II, 273
en compagnie de
mon fils
*
qui se tenait sagement dans la poussette
, je
m'aperçus que
le chat
*
était toujours là, qui continuait de dériver très
lentement dans le port, le poil noir et mouillé de son dos luisant sous
les derniers rayons du soleil. Il avait dû aller et venir ainsi toute
la journée dans le même périmètre réduit, butant mollement contre la paroi
d'une coque et repartant à la dérive entre les barques sans jamais
s'éloigner
vers le large. Ses moustaches étaient encore dressées à la
verticale, raides
et pathétiques, et
Son corps était comme renversé dans l'eau, et, hors de sa gueule pendait
une tête de poisson décomposée
pendait
hors de sa gueule
, dont dépassait un fil de pêche
cassé
cassé
d'une longueur de deux ou trois cen-
timètres
qui me fit penser, un peu plus tard dans la journée — sur le moment,
je
l'avais simplement examiné distraitement, ce fragment de fil de pêche —
que
le chat
*
avait été assassiné.
La nuit dernière
Comment en effet expliquer la présence de ce fragment de fil de pêche
dans
sa gueule ? Comment expliquer qu'un fil de pêche aussi dur et résistant
avait pu être rompu par l'animal lui-même ? Comment même, à supposer
qu'il
y soit parvenu, expliquer la présence d'une ligne morte dans le port
à
quelques mètres du bord de la jetée alors qu'elle aurait dû reposer au
large
par dix ou vingt mètres de fond ? Pourquoi
,
surtout
,
l'extrémité du fil était-elle
coupée
aussi proprement, comme sectionnée net par une lame, si ce n'est
parce
qu'une fois le
chat
*
pris au piège que
Biaggi
*
lui avait tendu la nuit
dernière — car
Biaggi
*
se trouvait dans le village, j'en avais la
conviction
maintenant —, il avait lentement rembobiné sa ligne tandis que
l'animal
se débattait dans l'eau l'hameçon accrcoché dans la gueule, et
qu'il l'avait
ramené à son rythme comme il l'aurait fait d'un très gros
poisson, cessant
de rembobiner lorsqu'il sentait une trop grande résistance
et rembobinant
à nouveau et très vite à chaque fois que les efforts du
chat
*
se relâchaient,
et que, le sortant de l'eau vivant et convulsant de toutes
ses forces au
bout de la ligne morte, les yeux exorbités qui le regardaient
fixement, il
avait tranché net le fil avec un petit couteau, le
chat*
retombant alors dans
II, 273
en compagnie de
mon fils
*
qui se tenait sagement dans la poussette
, je
m'aperçus que
le chat
*
était toujours là, qui continuait de dériver très
lentement dans le port, le poil noir et mouillé de son dos luisant sous
les derniers rayons du soleil. Il avait dû aller et venir ainsi toute
la journée dans le même périmètre réduit, butant mollement contre la paroi
d'une coque et repartant à la dérive entre les barques sans jamais
s'éloigner
vers le large. Ses moustaches étaient encore dressées à la
verticale, raides
et pathétiques, et
une tête de poisson décomposée
pendait hors de sa gueule
, dont dépassait un fil de pêche
cassé
d'une longueur de deux ou trois cen-
timètres
qui me fit penser, un peu plus tard dans la journée — sur le moment,
je
l'avais simplement examiné distraitement, ce fragment de fil de pêche —
que
le chat
*
avait été assassiné.
La nuit dernière
Comment en effet expliquer la présence de ce fragment de fil de pêche
dans
sa gueule ? Comment expliquer qu'un fil de pêche aussi dur et résistant
avait pu être rompu par l'animal lui-même ? Comment même, à supposer
qu'il
y soit parvenu, expliquer la présence d'une ligne morte dans le port
à
quelques mètres du bord de la jetée alors qu'elle aurait dû reposer au
large
par dix ou vingt mètres de fond ? Pourquoi
surtout
l'extrémité du fil était-elle
coupée
aussi proprement, comme sectionnée net par une lame, si ce n'est
parce
qu'une fois le
chat
*
pris au piège que
Biaggi
*
lui avait tendu la nuit
dernière — car
Biaggi
*
se trouvait dans le village, j'en avais la
conviction
maintenant —, il avait lentement rembobiné sa ligne tandis que
l'animal
se débattait dans l'eau l'hameçon accrcoché dans la gueule, et
qu'il l'avait
ramené à son rythme comme il l'aurait fait d'un très gros
poisson, cessant
de rembobiner lorsqu'il sentait une trop grande résistance
et rembobinant
à nouveau et très vite à chaque fois que les efforts du
chat
*
se relâchaient,
et que, le sortant de l'eau vivant et convulsant de toutes
ses forces au
bout de la ligne morte, les yeux exorbités qui le regardaient
fixement, il
avait tranché net le fil avec un petit couteau, le
chat*
retombant alors dans
II, 273
en compagnie de
mon fils
*
qui se tenait sagement dans la poussette
, je
m'aperçus que
le chat
*
était toujours là, qui continuait de dériver très
lentement dans le port, le poil noir et mouillé de son dos luisant sous
les derniers rayons du soleil. Il avait dû aller et venir ainsi toute
la journée dans le même périmètre réduit, butant mollement contre la paroi
d'une coque et repartant à la dérive entre les barques sans jamais
s'éloigner
vers le large. Ses moustaches étaient encore dressées à la
verticale, raides
et pathétiques, et
Son corps était comme renversé dans l'eau, et, hors de sa gueule pendait
une tête de poisson décomposée
pendait
hors de sa gueule
, dont dépassait un fil de pêche
cassé
cassé
d'une longueur de deux ou trois cen-
timètres
qui me fit penser, un peu plus tard dans la journée — sur le moment,
je
l'avais simplement examiné distraitement, ce fragment de fil de pêche —
que
le chat
*
avait été assassiné.
