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  1. Exploration des brouillons
  2. #02
  3. LRT_02_01_00084
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  • Tapuscrit

II. 84

 Mon fils dormait maintenant (il faisait des nuits complètes depuis que

nous étions arrivés à Sasuelo), et,[d1] après le dîner , ce soir-là, je m'attardai

quelque peu dans le salon de télévisiondésert de l'hôtel<d1>, assis sur un

petit canapé, mon regard morn glissant sur l'écran avec autant d'enthousiasme

qu'une semelle sur du verglas. J'étais assis là tout seul dans la pièce,

et je ne faisais rien de précis, je n'attendais rien de particulier. J'avais

sorti de ma poche les quatre lettres que j'avais prises la veille dans la

boîte aux lettres des Biaggi et je les avais posées en vrac devant moi sur

une table, les regardant pensivement en fumant une cigarette. Je me demandais

ce que je devais en faire car je ne parvenais pas à me résoudre à les

ouvrir, pas plus qu'à les détruire d'ailleurs -- tout du moinds détruire celle

dans laquelle était annoncée mon arrivée à Sasuelo. Car je ne voulais plus,

maintenant, que l'on sache que je me trouvais à Sasuelo.

 Je finis par ranger les lettres dans ma poche et quittai le salon de

télévision. Toutes les lumières étaient éteintes au rez-de-chaussée de l'hôtel,

à part une veilleuse jaunâtre qui brillait dans un angle du plafond, mais

les patrons de l'hôtel ne dormaient pas encore, apparemment, car un

rai de lumière allongée s'étendait dans le couloir sous la porte de leur

chambre. Je passai sans bruit devant leur chambre et pénétrai en silence

dans la réception, où le petit tableau des clefs se découpait dans la pénombre

derrière un vieux comptoir en bois sur lequel étaient disposés un téléphone

et quelques annuaires. Tout était très sombre dans la pièce, et seules les

lumières bleutées d'un auquarium ressortaient de l'obscurité, où quelques

poissons évoluaient en silence dans un décor de roches miniatures et de

mousses marines. Je me glissai derrière le comptoir sans faire de

bruit ???   et me mis à chercher le registre de l'hôtel, que je trouvai

sur une étagère, un grand registre en cuir noir granuleux, que je feuilletai

un instant dans la pénombre, avant de le poser sur le comptoir pour consulter

les dernières pages à la lueur de mon briquet. Comme je le pensais, car je

me souvenais très bien que lorsque j'étais arrivé à l'hôtel, le patron m'avait

II. 84

 Mon fils dormait maintenant (il faisait des nuits complètes depuis que

nous étions arrivés à Sasuelo), et, après le dîner , ce soir-là, je m'attardai

quelque peu dans le salon de télévisiondésert de l'hôtel, assis sur un

petit canapé, mon regard morn glissant sur l'écran avec autant d'enthousiasme

qu'une semelle sur du verglas. J'étais assis là tout seul dans la pièce,

et je ne faisais rien de précis, je n'attendais rien de particulier. J'avais

sorti de ma poche les quatre lettres que j'avais prises la veille dans la

boîte aux lettres des Biaggi et je les avais posées en vrac devant moi sur

une table, les regardant pensivement en fumant une cigarette. Je me demandais

ce que je devais en faire car je ne parvenais pas à me résoudre à les

ouvrir, pas plus qu'à les détruire d'ailleurs -- tout du moinds détruire celle

dans laquelle était annoncée mon arrivée à Sasuelo. Car je ne voulais plus,

maintenant, que l'on sache que je me trouvais à Sasuelo.

 Je finis par ranger les lettres dans ma poche et quittai le salon de

télévision. Toutes les lumières étaient éteintes au rez-de-chaussée de l'hôtel,

à part une veilleuse jaunâtre qui brillait dans un angle du plafond, mais

les patrons de l'hôtel ne dormaient pas encore, apparemment, car un

rai de lumière allongée s'étendait dans le couloir sous la porte de leur

chambre. Je passai sans bruit devant leur chambre et pénétrai en silence

dans la réception, où le petit tableau des clefs se découpait dans la pénombre

derrière un vieux comptoir en bois sur lequel étaient disposés un téléphone

et quelques annuaires. Tout était très sombre dans la pièce, et seules les

lumières bleutées d'un auquarium ressortaient de l'obscurité, où quelques

poissons évoluaient en silence dans un décor de roches miniatures et de

mousses marines. Je me glissai derrière le comptoir sans faire de

bruit    et me mis à chercher le registre de l'hôtel, que je trouvai

sur une étagère, un grand registre en cuir noir granuleux, que je feuilletai

un instant dans la pénombre, avant de le poser sur le comptoir pour consulter

les dernières pages à la lueur de mon briquet. Comme je le pensais, car je

me souvenais très bien que lorsque j'étais arrivé à l'hôtel, le patron m'avait

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II. 84

 Mon fils dormait maintenant (il faisait des nuits complètes depuis que

nous étions arrivés à Sasuelo), et,[d1] après le dîner , ce soir-là, je m'attardai

