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  1. Exploration des brouillons
  2. #02
  3. LRT_02_01_00276
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II, 276

Ce soir-là, cela faisait trois jours maintenant que je me trouvais à
Sasuelo * , je descendis dîner dans la salle à manger de l'hôtel après avoir
couché mon fils * et m'être assuré qu'il dormait. Le patron * faisait le
service lui-même le soir, et sa femme restait dans la cuisine, qui passait
parfois la tête dans l'entrebâillement de la porte pour voir ce qui se
passait dans la salle. Nous n'étions pas plus de deux ou trois clients
dans l'hôtel, peut-être y en avit-il d'autres, mais je ne voyais pratiquement
personne, mon fils * ayant des horaires très réguliers [D1] [ (son petit estomac
était réglé comme une horloge prussienne, apparemment, ce qui le rendait
assez pointilleux sur les questions d'horaire)
]
. Je lui donnais donc tous les jours à manger ses repas
tous les jours à heures fixes <#D1> (…) , dans ma chambre en général, après l'avoir installé sur le
lit les jambes écartées et le bavoir autour du cou, et, tandis que ses yeux
avides regardaient <#D2> dans l'assiette [D2] avec curiosité , je lui présentais à mesure des cuillerées
d'une purée indéfinissable de couleur rouille ou épinard issue de petits
pots tout préparés que j'étais descendu faire réchauffer dans les cuisines
de l'hôtel. La première fois que j'étais descendu j'y avais été, du reste, d'ailleurs, [D3] ,du reste , la patronne *
m'avait reçu fraîchement <#D3> et <#D4> qu'elle avait accepté de réchauff é er les deux petits pots que je lui avais
présenté [D4] C'est d'assez mauvaise grâce , mais elle s'y était habituée maintnant,
et rajoutait même parfois quelque extra de son cru au repas de mon fils * ,
un filet de poisson par exemple, frais décongelé du jour, ou une vieille
pomme qu'elle découpait en quartiers harmonieux avant de les poser sur le
rebord de l'assiette. Parfois, à midi, quand mon fils * avait mangé, je le
descendais avec moi dans la salle à manger et il assistait à mon repas en
silence, sage et perplexe dans sa poussette, battant pouvait <#D5> battre parfois [D5] parfois maladroitement parfois joyeusement
dans dans ses mains encombrées de pain et d'un bouquet de diverses de diverses petites cuil-
lères attrapées çà et là attrapées çà et là . Les autres clients, quand il y en avait, consi-
déraient toujours mon fils * avec bienveillance, m'englobant moi-même dans
cette bienveillance d'ailleurs du reste , comme si la présence de mon fils me rendait
soudain moins antipathique, ou tout du moins moins distant qui sait peut-être , et nous adres-
saient régulièrement à intervalles réguliers des petits bonjours à distance de table à table depuis leur table , tandis que mon fils*, impénétrable avec les hommes, faisait du charme aux femmes avec un
culot qui me sciait de la part d'un aussi petit roupignoulet.

II, 276

Ce soir-là, cela faisait trois jours maintenant que je me trouvais à
Sasuelo * , je descendis dîner dans la salle à manger de l'hôtel après avoir
couché mon fils * et m'être assuré qu'il dormait. Le patron * faisait le
service lui-même le soir, et sa femme restait dans la cuisine, qui passait
parfois la tête dans l'entrebâillement de la porte pour voir ce qui se
passait dans la salle. Nous n'étions pas plus de deux ou trois clients
dans l'hôtel, peut-être y en avit-il d'autres, mais je ne voyais pratiquement
personne, mon fils * ayant des horaires très réguliers [ (son petit estomac était réglé comme une horloge prussienne, apparemment, ce qui le rendait assez pointilleux sur les questions d'horaire) ] . Je lui donnais donc à manger
à heures fixes , dans ma chambre en général, après l'avoir installé sur le
lit les jambes écartées et le bavoir autour du cou, et, tandis que ses yeux
avides regardaient dans l'assiette avec curiosité , je lui présentais à mesure des cuillerées
d'une purée indéfinissable de couleur rouille ou épinard issue de petits
pots tout préparés que j'étais descendu faire réchauffer dans les cuisines
de l'hôtel. La première fois que j'étais descendu du reste, d'ailleurs, , la patronne *
m'avait reçu fraîchement et avait réchauff é les deux pots que je lui avais
présenté C'est d'assez mauvaise grâce , mais elle s'y était habituée maintnant,
et rajoutait même parfois quelque extra de son cru au repas de mon fils * ,
un filet de poisson par exemple, frais décongelé du jour, ou une vieille
pomme qu'elle découpait en quartiers harmonieux avant de les poser sur le
rebord de l'assiette. Parfois, à midi, quand mon fils * avait mangé, je le
descendais avec moi dans la salle à manger et il assistait à mon repas en
silence, sage et perplexe dans sa poussette, battant parfois maladroitement
dans ses mains encombrées de pain et d'un bouquet de diverses petites cuil-
lères attrapées çà et là . Les autres clients, quand il y en avait, consi-
déraient toujours mon fils * avec bienveillance, m'englobant moi-même dans
cette bienveillance d'ailleurs , comme si la présence de mon fils me rendait
soudain moins antipathique, ou tout du moins moins distant , et nous adres-
saient régulièrement des petits bonjours de table à table , tandis que mon fils*, impénétrable avec les hommes, faisait du charme aux femmes avec un
culot qui me sciait de la part d'un aussi petit roupignoulet.

