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  1. Exploration des brouillons
  2. #02
  3. LRT_02_01_00310
  • Facsimilé 
  • Tapuscrit corrigé
  • Tapuscrit

II, 310

Ce soir-là, après avoir couché mon fils*, je descendis dîner dans la
salle à manger de l'hôtel. Le patron* servait lui-même à table, et sa femme
faisait la cuisine, qui lui donnait à l'occasion un coup de main dans la
salle. Nous n'étions pas plus de deux ou trois clients dans l'hôtel,
peut-être y en avait-il d'autres, mais je ne les voyais pratiquement jamaispersonne.
Mon fils* avait des horaires réguliers et mangeait très tôt en général, il
déjeunait à midi et dînait à sept heures moins le quart, et son estomac
étant réglé comme une petite horloge prussienne, il était assez pointilleuxpointilleux
sur la question des horaires, tâtillon même. Je le faisais manger dans
la chambre en général, assis sur le lit les jambes écartées et la bavette
autour du cou et, tandis que ses yeux avides regardaient dans l'assiette,
j'agrémentais son repas de remarques enjouées sur la nourriture en lui
tendantprésentant à mesure d'appréciables cuillerées d'une pâte indéfinissable, rouille ou
saumon, issue de petits pots tout préparés que j'étais descendu faire
réchauffer dans les cuisines de l'hôtel. La patronne* m'aidait bien vo-
lontiers, qui trouvait que mon fils* me ressemblait et rajoutait même parfois
quelque friandise de son cru au repas de mon fils*, un filet de poisson
frais décongelé du jour, un fruit ou un yaourt ou un fruit, pomme ou poire en quartiers. Parfois, à midi, quand
mon fils* avait mangé, je le descendais avec moi dans la salle à manger
et le régalait du plaisir de me voir mangerprendre mon repasprendre mon repasmanger , plaisir qu'il savourait avec
un bonheur égal depuis sa poussette, sage et perplexe, [D1]parfois battant <#D1> maladroitement de
ses mains encombrées dude pain et desde petites cuillères ???que je lui avais
tendus. Les autres clients, quand il y en avait, considéraient toujours
mon fils* avec bienveillance, pour ainsi dire comme si la présence de mon fils me rendait soudain moins antipathique et ou moins hautain, et je profitaisme faisant d'ailleurs profitermoi-même de cette bienveillance
pour ainsi diremoi-même par ricochet, lui adressant parfoisà intervalles réguliers des petits bonjours à distance,
tandis que mon fils*, imperturbable avec les hommes, faisait du charme aux
femmes avec un culot qui me sciait de la part d'un aussi petit roupignoulet.

II, 310

Ce soir-là, après avoir couché mon fils*, je descendis dîner dans la
salle à manger de l'hôtel. Le patron* servait lui-même à table, et sa femme
faisait la cuisine, qui lui donnait à l'occasion un coup de main dans la
salle. Nous n'étions pas plus de deux ou trois clients dans l'hôtel,
peut-être y en avait-il d'autres, mais je ne les voyais pratiquement jamais.
Mon fils* avait des horaires réguliers et mangeait très tôt en général, il
déjeunait à midi et dînait à sept heures moins le quart, et son estomac
étant réglé comme une petite horloge prussienne, il était assez pointilleux
sur la question des horaires, tâtillon même. Je le faisais manger dans
la chambre en général, assis sur le lit les jambes écartées et la bavette
autour du cou et, tandis que ses yeux avides regardaient dans l'assiette,
j'agrémentais son repas de remarques enjouées sur la nourriture en lui
tendant à mesure d' cuillerées d'une pâte indéfinissable, rouille ou
saumon, issue de petits pots tout préparés que j'étais descendu faire
réchauffer dans les cuisines de l'hôtel. La patronne* m'aidait bien vo-
lontiers, qui trouvait que mon fils me ressemblait et rajoutait parfois
quelque friandise de son cru au repas de mon fils*, un filet de poisson
frais décongelé du jour, un fruit ou un yaourt Parfois, à midi, quand
mon fils* avait mangé, je le descendais avec moi dans la salle à manger
et le régalait du plaisir de me voir mangerprendre mon repas , plaisir qu'il savourait avec
un bonheur égal , sage et perplexe, parfois battant maladroitement de
ses mains encombrées du pain et des petites cuillères que je lui avais
tendus. Les autres clients, quand il y en avait, considéraient toujours
mon fils* avec bienveillance, et je profitaismoi-même de cette bienveillance
pour ainsi dire par ricochet, lui adressant parfois des bonjours à distance,
tandis que mon fils*, imperturbable avec les hommes, faisait du charme aux
femmes avec un culot qui me sciait de la part d'un aussi petit roupignoulet.