quelque peu dans le salon de télévisiondésert de l'hôtel<d1>, assis sur un

petit canapé, mon regard morn glissant sur l'écran avec autant d'enthousiasme

qu'une semelle sur du verglas. J'étais assis là tout seul dans la pièce,

et je ne faisais rien de précis, je n'attendais rien de particulier. J'avais

sorti de ma poche les quatre lettres que j'avais prises la veille dans la

boîte aux lettres des Biaggi et je les avais posées en vrac devant moi sur

une table, les regardant pensivement en fumant une cigarette. Je me demandais

ce que je devais en faire car je ne parvenais pas à me résoudre à les

ouvrir, pas plus qu'à les détruire d'ailleurs -- tout du moinds détruire celle

dans laquelle était annoncée mon arrivée à Sasuelo. Car je ne voulais plus,

maintenant, que l'on sache que je me trouvais à Sasuelo.

 Je finis par ranger les lettres dans ma poche et quittai le salon de

télévision. Toutes les lumières étaient éteintes au rez-de-chaussée de l'hôtel,

à part une veilleuse jaunâtre qui brillait dans un angle du plafond, mais

les patrons de l'hôtel ne dormaient pas encore, apparemment, car un

rai de lumière allongée s'étendait dans le couloir sous la porte de leur

chambre. Je passai sans bruit devant leur chambre et pénétrai en silence

dans la réception, où le petit tableau des clefs se découpait dans la pénombre

derrière un vieux comptoir en bois sur lequel étaient disposés un téléphone

et quelques annuaires. Tout était très sombre dans la pièce, et seules les

lumières bleutées d'un auquarium ressortaient de l'obscurité, où quelques

poissons évoluaient en silence dans un décor de roches miniatures et de

mousses marines. Je me glissai derrière le comptoir sans faire de

bruit ???   et me mis à chercher le registre de l'hôtel, que je trouvai

sur une étagère, un grand registre en cuir noir granuleux, que je feuilletai

un instant dans la pénombre, avant de le poser sur le comptoir pour consulter

les dernières pages à la lueur de mon briquet. Comme je le pensais, car je

me souvenais très bien que lorsque j'étais arrivé à l'hôtel, le patron m'avait

II. 84

 Mon fils dormait maintenant (il faisait des nuits complètes depuis que

nous étions arrivés à Sasuelo), et, après le dîner , ce soir-là, je m'attardai

quelque peu dans le salon de télévisiondésert de l'hôtel, assis sur un

petit canapé, mon regard morn glissant sur l'écran avec autant d'enthousiasme

qu'une semelle sur du verglas. J'étais assis là tout seul dans la pièce,

et je ne faisais rien de précis, je n'attendais rien de particulier. J'avais

sorti de ma poche les quatre lettres que j'avais prises la veille dans la

boîte aux lettres des Biaggi et je les avais posées en vrac devant moi sur

une table, les regardant pensivement en fumant une cigarette. Je me demandais

ce que je devais en faire car je ne parvenais pas à me résoudre à les

ouvrir, pas plus qu'à les détruire d'ailleurs -- tout du moinds détruire celle

dans laquelle était annoncée mon arrivée à Sasuelo. Car je ne voulais plus,

maintenant, que l'on sache que je me trouvais à Sasuelo.

 Je finis par ranger les lettres dans ma poche et quittai le salon de

télévision. Toutes les lumières étaient éteintes au rez-de-chaussée de l'hôtel,

à part une veilleuse jaunâtre qui brillait dans un angle du plafond, mais

les patrons de l'hôtel ne dormaient pas encore, apparemment, car un

rai de lumière allongée s'étendait dans le couloir sous la porte de leur

chambre. Je passai sans bruit devant leur chambre et pénétrai en silence

dans la réception, où le petit tableau des clefs se découpait dans la pénombre

derrière un vieux comptoir en bois sur lequel étaient disposés un téléphone

et quelques annuaires. Tout était très sombre dans la pièce, et seules les

lumières bleutées d'un auquarium ressortaient de l'obscurité, où quelques

poissons évoluaient en silence dans un décor de roches miniatures et de

mousses marines. Je me glissai derrière le comptoir sans faire de

bruit    et me mis à chercher le registre de l'hôtel, que je trouvai

sur une étagère, un grand registre en cuir noir granuleux, que je feuilletai

un instant dans la pénombre, avant de le poser sur le comptoir pour consulter

les dernières pages à la lueur de mon briquet. Comme je le pensais, car je

me souvenais très bien que lorsque j'étais arrivé à l'hôtel, le patron m'avait

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