II, 301
Ce soir-là, cela faisait très peu de temps
que je me tenais à Sasuelo* après avoir
couché mon fils*, je descendis dîner dans la
salle à
manger de l'hôtel. Le patron* faisait le service lui-même
le soir,
et sa femme restait dans la cuisine, qui passait parfois la tête dans l'entrebaillement de la porte
pour voir ce qui se passait lui donnait à l'occasion un coup de
main dans la salle. Nous n'étions pas plus de deux ou trois clients dans
l'hôtel, peut-être y en avait-il d'autres, mais je ne voyais pratiquement
personne. Mon fils* avait des horaires très réguliers
et son petit estomac
était réglé comme une horloge prussienne, apparemment,
ce qui le rendait
asseztrès pointilleux sur lalesquestionquestionsdes horairesd'horaire. Je lui donnais doncdevais donc lui donnerlui donnais donc ses
repas midi et soir à heures fixes, dans ma
chambre en général, après l'avoir installé
sur le lit les jambes écartées
et le bavoir autour du cou, et, tandis
que ses yeux avides regardaient dans
l'assiette, je lui présentais à mesure
des cuillèrées d'une
pâtéemoussepurée indéfinissable de couleur rouille
ou saumonpistache
issue de petits pots tout préparés que j'étais descendu faire réchauffer
dans les cuisines de l'hôtel. Les premières foisLa première fois que j'étais descendu
du reste, la patronne* de l'hôtel avait réchauffé les deux pots que
je
lui avais apportésprésentés d'assez mauvaise grâce, mais elle s'y était habituée maintenant, et
rajoutait même parfois quelque extra de son cru au repas
de mon fils*, un filet de poisson par exemple, frais décongelé du
jour, ou
une vieille pomme qu'elle découpait en quartiers harmonieux avant
de les
poser sur le rebord de l'assiette. Parfois, à midi, quand mon fils* avait
mangé, je le descendais avec moi dans la
salle à manger et il avait tout
loisir d'assister à mon repas, plaisir dont
il se régalait avec un bonheur
égal je remarquai, sage et perplexe dans sa
poussette, battant parfois
maladroitement dans ses mains qui étaient encombrées de pain et d'un bouquet de diverses petites
cuillères attrapées çà et là . Les autres clients, quand il y en avait,
considéraient toujours
mon fils* avec bienveillance,
m'englobant d'ailleurs moi-même dans cette
bienveillance générale, comme si
la présence de mon fils* à mes côtés
me rendait
soudain moins antipathique, ou tout du moins moins distant, et
nous
adressaient régulièrement des petits bonjours de
table à table, tandis que mon fils*,impénétrable avec les
hommes, faisait du charme aux femmes avec un culot
qui me sciait de la part
d'un aussi petit roupignoulet.
II, 301
Ce soir-là, après avoir
couché mon fils*, je descendis dîner dans la
salle à
manger de l'hôtel. Le patron* faisait le service lui-même
,
et sa femme restait dans la cuisine, qui lui donnait à l'occasion un coup de
main dans la salle. Nous n'étions pas plus de deux ou trois clients dans
l'hôtel, peut-être y en avait-il d'autres, mais je ne voyais pratiquement
personne. Mon fils* avait des horaires très réguliers
et son petit estomac
était réglé comme une horloge prussienne, apparemment,
ce qui le rendait
assez pointilleux sur laquestiondes horaires. Je lui donnais doncdevais donc lui donner ses
repas à heures fixes, dans ma
chambre en général, après l'avoir installé
sur le lit les jambes écartées
et le bavoir autour du cou, et, tandis
que ses yeux avides regardaient dans
l'assiette, je lui présentais à mesure
des cuillèrées d'une
pâtéemousse indéfinissable de couleur rouille
ou saumon
issue de petits pots tout préparés que j'étais descendu faire réchauffer
dans les cuisines de l'hôtel. Les premières fois que j'étais descendu
du reste, la patronne* de l'hôtel avait réchauffé les deux pots que
je
lui avais apportés d'assez mauvaise grâce, mais elle s'y était habituée maintenant, et
rajoutait même parfois quelque extra de son cru au repas
de mon fils*, un filet de poisson par exemple, frais décongelé du
jour, ou
une vieille pomme qu'elle découpait en quartiers harmonieux avant
de les
poser sur le rebord de l'assiette. Parfois, à midi, quand mon fils* avait
mangé, je le descendais avec moi dans la
salle à manger et il avait tout
loisir d'assister à mon repas, plaisir dont
il se régalait avec un bonheur
égal je remarquai, sage et perplexe dans sa
poussette, battant parfois
maladroitement dans ses mains encombrées de pain et d'un bouquet de petites
cuillères . Les autres clients, quand il y en avait,
considéraient toujours
mon fils* avec bienveillance,
m'englobant d'ailleurs moi-même dans cette
bienveillance générale, comme si
la présence de mon fils* à mes côtés
me rendait
soudain moins antipathique, ou tout du moins moins distant, et
nous
adressaient des petits bonjours de
table à table, tandis que mon fils*,impénétrable avec les
hommes, faisait du charme aux femmes avec un culot
qui me sciait de la part
d'un aussi petit roupignoulet.
