II, 310
Ce soir-là, après avoir couché mon fils*, je descendis
dîner dans la
salle à manger de l'hôtel. Le patron*
servait lui-même à table, et sa femme
faisait la cuisine, qui lui donnait à
l'occasion un coup de main dans la
salle. Nous n'étions pas plus de deux ou
trois clients dans l'hôtel,
peut-être y en avait-il d'autres, mais je ne
les voyais pratiquement jamaispersonne.
Mon fils* avait des horaires réguliers et
mangeait très tôt en général, il
déjeunait à midi et dînait à sept heures moins le quart, et son
estomac
étant réglé comme une petite horloge prussienne, il était assez pointilleuxpointilleux
sur la question des horaires, tâtillon même. Je le faisais
manger dans
la chambre en général, assis sur le lit les jambes écartées et
la bavette
autour du cou et, tandis que ses yeux avides regardaient dans
l'assiette,
j'agrémentais son repas de remarques enjouées sur la nourriture
en lui
tendantprésentant à mesure d'appréciables cuillerées d'une
pâte indéfinissable, rouille ou
saumon, issue de petits pots tout préparés
que j'étais descendu faire
réchauffer dans les cuisines de l'hôtel. La patronne* m'aidait bien vo-
lontiers,
qui trouvait que mon fils* me ressemblait
et rajoutait même parfois
quelque friandise de
son cru au repas de mon fils*, un filet de poisson
frais décongelé du jour, un fruit ou un yaourt ou un fruit, pomme ou poire en quartiers. Parfois, à
midi, quand
mon fils* avait mangé, je le descendais
avec moi dans la salle à manger
et le régalait du plaisir de me voir mangerprendre mon repasprendre mon repasmanger , plaisir qu'il savourait avec
un bonheur égal depuis sa poussette, sage et perplexe, [D1]parfois battant <#D1> maladroitement de
ses mains
encombrées dude pain et desde petites cuillères ???que je lui avais
tendus. Les autres clients, quand il y en avait, considéraient
toujours
mon fils* avec bienveillance, pour ainsi dire comme si la présence de mon fils me rendait
soudain moins antipathique et ou moins hautain, et je profitaisme faisant d'ailleurs profitermoi-même de cette bienveillance
pour ainsi diremoi-même par ricochet, lui adressant parfoisà intervalles réguliers des petits bonjours à distance,
tandis
que mon fils*, imperturbable avec les hommes, faisait du
charme aux
femmes avec un culot qui me sciait de la part d'un aussi petit
roupignoulet.
II, 310
Ce soir-là, après avoir couché mon fils*, je descendis
dîner dans la
salle à manger de l'hôtel. Le patron*
servait lui-même à table, et sa femme
faisait la cuisine, qui lui donnait à
l'occasion un coup de main dans la
salle. Nous n'étions pas plus de deux ou
trois clients dans l'hôtel,
peut-être y en avait-il d'autres, mais je ne
les voyais pratiquement jamais.
Mon fils* avait des horaires réguliers et
mangeait très tôt en général, il
déjeunait à midi et dînait à sept heures moins le quart, et son
estomac
étant réglé comme une petite horloge prussienne, il était assez pointilleux
sur la question des horaires, tâtillon même. Je le faisais
manger dans
la chambre en général, assis sur le lit les jambes écartées et
la bavette
autour du cou et, tandis que ses yeux avides regardaient dans
l'assiette,
j'agrémentais son repas de remarques enjouées sur la nourriture
en lui
tendant à mesure d' cuillerées d'une
pâte indéfinissable, rouille ou
saumon, issue de petits pots tout préparés
que j'étais descendu faire
réchauffer dans les cuisines de l'hôtel. La patronne* m'aidait bien vo-
lontiers,
qui trouvait que mon fils me ressemblait
et rajoutait parfois
quelque friandise de
son cru au repas de mon fils*, un filet de poisson
frais décongelé du jour, un fruit ou un yaourt Parfois, à
midi, quand
mon fils* avait mangé, je le descendais
avec moi dans la salle à manger
et le régalait du plaisir de me voir mangerprendre mon repas , plaisir qu'il savourait avec
un bonheur égal , sage et perplexe, parfois battant maladroitement de
ses mains
encombrées du pain et des petites cuillères que je lui avais
tendus. Les autres clients, quand il y en avait, considéraient
toujours
mon fils* avec bienveillance, et je profitaismoi-même de cette bienveillance
pour ainsi dire par ricochet, lui adressant parfois des bonjours à distance,
tandis
que mon fils*, imperturbable avec les hommes, faisait du
charme aux
femmes avec un culot qui me sciait de la part d'un aussi petit
roupignoulet.