La nuit dernière
Comment en effet expliquer la présence de ce fragment de fil de pêche
dans
sa gueule ? Comment expliquer qu'un fil de pêche aussi dur et résistant
avait pu être rompu par l'animal lui-même ? Comment même, à supposer
qu'il
y soit parvenu, expliquer la présence d'une ligne morte dans le port
à
quelques mètres du bord de la jetée alors qu'elle aurait dû reposer au
large
par dix ou vingt mètres de fond ? Pourquoi
,
surtout
,
l'extrémité du fil était-elle
coupée
aussi proprement, comme sectionnée net par une lame, si ce n'est
parce
qu'une fois le
chat
*
pris au piège que
Biaggi
*
lui avait tendu la nuit
dernière — car
Biaggi
*
se trouvait dans le village, j'en avais la
conviction
maintenant —, il avait lentement rembobiné sa ligne tandis que
l'animal
se débattait dans l'eau l'hameçon accrcoché dans la gueule, et
qu'il l'avait
ramené à son rythme comme il l'aurait fait d'un très gros
poisson, cessant
de rembobiner lorsqu'il sentait une trop grande résistance
et rembobinant
à nouveau et très vite à chaque fois que les efforts du
chat
*
se relâchaient,
et que, le sortant de l'eau vivant et convulsant de toutes
ses forces au
bout de la ligne morte, les yeux exorbités qui le regardaient
fixement, il
avait tranché net le fil avec un petit couteau, le
chat*
retombant alors dans
II, 273
en compagnie de
mon fils
*
qui se tenait sagement dans la poussette
, je
m'aperçus que
le chat
*
était toujours là, qui continuait de dériver très
lentement dans le port, le poil noir et mouillé de son dos luisant sous
les derniers rayons du soleil. Il avait dû aller et venir ainsi toute
la journée dans le même périmètre réduit, butant mollement contre la paroi
d'une coque et repartant à la dérive entre les barques sans jamais
s'éloigner
vers le large. Ses moustaches étaient encore dressées à la
verticale, raides
et pathétiques, et
une tête de poisson décomposée
pendait hors de sa gueule
, dont dépassait un fil de pêche
cassé
d'une longueur de deux ou trois cen-
timètres
qui me fit penser, un peu plus tard dans la journée — sur le moment,
je
l'avais simplement examiné distraitement, ce fragment de fil de pêche —
que
le chat
*
avait été assassiné.
La nuit dernière
Comment en effet expliquer la présence de ce fragment de fil de pêche
dans
sa gueule ? Comment expliquer qu'un fil de pêche aussi dur et résistant
avait pu être rompu par l'animal lui-même ? Comment même, à supposer
qu'il
y soit parvenu, expliquer la présence d'une ligne morte dans le port
à
quelques mètres du bord de la jetée alors qu'elle aurait dû reposer au
large
par dix ou vingt mètres de fond ? Pourquoi
surtout
l'extrémité du fil était-elle
coupée
aussi proprement, comme sectionnée net par une lame, si ce n'est
parce
qu'une fois le
chat
*
pris au piège que
Biaggi
*
lui avait tendu la nuit
dernière — car
Biaggi
*
se trouvait dans le village, j'en avais la
conviction
maintenant —, il avait lentement rembobiné sa ligne tandis que
l'animal
se débattait dans l'eau l'hameçon accrcoché dans la gueule, et
qu'il l'avait
ramené à son rythme comme il l'aurait fait d'un très gros
poisson, cessant
de rembobiner lorsqu'il sentait une trop grande résistance
et rembobinant
à nouveau et très vite à chaque fois que les efforts du
chat
*
se relâchaient,
et que, le sortant de l'eau vivant et convulsant de toutes
ses forces au
bout de la ligne morte, les yeux exorbités qui le regardaient
fixement, il
avait tranché net le fil avec un petit couteau, le
chat*
retombant alors dans