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II, 276

Ce soir-là, cela faisait trois jours maintenant que je me trouvais à
Sasuelo * , je descendis dîner dans la salle à manger de l'hôtel après avoir
couché mon fils * et m'être assuré qu'il dormait. Le patron * faisait le
service lui-même le soir, et sa femme restait dans la cuisine, qui passait
parfois la tête dans l'entrebâillement de la porte pour voir ce qui se
passait dans la salle. Nous n'étions pas plus de deux ou trois clients
dans l'hôtel, peut-être y en avit-il d'autres, mais je ne voyais pratiquement
personne, mon fils * ayant des horaires très réguliers [D1] [ (son petit estomac
était réglé comme une horloge prussienne, apparemment, ce qui le rendait
assez pointilleux sur les questions d'horaire)
]
. Je lui donnais donc tous les jours à manger ses repas
tous les jours à heures fixes <#D1> (…) , dans ma chambre en général, après l'avoir installé sur le
lit les jambes écartées et le bavoir autour du cou, et, tandis que ses yeux
avides regardaient <#D2> dans l'assiette [D2] avec curiosité , je lui présentais à mesure des cuillerées
d'une purée indéfinissable de couleur rouille ou épinard issue de petits
pots tout préparés que j'étais descendu faire réchauffer dans les cuisines
de l'hôtel. La première fois que j'étais descendu j'y avais été, du reste, d'ailleurs, [D3] ,du reste , la patronne *
m'avait reçu fraîchement <#D3> et <#D4> qu'elle avait accepté de réchauff é er les deux petits pots que je lui avais
présenté [D4] C'est d'assez mauvaise grâce , mais elle s'y était habituée maintnant,
et rajoutait même parfois quelque extra de son cru au repas de mon fils * ,
un filet de poisson par exemple, frais décongelé du jour, ou une vieille
pomme qu'elle découpait en quartiers harmonieux avant de les poser sur le
rebord de l'assiette. Parfois, à midi, quand mon fils * avait mangé, je le
descendais avec moi dans la salle à manger et il assistait à mon repas en
silence, sage et perplexe dans sa poussette, battant pouvait <#D5> battre parfois [D5] parfois maladroitement parfois joyeusement
dans dans ses mains encombrées de pain et d'un bouquet de diverses de diverses petites cuil-
lères attrapées çà et là attrapées çà et là . Les autres clients, quand il y en avait, consi-
déraient toujours mon fils * avec bienveillance, m'englobant moi-même dans
cette bienveillance d'ailleurs du reste , comme si la présence de mon fils me rendait
soudain moins antipathique, ou tout du moins moins distant qui sait peut-être , et nous adres-
saient régulièrement à intervalles réguliers des petits bonjours à distance de table à table depuis leur table , tandis que mon fils*, impénétrable avec les hommes, faisait du charme aux femmes avec un
culot qui me sciait de la part d'un aussi petit roupignoulet.

II, 276

Ce soir-là, cela faisait trois jours maintenant que je me trouvais à
Sasuelo * , je descendis dîner dans la salle à manger de l'hôtel après avoir
couché mon fils * et m'être assuré qu'il dormait. Le patron * faisait le
service lui-même le soir, et sa femme restait dans la cuisine, qui passait
parfois la tête dans l'entrebâillement de la porte pour voir ce qui se
passait dans la salle. Nous n'étions pas plus de deux ou trois clients
dans l'hôtel, peut-être y en avit-il d'autres, mais je ne voyais pratiquement
personne, mon fils * ayant des horaires très réguliers [ (son petit estomac était réglé comme une horloge prussienne, apparemment, ce qui le rendait assez pointilleux sur les questions d'horaire) ] . Je lui donnais donc à manger
à heures fixes , dans ma chambre en général, après l'avoir installé sur le
lit les jambes écartées et le bavoir autour du cou, et, tandis que ses yeux
avides regardaient dans l'assiette avec curiosité , je lui présentais à mesure des cuillerées
d'une purée indéfinissable de couleur rouille ou épinard issue de petits
pots tout préparés que j'étais descendu faire réchauffer dans les cuisines
de l'hôtel. La première fois que j'étais descendu du reste, d'ailleurs, , la patronne *
m'avait reçu fraîchement et avait réchauff é les deux pots que je lui avais
présenté C'est d'assez mauvaise grâce , mais elle s'y était habituée maintnant,
et rajoutait même parfois quelque extra de son cru au repas de mon fils * ,
un filet de poisson par exemple, frais décongelé du jour, ou une vieille
pomme qu'elle découpait en quartiers harmonieux avant de les poser sur le
rebord de l'assiette. Parfois, à midi, quand mon fils * avait mangé, je le
descendais avec moi dans la salle à manger et il assistait à mon repas en
silence, sage et perplexe dans sa poussette, battant parfois maladroitement
dans ses mains encombrées de pain et d'un bouquet de diverses petites cuil-
lères attrapées çà et là . Les autres clients, quand il y en avait, consi-
déraient toujours mon fils * avec bienveillance, m'englobant moi-même dans
cette bienveillance d'ailleurs , comme si la présence de mon fils me rendait
soudain moins antipathique, ou tout du moins moins distant , et nous adres-
saient régulièrement des petits bonjours de table à table , tandis que mon fils*, impénétrable avec les hommes, faisait du charme aux femmes avec un
culot qui me sciait de la part d'un aussi petit roupignoulet.

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