II, 310
Ce soir-là, après avoir couché mon fils*, je descendis
dîner dans la
salle à manger de l'hôtel. Le patron*
servait lui-même à table, et sa femme
faisait la cuisine, qui lui donnait à
l'occasion un coup de main dans la
salle. Nous n'étions pas plus de deux ou
trois clients dans l'hôtel,
peut-être y en avait-il d'autres, mais je ne
les voyais pratiquement jamaispersonne.
Mon fils* avait des horaires réguliers et
mangeait très tôt en général, il
déjeunait à midi et dînait à sept heures moins le quart, et son
estomac
étant réglé comme une petite horloge prussienne, il était assez pointilleuxpointilleux
sur la question des horaires, tâtillon même. Je le faisais
manger dans
la chambre en général, assis sur le lit les jambes écartées et
la bavette
autour du cou et, tandis que ses yeux avides regardaient dans
l'assiette,
j'agrémentais son repas de remarques enjouées sur la nourriture
en lui
tendantprésentant à mesure d'appréciables cuillerées d'une
pâte indéfinissable, rouille ou
saumon, issue de petits pots tout préparés
que j'étais descendu faire
réchauffer dans les cuisines de l'hôtel. La patronne* m'aidait bien vo-
lontiers,
qui trouvait que mon fils* me ressemblait
et rajoutait même parfois
quelque friandise de
son cru au repas de mon fils*, un filet de poisson
frais décongelé du jour, un fruit ou un yaourt ou un fruit, pomme ou poire en quartiers. Parfois, à
midi, quand
mon fils* avait mangé, je le descendais
avec moi dans la salle à manger
et le régalait du plaisir de me voir mangerprendre mon repasprendre mon repasmanger , plaisir qu'il savourait avec
un bonheur égal depuis sa poussette, sage et perplexe, [D1]parfois battant <#D1> maladroitement de
ses mains
encombrées dude pain et desde petites cuillères ???que je lui avais
tendus. Les autres clients, quand il y en avait, considéraient
toujours
mon fils* avec bienveillance, pour ainsi dire comme si la présence de mon fils me rendait
soudain moins antipathique et ou moins hautain, et je profitaisme faisant d'ailleurs profitermoi-même de cette bienveillance
pour ainsi diremoi-même par ricochet, lui adressant parfoisà intervalles réguliers des petits bonjours à distance,
tandis
que mon fils*, imperturbable avec les hommes, faisait du
charme aux
femmes avec un culot qui me sciait de la part d'un aussi petit
roupignoulet.
II, 310
Ce soir-là, après avoir couché mon fils*, je descendis
dîner dans la
salle à manger de l'hôtel. Le patron*
servait lui-même à table, et sa femme
faisait la cuisine, qui lui donnait à
l'occasion un coup de main dans la
salle. Nous n'étions pas plus de deux ou
trois clients dans l'hôtel,
peut-être y en avait-il d'autres, mais je ne
les voyais pratiquement jamais.
Mon fils* avait des horaires réguliers et
mangeait très tôt en général, il
déjeunait à midi et dînait à sept heures moins le quart, et son
estomac
étant réglé comme une petite horloge prussienne, il était assez pointilleux
sur la question des horaires, tâtillon même. Je le faisais
manger dans
la chambre en général, assis sur le lit les jambes écartées et
la bavette
autour du cou et, tandis que ses yeux avides regardaient dans
l'assiette,
j'agrémentais son repas de remarques enjouées sur la nourriture
en lui
tendant à mesure d' cuillerées d'une
pâte indéfinissable, rouille ou
saumon, issue de petits pots tout préparés
que j'étais descendu faire
réchauffer dans les cuisines de l'hôtel. La patronne* m'aidait bien vo-
lontiers,
qui trouvait que mon fils me ressemblait
et rajoutait parfois
quelque friandise de
son cru au repas de mon fils*, un filet de poisson
frais décongelé du jour, un fruit ou un yaourt Parfois, à
midi, quand
mon fils* avait mangé, je le descendais
avec moi dans la salle à manger
et le régalait du plaisir de me voir mangerprendre mon repas , plaisir qu'il savourait avec
un bonheur égal , sage et perplexe, parfois battant maladroitement de
ses mains
encombrées du pain et des petites cuillères que je lui avais
tendus. Les autres clients, quand il y en avait, considéraient
toujours
mon fils* avec bienveillance, et je profitaismoi-même de cette bienveillance
pour ainsi dire par ricochet, lui adressant parfois des bonjours à distance,
tandis
que mon fils*, imperturbable avec les hommes, faisait du
charme aux
femmes avec un culot qui me sciait de la part d'un aussi petit
roupignoulet.