II, 301
Ce soir-là, cela faisait très peu de temps
que je me tenais à Sasuelo* après avoir
couché mon fils*, je descendis dîner dans la
salle à
manger de l'hôtel. Le patron* faisait le service lui-même
le soir,
et sa femme restait dans la cuisine, qui passait parfois la tête dans l'entrebaillement de la porte
pour voir ce qui se passait lui donnait à l'occasion un coup de
main dans la salle. Nous n'étions pas plus de deux ou trois clients dans
l'hôtel, peut-être y en avait-il d'autres, mais je ne voyais pratiquement
personne. Mon fils* avait des horaires très réguliers
et son petit estomac
était réglé comme une horloge prussienne, apparemment,
ce qui le rendait
asseztrès pointilleux sur lalesquestionquestionsdes horairesd'horaire. Je lui donnais doncdevais donc lui donnerlui donnais donc ses
repas midi et soir à heures fixes, dans ma
chambre en général, après l'avoir installé
sur le lit les jambes écartées
et le bavoir autour du cou, et, tandis
que ses yeux avides regardaient dans
l'assiette, je lui présentais à mesure
des cuillèrées d'une
pâtéemoussepurée indéfinissable de couleur rouille
ou saumonpistache
issue de petits pots tout préparés que j'étais descendu faire réchauffer
dans les cuisines de l'hôtel. Les premières foisLa première fois que j'étais descendu
du reste, la patronne* de l'hôtel avait réchauffé les deux pots que
je
lui avais apportésprésentés d'assez mauvaise grâce, mais elle s'y était habituée maintenant, et
rajoutait même parfois quelque extra de son cru au repas
de mon fils*, un filet de poisson par exemple, frais décongelé du
jour, ou
une vieille pomme qu'elle découpait en quartiers harmonieux avant
de les
poser sur le rebord de l'assiette. Parfois, à midi, quand mon fils* avait
mangé, je le descendais avec moi dans la
salle à manger et il avait tout
loisir d'assister à mon repas, plaisir dont
il se régalait avec un bonheur
égal je remarquai, sage et perplexe dans sa
poussette, battant parfois
maladroitement dans ses mains qui étaient encombrées de pain et d'un bouquet de diverses petites
cuillères attrapées çà et là . Les autres clients, quand il y en avait,
considéraient toujours
mon fils* avec bienveillance,
m'englobant d'ailleurs moi-même dans cette
bienveillance générale, comme si
la présence de mon fils* à mes côtés
me rendait
soudain moins antipathique, ou tout du moins moins distant, et
nous
adressaient régulièrement des petits bonjours de
table à table, tandis que mon fils*,impénétrable avec les
hommes, faisait du charme aux femmes avec un culot
qui me sciait de la part
d'un aussi petit roupignoulet.
II, 301
Ce soir-là, après avoir
couché mon fils*, je descendis dîner dans la
salle à
manger de l'hôtel. Le patron* faisait le service lui-même
,
et sa femme restait dans la cuisine, qui lui donnait à l'occasion un coup de
main dans la salle. Nous n'étions pas plus de deux ou trois clients dans
l'hôtel, peut-être y en avait-il d'autres, mais je ne voyais pratiquement
personne. Mon fils* avait des horaires très réguliers
et son petit estomac
était réglé comme une horloge prussienne, apparemment,
ce qui le rendait
assez pointilleux sur laquestiondes horaires. Je lui donnais doncdevais donc lui donner ses
repas à heures fixes, dans ma
chambre en général, après l'avoir installé
sur le lit les jambes écartées
et le bavoir autour du cou, et, tandis
que ses yeux avides regardaient dans
l'assiette, je lui présentais à mesure
des cuillèrées d'une
pâtéemousse indéfinissable de couleur rouille
ou saumon
issue de petits pots tout préparés que j'étais descendu faire réchauffer
dans les cuisines de l'hôtel. Les premières fois que j'étais descendu
du reste, la patronne* de l'hôtel avait réchauffé les deux pots que
je
lui avais apportés d'assez mauvaise grâce, mais elle s'y était habituée maintenant, et
rajoutait même parfois quelque extra de son cru au repas
de mon fils*, un filet de poisson par exemple, frais décongelé du
jour, ou
une vieille pomme qu'elle découpait en quartiers harmonieux avant
de les
poser sur le rebord de l'assiette. Parfois, à midi, quand mon fils* avait
mangé, je le descendais avec moi dans la
salle à manger et il avait tout
loisir d'assister à mon repas, plaisir dont
il se régalait avec un bonheur
égal je remarquai, sage et perplexe dans sa
poussette, battant parfois
maladroitement dans ses mains encombrées de pain et d'un bouquet de petites
cuillères . Les autres clients, quand il y en avait,
considéraient toujours
mon fils* avec bienveillance,
m'englobant d'ailleurs moi-même dans cette
bienveillance générale, comme si
la présence de mon fils* à mes côtés
me rendait
soudain moins antipathique, ou tout du moins moins distant, et
nous
adressaient des petits bonjours de
table à table, tandis que mon fils*,impénétrable avec les
hommes, faisait du charme aux femmes avec un culot
qui me sciait de la part
d'un aussi petit roupignoulet.