait peut-être encore des chambres là-haut,

car j'avais été intrigué par un bruit qui résonnait étrangement ce soir-là

dans les couloirs de l'hôtel   -- comme si quelqu'un tapait à la machine

dans sa chambre.

 J'avais longé la façade de l'hôtel sur quelques mètres, et je m'étais

arrêté devant le petit volet du rez-de-chaussée qui donnait sur la chambre

des patrons de l'hôtel.  Je frappai tout doucement contre le bois, une pre-

mière fois, puis une deuxième, un peu plus fort, et, ne recevant toujours

pas de réponse, je finis par appeler. Un long moment s'écoula encore, où

je n'entendais toujours rien derrière le volet, et, comme je m'apprêtais

àfrapper   de nouveau, le volet s'entrouvrit devant moi,très lentement , et

je vis apparaître le patron dansl'entrebâillement   de la fenêtre. Je voyais

sa femme aussi, dans le fond de la pièce, qui était couchée en chemise de

nuit dans le lit défait, et je ne sus que dire. Le patronne disait rien 

non plus, qui me regardait en silence vêtu d'un vieux maillot de corps et

d'une veste de survêtement toute fripée qui tombait sur sa poitrine. Votre

fils a pleuré, finit-il par dire. Je le regardais sans bouger. Il n'ajouta

rien,continuant  de me dévisagerune main posée sur le bois de la fenêtre  .

Et maintenant, finis-je par dire à voix basse, il dort ? Il ne répondit pas 

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II. 67

 La lune était presque entièrement voilée dans le ciel maintenant, et

la façade de l'hôtel demeurait silencieuse en face de moi, dont les murs

plâtreux étaient comme mangés d'efflorescences grisâtres. Sur le toit du

bâtiment, à côté de la grande antenne de télévision dirigée vers le pylône

émetteur de la montagne, s'élevait l'enseigne lumineuse de l'hôtel dont

les lettres de néon éteintes se dressaient à la verticale dans la nuit. Il

y avait une rangée de quatre volets identiques au premier étage, puis deux

autres volets encore à l'étage suivant, beaucoup plus petits et de forme

carrée, qui ne semblaient pas correspondre à des chambres, mais à un grenier

plutôt, une sorte de mansarde nichée sous la corniche. Et je me souvins alors

que la nuit dernière, quand j'étais remonté dans ma chambre après le dîner,

j'avais remarqué la présence d'un petit escalier tout au fond du couloir,

qui m'avait fait penser qu'il y avait peut-être encore des chambres là-haut,

car j'avais été intrigué par un bruit qui résonnait étrangement ce soir-là

dans les couloirs de l'hôtel   -- comme si quelqu'un tapait à la machine

dans sa chambre.

 J'avais longé la façade de l'hôtel sur quelques mètres, et je m'étais

arrêté devant le petit volet du rez-de-chaussée qui donnait sur la chambre

des patrons de l'hôtel.Après quelques hésitations,  Je frappai tout doucement contre le bois, une pre-

mière fois, puis une deuxième, un peu plus fort, et, ne recevant toujours

pas de réponse, je finis par appeler. Un long moment s'écoula encore, où

je n'entendais toujours rien derrière le volet, et, comme je m'apprêtais

àfrapper appeler  de nouveau, le volet s'entrouvrit devant moi,très lentement lentement, et

je vis apparaître le patron dansl'entrebâillement l'embrasure  de la fenêtre. Je voyais

sa femme aussi, dans le fond de la pièce, qui était couchée en chemise de

nuit dans le lit défait, et je ne sus que dire. Le patronne disait rien 

non plus, qui me regardaità la fenêtre en silence,une main posée sur le bois de la fenêtre,  vêtu d'un vieux maillot de corps et

d'une veste de survêtement toute fripée qui tombait sur sa poitrine. Votre

fils a pleuré, finit-il par dire. Je le regardais sans bouger. Il n'ajouta

rien,continuant demeurant immobile à  continua  de me dévisagerune main posée sur le bois de la fenêtre dansl'embrasure de la fenêtre  la pénombre .

Et maintenant, finis-je par dire à voix basse, il dort ? Il ne répondit pas 

II. 67

 La lune était presque entièrement voilée dans le ciel maintenant, et

la façade de l'hôtel demeurait silencieuse en face de moi, dont les murs

plâtreux étaient comme mangés d'efflorescences grisâtres. Sur le toit du

bâtiment, à côté de la grande antenne de télévision dirigée vers le pylône

émetteur de la montagne, s'élevait l'enseigne lumineuse de l'hôtel dont

les lettres de néon éteintes se dressaient à la verticale dans la nuit. Il

y avait une rangée de quatre volets identiques au premier étage, puis deux

autres volets encore à l'étage suivant, beaucoup plus petits et de forme

carrée, qui ne semblaient pas correspondre à des chambres, mais à un grenier

plutôt, une sorte de mansarde nichée sous la corniche. Et je me souvins alors

que la nuit dernière, quand j'étais remonté dans ma chambre après le dîner,

j'avais remarqué la présence d'un petit escalier tout au fond du couloir,

qui m'avait fait penser qu'il y avait peut-être encore des chambres là-haut,

car j'avais été intrigué par un bruit qui résonnait étrangement ce soir-là

dans les couloirs de l'hôtel   -- comme si quelqu'un tapait à la machine

dans sa chambre.

 J'avais longé la façade de l'hôtel sur quelques mètres, et je m'étais

arrêté devant le petit volet du rez-de-chaussée qui donnait sur la chambre

des patrons de l'hôtel.  Je frappai tout doucement contre le bois, une pre-

mière fois, puis une deuxième, un peu plus fort, et, ne recevant toujours

pas de réponse, je finis par appeler. Un long moment s'écoula encore, où

je n'entendais toujours rien derrière le volet, et, comme je m'apprêtais

àfrapper   de nouveau, le volet s'entrouvrit devant moi,très lentement , et

je vis apparaître le patron dansl'entrebâillement   de la fenêtre. Je voyais

sa femme aussi, dans le fond de la pièce, qui était couchée en chemise de

nuit dans le lit défait, et je ne sus que dire. Le patronne disait rien 

non plus, qui me regardait en silence vêtu d'un vieux maillot de corps et

d'une veste de survêtement toute fripée qui tombait sur sa poitrine. Votre

fils a pleuré, finit-il par dire. Je le regardais sans bouger. Il n'ajouta

rien,continuant  de me dévisagerune main posée sur le bois de la fenêtre  .

Et maintenant, finis-je par dire à voix basse, il dort ? Il ne répondit pas 

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