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II, 310

Ce soir-là, après avoir couché mon fils*, je descendis dîner dans la
salle à manger de l'hôtel. Le patron* servait lui-même à table, et sa femme
faisait la cuisine, qui lui donnait à l'occasion un coup de main dans la
salle. Nous n'étions pas plus de deux ou trois clients dans l'hôtel,
peut-être y en avait-il d'autres, mais je ne les voyais pratiquement jamaispersonne.
Mon fils* avait des horaires réguliers et mangeait très tôt en général, il
déjeunait à midi et dînait à sept heures moins le quart, et son estomac
étant réglé comme une petite horloge prussienne, il était assez pointilleuxpointilleux
sur la question des horaires, tâtillon même. Je le faisais manger dans
la chambre en général, assis sur le lit les jambes écartées et la bavette
autour du cou et, tandis que ses yeux avides regardaient dans l'assiette,
j'agrémentais son repas de remarques enjouées sur la nourriture en lui
tendantprésentant à mesure d'appréciables cuillerées d'une pâte indéfinissable, rouille ou
saumon, issue de petits pots tout préparés que j'étais descendu faire
réchauffer dans les cuisines de l'hôtel. La patronne* m'aidait bien vo-
lontiers, qui trouvait que mon fils* me ressemblait et rajoutait même parfois
quelque friandise de son cru au repas de mon fils*, un filet de poisson
frais décongelé du jour, un fruit ou un yaourt ou un fruit, pomme ou poire en quartiers. Parfois, à midi, quand
mon fils* avait mangé, je le descendais avec moi dans la salle à manger
et le régalait du plaisir de me voir mangerprendre mon repasprendre mon repasmanger , plaisir qu'il savourait avec
un bonheur égal depuis sa poussette, sage et perplexe, [D1]parfois battant <#D1> maladroitement de
ses mains encombrées dude pain et desde petites cuillères ???que je lui avais
tendus. Les autres clients, quand il y en avait, considéraient toujours
mon fils* avec bienveillance, pour ainsi dire comme si la présence de mon fils me rendait soudain moins antipathique et ou moins hautain, et je profitaisme faisant d'ailleurs profitermoi-même de cette bienveillance
pour ainsi diremoi-même par ricochet, lui adressant parfoisà intervalles réguliers des petits bonjours à distance,
tandis que mon fils*, imperturbable avec les hommes, faisait du charme aux
femmes avec un culot qui me sciait de la part d'un aussi petit roupignoulet.

II, 310

Ce soir-là, après avoir couché mon fils*, je descendis dîner dans la
salle à manger de l'hôtel. Le patron* servait lui-même à table, et sa femme
faisait la cuisine, qui lui donnait à l'occasion un coup de main dans la
salle. Nous n'étions pas plus de deux ou trois clients dans l'hôtel,
peut-être y en avait-il d'autres, mais je ne les voyais pratiquement jamais.
Mon fils* avait des horaires réguliers et mangeait très tôt en général, il
déjeunait à midi et dînait à sept heures moins le quart, et son estomac
étant réglé comme une petite horloge prussienne, il était assez pointilleux
sur la question des horaires, tâtillon même. Je le faisais manger dans
la chambre en général, assis sur le lit les jambes écartées et la bavette
autour du cou et, tandis que ses yeux avides regardaient dans l'assiette,
j'agrémentais son repas de remarques enjouées sur la nourriture en lui
tendant à mesure d' cuillerées d'une pâte indéfinissable, rouille ou
saumon, issue de petits pots tout préparés que j'étais descendu faire
réchauffer dans les cuisines de l'hôtel. La patronne* m'aidait bien vo-
lontiers, qui trouvait que mon fils me ressemblait et rajoutait parfois
quelque friandise de son cru au repas de mon fils*, un filet de poisson
frais décongelé du jour, un fruit ou un yaourt Parfois, à midi, quand
mon fils* avait mangé, je le descendais avec moi dans la salle à manger
et le régalait du plaisir de me voir mangerprendre mon repas , plaisir qu'il savourait avec
un bonheur égal , sage et perplexe, parfois battant maladroitement de
ses mains encombrées du pain et des petites cuillères que je lui avais
tendus. Les autres clients, quand il y en avait, considéraient toujours
mon fils* avec bienveillance, et je profitaismoi-même de cette bienveillance
pour ainsi dire par ricochet, lui adressant parfois des bonjours à distance,
tandis que mon fils*, imperturbable avec les hommes, faisait du charme aux
femmes avec un culot qui me sciait de la part d'un aussi petit roupignoulet.

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